Test Blu-ray : Les bas-fonds

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Les bas-fonds

 
Japon : 1957
Titre original : Donzoko
Réalisateur : Akira Kurosawa
Scénario : Akira Kurosawa, Hideo Oguni
Acteurs : Toshirô Mifune, Isuzu Yamada, Kyôko Kagawa
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 2h05
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie DVD/BR : 3 mai 2017

 

 

Dans les bas-fonds d’Edo, vit un petit peuple de déshérités, dans un misérable logis tenu par un couple avare et impitoyable. Vols, alcoolisme, meurtres et suicide rythment le quotidien de ce taudis où aucune échappatoire n’est possible. Mais dans cette misère et cette désolation, un mystérieux vieillard va permettre pour la première fois à ces êtres damnés de croire enfin à leurs espoirs et leurs rêves…

 

 

Le film

[4/5]

Adapté d’une pièce de Maxime Gorki, Les bas-fonds permet à Akira Kurosawa d’abandonner, pour un temps, les récits tournant autour de samouraïs aux valeurs chevaleresques afin de se vautrer dans la fange et la bonne humeur d’un groupe de laissés pour compte aux préoccupations au mieux pragmatiques, au pire carrément triviales. Tourné en 1957, soit la même année que Le château de l’araignée, le film n’en a aucunement la gravité et le sérieux, et s’impose comme une récréation dans l’œuvre de Kurosawa, annonçant la fantaisie et l’humour irrésistible de son chef d’œuvre La forteresse cachée, qui sortirait l’année suivante.

Dans Les bas-fonds, le ton est donc au tragi-comique : si le cinéaste garde un pied solidement ancré dans la réalité (histoire de garder un discours critiquant en bonne et due forme les hypocrisies de la société japonaise), ils nous offre également des séquences tout à fait saugrenues, anachroniques, voire même carrément surréalistes, telles que ces passages de danse, auxquels les événements imposeront finalement de prendre une tonalité radicalement différente en fin de métrage.

Souvent considéré comme un Kurosawa « mineur », Les bas-fonds pourra surprendre le spectateur non averti ; mais l’humour et la fantaisie de cette lutte des classes poétique ne l’empêchent pas d’imposer une véracité qui prend aux tripes, et que l’on trouvait déjà dans la pièce de Gorki. Au final et contre toute attente, le film s’avérera sans doute comme l’un des plus attachants de la carrière du cinéaste.

 

 

Le Blu-ray

[3,5/5]

Wild Side a beau avoir pris du retard dans la livraison des titres de sa collection Akira Kurosawa – Les années Tōhō, les titres continuent à sortir avec régularité. Le 3 mai, cela sera donc au tour de trois nouveaux titres très attendus d’arriver sur les linéaires de vos boutiques préférées : Les bas-fonds (1957), Les salauds dorment en paix (1960) et Entre le ciel et l’enfer (1963) ; comme d’habitude, toutes sont naturellement présentées dans de riches éditions Combo Blu-ray + DVD, dans des digibooks comprenant également chacune un livret consacré au film.

Jusqu’ici uniquement disponible en France dans une édition DVD ne rendant absolument pas justice au métrage, Les bas-fonds s’offre grâce à Wild Side un master non pas irréprochable, mais que l’on qualifiera de globalement satisfaisant. Le Blu-ray de chez Wild Side nous propose une expérience Haute Définition en dents de scie, souffrant d’un petit problème de luminosité irrégulière, donnant au final des contrastes tantôt trop forts, tantôt trop faibles, et comportant encore une ou deux séquences en basse lumière plus abîmées que les autres, et la granulation prend dés lors par moments des allures de « quadrillage ». Néanmoins, le bond qualitatif par rapport à l’édition Opening de 2002 vaut de toute façon l’investissement sans la moindre hésitation. Côté son, le film est proposé en V.O japonaise uniquement, et en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine : les dialogues sont propres et nets, pas de souci particulier à déplorer.

Côté suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir un entretien avec Charles Tesson portant sur la carrière d’Akira Kurosawa, enregistré pour FilmoTV. Cette discussion d’un peu plus d’une heure est tout à fait passionnante, on regrettera juste qu’on n’y parle pas des Bas-fonds. On ajoutera à cela le traditionnel livret de 66 pages, écrit cette fois par Frédéric Albert Lévy (Starfix).

 

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