À New York, quatre hommes armés prennent en otage une rame de métro et demandent une rançon d’un million de dollars. Le lieutenant Zachary Garber, membre de la police du métro, est chargé de l’affaire…
Le film
[3.5/5]
« Pourquoi vous n’avez pas détourné un avion comme tout le monde ? », une question posée à 4 individus qui sont en train de détourner une rame de la ligne 6 du métro New-Yorkais, et sa réponse, « On a peur de voler », qui donnent le ton de ce film sorti en 1974, un film qui ajoute un humour bon enfant à un fond mélangeant avec bonheur et inventivité ce qu’on trouve généralement dans les films d’action, dans les films policiers et dans les films catastrophe « light ». Une question posée dans un film sorti 27 ans avant le 11 septembre et qu’il serait peut-être difficile de placer dans un film tourné aujourd’hui ! Sur un temps très court, Les pirates du métro met face à face, par le biais de communications téléphoniques, le lieutenant de police Zachary Garber, membre de la police du métro, et les 4 lascars portant armes à feu qui se sont rendus méconnaissables grâce à des perruques et des moustaches postiches. Grâce aussi aux noms qu’ils se sont donnés : Mr Bleu, le chef, Mr Vert, un ancien conducteur du métro, Mr Gris, l’homme à la gâchette facile, et Mr Brun. Ce qu’ils exigent ? Tout simplement un million de dollars dans un délai de une heure, faute de quoi, disposant de 18 otages dans un wagon de la rame qu’ils ont détaché, ils les abattront un à un, au rythme de un otage par minute de retard. Autour de Zachary Garber, plusieurs personnages savoureux, comme Rico Patrone, son adjoint, comme le responsable du réseau qui a pour seul objectif le retour à la normale de la circulation des rames avant l’heure de pointe, comme le Maire de New-York, un maire mal aimé, à la traine dans les sondages mais à qui revient la décision de céder ou non aux malfrats alors qu’il est cloué au lit par la grippe. Quant aux 18 otages, on y retrouve un peu de tout, depuis la mère de famille avec ses enfants jusqu’à la femme qui cuve sa cuite sur une banquette du wagon et qui ne se rend compte de rien en passant par un policier en civil.
Les pirates du métro serait un film tout à fait visible mais relativement banal si il n’y avait pas, tout du long, tout un côté humoristique, voire comique, qui, sans en faire un véritable chef d’œuvre, le hausse au niveau d’un film très estimable. Par certains côtés, il n’est pas exagéré d’affirmer que Les pirates du métro annonce le cinéma de Quentin Tarentino. Ce dernier a d’ailleurs reconnu que c’est ce film, avec ces pirates ayant des noms de couleur, qui lui a donné l’idée de donner des noms de couleur à 6 des gangsters de Reservoir Dogs. En tout cas, dès le début du film et même si la chute du gag est un peu téléphonée, on apprécie l’humour de la situation lorsque le Lieutenant Garber fait visiter ses locaux à des japonais, les Directeurs de la compagnie de métro de Tokyo, lesquels donnent l’impression de ne pas comprendre un seul mot d’anglais, la langue utilisée, bien évidemment, par Garber. Quant à la suite du film, elle est parsemée de répliques et de situations savoureuses. Quant à la distribution, elle est très solide avec, en particulier, un excellent Walter Matthau dans le rôle du lieutenant Zachary Gerber et un non moins excellent Robert Shaw dans celui de Mr Bleu.
Trois anecdotes authentiques concernant ce film méritent d’être rapportées : la MTA, Metropolitan Transport Authority, la régie des transports publics de la ville de New-York a longtemps hésité avant de donner l’autorisation de filmer dans le métro de la ville et ne l’a fait qu’après avoir obtenu des producteurs qu’ils prennent une assurance de 20 millions de dollars au cas où le film inspirerait un véritable détournement ; le titre original du film fait référence à la rame Pelham One Two Three de la ligne n°6, c’est à dire la rame partant de Pelham Bay Park à 1 heure 23 : eh bien, pendant de nombreuses années après la sortie du film, aucune rame partant de Pelham Bay Park n’a été programmée à 1 heure 23 ! ; Les pirates du métro a rencontré un plus grand succès dans les villes dotées d’un métro que dans celles n’en ayant pas.
Le Blu-ray
[4.5/5]
C’est dans un Boîtier Digipack 3 volets avec fourreau que l’on trouve les 3 galettes, le Blu-ray avec le film et les bonus, le DVD du film et un DVD comprenant les bonus. Concernant l’image, il faut tenir compte qu’une très grande partie du film se déroule dans le monde souterrain du métro de New-York, le reste étant principalement tourné dans des bureaux avec, quand même quelques scènes en extérieur, principalement des scènes de déplacement d’une voiture de police dans New-York. Dans ces conditions, il ne fallait pas s’attendre à une lumière type pays méditerranéen en plein été et, malgré tout, l’image Full HD du Blu-ray est en permanence entre tout à fait acceptable et excellente. Le film est visible en VO ou en VF, avec ou sans-titres en français. Le son du DVD est Dolby Digital 2.0 (mono) alors que celui du Blu-ray est un son DTS-HD Master Audio 2.0.
Les suppléments, présents sur le Blu-ray et faisant aussi l’objet d’un DVD à part, sont très nombreux et tous dignes d’intérêt : le réalisateur et historien du cinéma Jean-Baptiste Thoret intervient dans deux d’entre eux, New York 1974 (qui parle beaucoup moins de New-York que du film, de son réalisateur et de ses interprètes) d’une durée de 43 minutes et New York et le cinéma des années 70 (qui là, parle bien de New-York et insiste sur le fait que les films tournés à New-York à cette époque permettent de voir une ville qui n’existe plus) d’une durée de 20 min. Franck Brissard, rédacteur en chef du site Homepopcorn.fr, parle du film pendant 29 minutes dans Les pirates du Métro et de Joseph Sargent, son réalisateur, davantage présent à la télévision qu’au cinéma, pendant 8 minutes. On passe aussi 12 minutes avec M. Gris, avec l’interview de Héctor Elizondo, son interprète, qui parle de son rôle mais aussi des autres interprètes du film, 9 minutes avec David Shire, le compositeur de la musique, et 9 minutes avec Gerald Greenberg, le monteur du film, qui parle de son travail avec son alter ego Robert Q. Lovett, avec tirage au sort pour le partage des scènes à monter.