La finale
France, Belgique : 2018
Titre original : –
Réalisation : Robin Sykes
Scénario : Robin Sykes, Antoine Raimbault
Acteurs : Rayane Bensetti, Thierry Lhermitte, Émilie Caen
Éditeur : UGC Vidéo
Durée : 1h26
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 21 mars 2018
Date de sortie DVD/BR : 25 juillet 2018
Toute la famille Verdi est aux petits soins pour s’occuper de Roland, le grand-père, qui perd un peu la boule ces derniers temps. Tous sauf JB, l’ado de la famille, qui n’a qu’un seul but : monter à Paris pour disputer sa finale de basket. Mais ses parents, bloqués ce week-end-là, lui demandent d’y renoncer pour surveiller son grand-père. JB décide alors de l’embarquer avec lui… Pendant ce voyage, rien ne se passera comme prévu…
Le film
[3,5/5]
La finale suit, à la façon d’un road movie, le voyage de Lyon à Paris d’un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer et de son petit-fils. Si le film de Robin Sykes évoque bien sûr en toile de fond les drames liés à cette maladie dégénérative, l’idée forte du récit réside surtout dans le rapprochement de deux êtres complètement repliés sur eux-mêmes. Le grand-père est mis au rencard de la société par sa maladie, qui l’isole complètement du reste du monde –voire même de lui-même– tandis que le jeune homme s’impose quant à lui comme le pur produit de son époque, égocentrique, coupé du monde par le biais de la « bulle » numérique, téléphone et écouteurs sur les oreilles. Ainsi, durant les deux premiers tiers de La finale, ce ne sont finalement pas tant les problèmes d’orientation du grand-père qui vont prolonger le voyage des deux personnages, mais bel et bien le fait que le petit-fils soit « absorbé » dans son univers, coupé du monde par les écouteurs et les écrans, qui le rendent inattentif à ceux qui l’entourent.
Peu à peu au fil du récit, les deux personnages vont donc s’ouvrir l’un à l’autre, et quitter la bulle dans laquelle ils sont enfermés pour, enfin, prendre en considération qu’ils ne sont pas seuls sur terre. Aussi angoissante que tristement universelle, la maladie d’Alzheimer est traitée par le cinéaste d’une façon assez subtile : le pathos est assez habilement évacué, Sykes parvenant au détour d’une réplique ou deux à provoquer le sourire autour d’événements finalement assez dramatiques (la scène du repas). Dans la peau de cet homme constamment égaré, rongé par la maladie, Thierry Lhermitte s’avère vraiment étonnant, faisant passer nombre d’émotions dans ses regards perdus. A ses côtés, l’autre surprise de La finale vient de Rayane Bensetti, découvert ces dernières années sur TF1 (Pep’s, Clem, environ 3518 émissions d’Arthur…) et repéré l’année dernière au cinéma aux côtés d’Héloïse Martin dans Tamara. Convaincant et assez juste dans son jeu, il fait preuve de toute la retenue nécessaire afin de donner vie à ce jeune homme rompant avec l’isolement. A eux deux, ils forment le duo gagnant d’une comédie populaire attachante et sans prétention que l’on aurait bien tort de bouder !
On notera par ailleurs que le film de Robin Sykes a obtenu le « Grand Prix » et Thierry Lhermitte le prix d’interprétation masculine lors du Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez 2018.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est UGC Vidéo qui vous offre aujourd’hui la possibilité de voir et revoir La finale sur galette Blu-ray dans la tranquillité de votre foyer doux foyer, et l’éditeur a, comme à son habitude, plutôt soigné sa copie. Côté image, la définition est d’une belle précision, les couleurs affichent une belle pêche et le piqué s’avère par moments vraiment impressionnant, au point qu’en comparaison, certaines autres séquences donnent l’impression de subir de légères baisses de régime, principalement dans la gestion des noirs. Niveau son, la version française est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, très rentre-dedans dans la spatialisation : même si le film ne se prête certes pas à la démonstration technique, le dynamisme est bien présent et promet une immersion totale au cœur du film.
Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une série de scènes coupées, intéressantes mais pas capitales à la narration, même si ces dernières demeurent tout de même sympathiques à regarder. On continuera avec un amusant bêtisier, qui nous donnera un aperçu assez vivant de la bonne ambiance qui semblait régner sur le tournage. Le bonus suivant est très intéressant, et on aimerait bien en trouver l’équivalent plus souvent dans les Blu-ray / DVD disponibles dans l’hexagone : il s’agit de l’intégralité de la bande originale du film, composée par Étienne Forget (48 minutes, stéréo). On terminera le tour du propriétaire avec, last but not least, le premier court-métrage de Robin Sykes, intitulé La nuit du chien (2001, 25 minutes). Proposé en qualité DVD, ce court film est bien mené et fort amusant, porté par la prestation de Thierry Lavat, mais bien malin qui aurait pu faire le lien entre ce premier film et La finale : on est en effet ici en présence d’une comédie en mode polar très noir, à l’image soigneusement composée en noir et blanc, et jouant volontiers sur un humour absurde et une ambiance fantastique, aux limites du cauchemar. Très intéressant !