Test Blu-ray : Night is short, walk on girl

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Night is short, walk on girl

 
Japon : 2017
Titre original : Yoru wa mijikashi aruke yo otome
Réalisation : Masaaki Yuasa
Scénario : Makoto Ueda
Acteurs (VO) : Gen Hoshino, Kana Hanazawa, Hiroshi Kamiya
Éditeur : @Anime
Durée : 1h33
Genre : Animation
Date de sortie DVD/BR : 27 avril 2018

 

 

Senpai est secrètement amoureux d’une jeune fille aux cheveux noirs. Comme elle n’a jamais été en couple, elle ne réalise pas ses sentiments à son égard. Chaque fois qu’il provoque une rencontre, elle se dit “Quelle coïncidence!”. Durant cette folle nuit dans les rues de Kyoto, malgré toutes les péripéties et rencontres aussi inopinées qu’ubuesques, la jeune fille finira-t’elle par ouvrir les yeux ?

 

 

Le film

[4/5]

La nuit a toujours fasciné les artistes. La nuit, qui arrive comme un « négatif » de la journée, où tout semble « inversé », à l’envers ; la nuit, sa vie, son œuvre, sa faune, et tout ce qu’elle implique en termes d’errances, de personnages haut en couleurs – la nuit en tant que telle a déjà, à de nombreuses reprises, été le sujet « officieux » de quelques grands films, comme un personnage central, même si elle n’est jamais explicitement citée. On pense bien sûr au cinéma de Martin Scorsese (After hours, A tombeau ouvert), mais également à d’autres grands films « noctambules » explorant les arcanes de l’après-minuit : Naked (Mike Leigh, 1993), Night call (Dan Gilroy, 2014), Ouvert la nuit (Édouard Baer, 2016)…

Les choses sont ainsi posées : les personnages principaux de Night is short, walk on girl, le nouveau film de Masaaki Yuasa ont beau être issus de l’univers de sa série The tatami galaxy (2010), la « vraie » star du film, c’est la nuit. La nuit qui permettra aux personnages doucement allumés du film de se laisser aller à leurs expériences alcoolisées et romantico-métaphysiques, la nuit qui semble se prolonger indéfiniment, et qui les portera tout du long dans leurs errances, les faisant passer d’un univers à un autre, ou de personnages à d’autres, la cohérence de l’ensemble étant maintenue par un fil conducteur aussi ténu que flottant. Car comme on l’apprend dans le film, la notion de temporalité n’est pas la même pour tout le monde : certains voient le temps défiler sur leur montre à une vitesse folle, tandis que pour d’autres, le temps s’écoule lentement, permettant de faire mille et une choses dans l’espace d’une seule nuit.

De fait, le rythme de Night is short, walk on girl dépendra également de la perception que tout un chacun a du temps : les péripéties se succèdent sur un rythme soutenu, une poignée de spectateurs sentira peut-être poindre l’essoufflement à l’issue d’une poignée d’entre elles et trouveront le temps long, tandis que pour d’autres le film pourrait encore se prolonger plusieurs heures sans ne jamais provoquer le moindre ennui. Visuellement somptueux, régulièrement hilarant, Night is short, walk on girl imbrique les intrigues, empile les personnages, superpose les arcs narratifs, comme dans un grand jeu de mikado nocturne, jonglant avec les thématiques, enchaînant les trouvailles graphiques et déployant une véritable créativité du côté de la mise en scène.

Au final, aussi hétéroclite qu’il puisse paraître au premier regard, le film entièrement nocturne de Masaaki Yuasa s’impose paradoxalement comme un vrai film « solaire », une œuvre aussi drôle que positive et pleine d’énergie.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Grâces soient rendues à @Anime, qui permet ce mois-ci au cinéphile français de profiter sur support Blu-ray des trois longs-métrages d’animation de Masaaki Yuasa ! Mind game (lire notre article), Night is short, walk on girl et Lou et l’île aux sirènes auront donc l’honneur de se voir découverts ou redécouverts par les cinéphiles de l’hexagone, que l’on sait grands amateurs d’animation japonaise.

Le Blu-ray de Night is short, walk on girl édité par @Anime (All The Anime) nous permettra de découvrir ce petit trésor de film d’animation inédit en France dans les meilleures conditions possibles. L’image est vraiment de toute beauté, précise et chamarrée, avec des couleurs vraiment éclatantes ; le niveau de définition ainsi que le piqué ne baissent jamais, nous proposant un confort de visionnage vraiment optimal. Côté son, la VO japonaise encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 s’avère d’un dynamisme littéralement échevelé, se montrant pleine d’emphase et de générosité dans ses effets acoustiques. La spatialisation est efficace et nous propose un impressionnant relief sonore, facilitant grandement l’immersion du spectateur au cœur du film.

Du côté des suppléments, on trouvera un entretien avec Masaaki Yuasa (6 minutes environ), au cœur duquel il expliquera notamment que le projet de film adapté de la série The tatami galaxy avait été prévu, programmé et écrit dès la fin de la série et son succès lors de la diffusion au Japon, mais que ce dernier était par la suite tombé à l’eau. On terminera avec une poignée de bandes-annonces du film.

 

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