Test Blu-ray : Perfect blue

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Perfect blue

Japon : 1997
Titre original : Pafekuto buru
Réalisateur : Satoshi Kon
Scénario : Sadayuki Murai
Acteurs (VO) : Junko Iwao, Rica Matsumoto, Shinpachi Tsuji
Éditeur : Kazé
Durée : 1h21
Genre : Animation, Thriller
Date de sortie cinéma : 8 septembre 1999
Date de sortie DVD/BR : 24 mai 2017

Mima, une chanteuse adulée et extrêmement populaire, décide de quitter son groupe pour se vouer à une carrière d’actrice. Alors que cette décision provoque la colère de nombreux fans, elle persiste et accepte un petit rôle dans une série télévisée. L’image sage et édulcorée de l’icône pop est alors écornée lorsque la jeune femme doit jouer des scènes de viol collectif et se dévoile nue dans des photos de charme. Mais un fan semble bien plus virulent et rancunier que les autres. Depuis sa reconversion, d’inquiétants événements entourent Mima et ses proches : des hallucinations, des menaces et pire encore… des meurtres. Sa vie glisse lentement dans un cauchemar et la fiction semble rattraper la réalité : le personnage qu’elle incarne dans la série prend le pas sur elle. Qui est-elle vraiment ?

Le film

[5/5]

Sorti sur les écrans français en 1999, Perfect blue est sans aucun doute, avec Akira (Katsuhiro Otomo, 1988), Ghost in the shell (Mamoru Oshii, 1995) ou encore Jin-Roh – La brigade des loups (Hiroyuki Okiura, 1999), un des mangas ayant le plus durablement marqué l’imaginaire des cinéphiles français, et indéniablement également un de ceux ayant contribué à donner ses lettres de noblesse à un genre encore trop souvent considéré comme mineur.

Complexe, magnifique, immersif et ô combien remarquable, Perfect blue demeure, vingt ans après sa réalisation, toujours le même uppercut cinématographique. Pour sa première incursion dans le petit monde de l’animation, Satoshi Kon nous proposait un récit trouble de psycho-killer, qui réussissait l’exploit de se révéler à la fois très original et moderne dans la construction de son récit et sa mise en images, tout en reprenant une poignée de codes issus du giallo italien des années 70, qu’il assaisonnait à sa propre sauce.

En résulte donc ce qui restera sans doute le plus grand classique de l’animation japonaise des années 90, qui aurait d’ailleurs absolument sa place auprès des plus grands thrillers de cette décennie, tous pays confondus, aux côtés du Seven de David Fincher par exemple. Court, efficace, intelligent, Perfect blue est une totale réussite, un film indispensable pour tous les fondus de cinéma de genre.

Le coffret Blu-ray

[5/5]

Édité par Kazé, le Blu-ray de Perfect blue nous arrive aujourd’hui dans une édition haute définition de très haute volée, que l’éditeur nous propose qui plus est dans un coffret littéralement sublime. Côté image, le transfert est magnifique ; même si l’ensemble accuse légèrement des outrages du temps lors de certaines séquences, la définition est dans l’ensemble d’une très belle précision. Et si la Haute Définition a parfois sur les dessins animés un fâcheux revers de la médaille (les limites techniques des balbutiements de l’animation secondée par ordinateur en devenaient perceptibles avec le recul sur des « grands » films d’animation), elle sied parfaitement à l’animation traditionnelle et old school pratiquée par Satoshi Kon, et Perfect blue y gagne encore en fluidité et en beauté visuelle. Bref, le rendu HD est littéralement imparable et superbe. Côté son, même constat d’excellence : VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 respectant la dynamique sonore d’origine, sans en faire trop. A noter que la VF est très soignée, mais que l’on préférera la VO, pour de simples raisons artistiques.

Côté suppléments, c’est du très lourd également, car Kazé fait partie de ces (trop rares) éditeurs qui n’oublient jamais qu’une édition collector qui se respecte se doit AUSSI d’être un bel objet. Ainsi, non content de nous proposer un boîtier superbe, avec un digipack orné d’un fourreau transparent à effet d’effeuillage (voir photo ci-dessous), l’éditeur nous offre également un artbook de 64 pages, ainsi que le storyboard complet du film (192 pages).

Du côté des suppléments disponibles sur la galette Blu-ray, on passera rapidement sur l’enregistrement du titre « Angel of the Heart » ainsi que sur l’entretien avec Junko Iwao (la voix originale de Mima) pour se concentrer sur l’entretien avec Satoshi Kon qui, bien qu’assez court (un peu moins de douze minutes), s’avère assez passionnant, et donne tout de même largement la parole à un cinéaste très discret, qui s’amuse par moments des questions de son interlocuteur. On terminera avec la bande-annonce japonaise.

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