Test Blu-ray : Dilili à Paris

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Dilili à Paris

France, Belgique, Allemagne : 2018
Titre original : –
Réalisation : Michel Ocelot
Scénario : Michel Ocelot
Acteurs : Prunelle Charles-Ambron, Enzo Ratsito, Natalie Dessay
Éditeur : France Télévisions Distribution
Durée : 1h34
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 10 octobre 2018
Date de sortie DVD/BR : 13 février 2019

Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…

Le film

[3,5/5]

Découvert par le grand public en 1998 avec Kirikou et la sorcière, qui l’imposera d’entrée de jeu comme l’un des plus grands noms de l’animation en France, Michel Ocelot développe depuis maintenant une vingtaine d’années un univers cinématographique teinté de couleurs, de bons sentiments et de naïveté qui en font, il est vrai, une des personnalités les plus singulières du cinéma français.

Dilili à Paris est le septième long-métrage de Michel Ocelot, et s’inscrit véritablement dans la lignée de ses films précédents : les amateurs seront donc conquis, tandis que les spectateurs éprouvant des difficultés à se plonger dans son univers retrouveront les éléments qui pouvaient déjà les agacer sur, par exemple, les films de la saga Kirikou. Ainsi, le film véhiculera à nouveau une imagerie naïve de l’indigène ou du « bon sauvage » qui pourra irriter certains observateurs, de la même façon que l’héroïne du film, la bien nommée Dilili, s’exprimera de la même façon lente et outrageusement articulée que le petit Kirikou. Cependant, accuser Michel Ocelot de racisme ou de procès d’intention nous semble une absurdité pure et simple : son œuvre est avant tout tournée vers des valeurs essentielles, telles que l’humanisme et le respect des différences, et Dilili à Paris ne fait aucunement exception à la règle.

Ainsi, à travers l’enquête de la petite Dilili afin de démanteler le réseau des « mâles-maîtres », Michel Ocelot mettra en avant une certaine forme de féminisme d’avant-garde, mais s’évertuera surtout à dénoncer toutes les formes d’extrémismes – une préoccupation très contemporaine à laquelle ses autres films ne s’étaient pas attaqué de façon si ouverte et frontale. Et afin de mettre en avant ces valeurs positives et de les amener aux enfants, le cinéaste déplace la temporalité de son récit, le plaçant au cœur du Paris de la Belle Epoque. Le Paris « moderne » a donc disparu, mais le contraste entre hier et aujourd’hui n’en apparait que plus flagrant : le spectateur ne remonte certes le temps que d’une centaine d’années, mais certains usages et autres considérations morales de l’époque n’en apparaitront que plus stupéfiants, et amèneront forcément les enfants à réfléchir sur ce qui leur est montré.

De la même façon, Dilili à Paris joue la carte de la pédagogie et de l’ouverture à la culture, en faisant rencontrer à sa jeune héroïne une incroyable brochette de personnages historiques majeurs, de Louise Michel à Marcel Proust ou Toulouse-Lautrec, en passant par Louis Pasteur ou Marie Curie… Avec son héroïne calme, posée, curieuse et intelligente, le film de Michel Ocelot s’impose non seulement comme une fable visuellement éblouissante (avec des décors réels basés sur de véritables photos de la capitale), mais également comme un véritable plaidoyer en faveur de la culture, du partage et de la « raison », meilleur rempart contre l’obscurantisme – et il faut dire que côté misogynie galopante, les mâles-maîtres en tiennent une sacrée couche, puisqu’ils se servent des femmes comme… mobilier !

En deux mots comme en cent, on retrouvera au cœur de Dilili à Paris tout ce qui rend le cinéma de Michel Ocelot inimitable : une animation minimaliste, basée sur des aplats rehaussés de couleurs vives, une approche du conte teintée à la fois de naïveté et d’un profond humanisme, et une tonalité générale emprunte d’une grande poésie. De plus, les amoureux du cinéma de Michel Ocelot noteront qu’il est littéralement impossible de ne pas dresser de passerelles mentales entre Dilili et Kirikou ; au point que quand le film se termine – en musique – il nous est difficile de résister à la tentation de chanter « Dilili n’est pas grande, mais elle est vaillante ! ».

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est donc aujourd’hui sous les couleurs de France Télévisions Distribution que débarque en Blu-ray Dilili à Paris, le « petit dernier » de Michel Ocelot. Techniquement parlant, la galette Haute Définition que nous propose l’éditeur a tout de la merveille, rendant clairement hommage au travail d’animation à l’ancienne du papa de Kirikou. L’image encodée en 1080p est à la hauteur de nos attentes et de nos exigences de consommateur, et on découvrira l’infinité de détails visuels du film avec une précision absolue : les couleurs sont superbes, la définition sans la moindre faille, c’est absolument magnifique. Côté audio, France Télévisions Distribution nous propose donc la VF dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 à l’ampleur sonore remarquable, la spatialisation multi-canal nous réservant de très nombreuses surprises. On notera également la présence de sous-titres à destinations des sourds et malentendants.

Côté suppléments, France Télévisions Distribution nous propose une version karaoké de la chanson du film, qui s’accompagnera d’un retour sur les personnalités aperçues dans le film, parfois au détour d’un plan : une façon didactique et vivante de découvrir une multitude de personnages historiques que même les parents n’auront à coup sûr pas tous reconnus…

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