Test Blu-ray : Lost river

0
1133

Lost river

États-Unis : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Ryan Gosling
Scénario : Ryan Gosling
Acteurs : Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h35
Genre : Drame, Fantastique
Date de sortie cinéma : 8 avril 2015
Date de sortie DVD/BR : 28 octobre 2015

 

 

Dans une ville baptisée Lost River, Billy, mère célibataire de deux enfants, est acculée par les dettes. Luttant pour conserver sa maison, elle est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde macabre et pervers. Pendant ce temps, Bones, son fils aîné, fait la découverte d’une route menant à une ville engloutie par la rivière. Pour sauver leur famille, Billy et son fils vont devoir vaincre leurs démons…

 

Le film

[4,5/5]

Constamment à la lisière du fantastique, naviguant dans la plus étonnante étrangeté, Lost river convoque à la fois les cinémas de David Lynch et de Dario Argento, tout en baignant dans un réalisme cru fait de misère et de violence sociale. Le premier long-métrage de Ryan Gosling, photographié par Benoit Debie dans des couleurs proches des giallos des années 70, emmène le spectateur au cœur d’un monde à la fois familier et fantasmagorique, où les habitants de la ville fantôme de Lost River fuient vers des mondes hypnotiques et fascinants pour finalement toujours revenir à leur point de départ. Car l’évasion dans Lost river ne ramène finalement qu’à une triste réalité – Rat (Saoirse Ronan) s’évade par la chanson dans l’univers de néon de sa chambre, sa grand-mère incarnée par la légende du fantastique Barbara Steele choisit de revivre ad vitam son mariage et refuse le monde réel, Bones (Iain de Caestecker) choisit la ville submergée hantée par ses dragons de pierre et sa mère Billy (Christina Hendricks) visite les arcanes d’une boite « gore » et claustrophobe tout droit sortie des Ténèbres de Dario Argento.

Au milieu de ces personnages, on trouvera un Bully (Matt Smith) en croque-mitaine, ange de la Mort les ramenant à leur statut de simples mortels. Accompagné par un spectre en la personne de son sous-fifre qu’il défigure atrocement, il plane au dessus des personnages de la même façon que le banquier Dave (Ben Mendelsohn) domine la psyché de Billy. Folie furieuse, faiblesse, pulsions, les hommes ne sont pas à l’honneur dans Lost river. Heureusement, l’humanité refera surface à travers le personnage du chauffeur de taxi incarné par Reda Kateb, dont on ignore même le nom et qu’on soupçonne dans un premier temps d’être aussi pervers que les autres. Seule figure positive du film avec le personnage de Cat (Eva Mendes) qui fera cependant toujours un peu passer son propre intérêt avant les autres, Kateb fera finalement office de lumière au bout du tunnel pour la famille détruite du film de Ryan Gosling.

Au final, Lost river se révélera une franche réussite à mettre au crédit du réalisateur débutant. Tenant autant du conte que du cauchemar éveillé, ce film d’ambiance étonnamment maîtrisé contournera tous les écueils que l’on pouvait craindre en se révélant fascinant, rythmé, jamais chiant et par endroits vraiment et absolument hypnotique.

Le Blu-ray

[4,5/5]

La galette Blu-ray éditée par Wild Side Vidéo rend tous les honneurs à la photographie de Lost river, signée Benoit Debie, collaborateur régulier de Gaspar Noé. L’encodage qui nous est ici proposé en Bleu nous offre un spectacle visuel de toute beauté, composé de tableaux de néons poétiques s’imposant comme autant de superbes images fantastiques. En deux mots, la définition est magistrale, irréprochable, avec un léger grain préservé et des scènes nocturnes admirablement gérées. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, qui imposent une dynamique et une précision assez bluffantes, et le caisson de basses est sollicité de manière à vous remettre le tiercé dans l’ordre à plus d’une reprise.

Du côté des suppléments, on commencera bien sûr avec les bandes-annonces des prochaines sorties Wild Side, pour poursuivre avec un clip musical de la chanson de Saoirse Ronan dans le film et, last but not least, un entretien couplé avec les deux francophones du film, Benoit Debie et Ryan Gosling, qui évoquent leur rencontre avec Gosling et leurs souvenirs de tournage.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici