Test Blu-ray : Black Sheep

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Black Sheep

Nouvelle-Zélande : 2006
Titre original : –
Réalisation : Jonathan King
Scénario : Jonathan King
Acteurs : Matthew Chamberlain, Nick Fenton, Sam Clarke
Éditeur : BQHL Éditions
Durée : 1h26
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie cinéma : 19 mars 2008
Date de sortie DVD/BR : 27 juillet 2021

Sur les conseils de la thérapeute qui tente de soigner sa peur panique des moutons, Henry Oldfield regagne la ferme familiale, espérant vendre sa part d’héritage à son frère aîné. Il est loin de se douter que celui-ci mène sur l’espèce ovine des expériences génétiques ayant pour effet de transformer ces paisibles herbivores en carnivores sanguinaires. Un commando d’écologistes étant parvenu à libérer un agneau mutant du laboratoire secet, une épidémie de rage incontrôlée s’empare rapidement des moutons et hommes de la région…

Le film

[4/5]

Sorti sur les écrans français au printemps 2008, Black Sheep avait bénéficié, en novembre de la même année, d’une sortie en DVD sous les couleurs de TF1 Vidéo. Bizarrement, et alors même que le format était à l’époque déjà bien installé dans les foyers de l’hexagone, Black Sheep fait partie de ces films qui, malgré une facture formelle de très bonne tenue, n’avaient pas pu bénéficier d’une exploitation en Blu-ray en France. Privé de Blu-ray, le film de Jonathan King ! Au même titre que plusieurs autres films de genre pourtant appelés à devenir de solides objets de culte au fil des ans – on pense notamment à Wolf Creek (Greg McLean, 2005), Isolation (Billy O’Brien, 2005), Les ruines (Carter Smith, 2008), Amer (Bruno Cattet et Hélène Forzani, 2010)…

Heureusement, BQHL Éditions est là pour rectifier les erreurs du passé, et nous propose aujourd’hui de redécouvrir Black Sheep au format Blu-ray. Grâce à eux, l’heure est donc au pardon pour ces éditeurs auxquels on en a voulu durant des années. « Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » disait le barbu sur sa croix – il semble qu’il soit temps de passer l’éponge sur les incompétences d’hier, tout en saluant l’audace et la pertinence des choix éditoriaux d’aujourd’hui.

Retour sur Black Sheep donc – un film injustement oublié de nos jours, avec des moutons zombies. Rien que ça, vous admettrez que c’est une excellente raison de le voir. S’il s’agit davantage de moutons mutants en réalité, on va pas couper les cheveux en quatre : le film a d’ailleurs été malicieusement retitré La nuit des Moutons chez nos amis québécois – ces mêmes québécois qui aiment à nous faire rire à gorge déployée avec leur accent rigolo, leurs têtes à claques et leur Pierre-Yves Roy-Desmarais. Black Sheep est aussi et surtout un des rares film néo-zélandais à avoir dépassé les frontières du pays des Hobbits pour une exploitation internationale. Si cela continue, et vu les claques qu’ils nous mettent à chaque fois, le seul fait qu’un film fantastique provienne de Nouvelle Zélande suffira bientôt à garantir un film de qualité, inventif et désopilant.

Car ce Black Sheep est un sacré putain de film fantastique – à l’image des premiers films de Peter Jackson ou du Bad Trip de Greg Page sorti en 2003 (encore un film sorti en DVD et honteusement inédit en Blu-ray). Plantant son décor dans la campagne néo-Zélandaise (existe-t-il seulement une ville dans ce pays ?), le film de Jonathan King met en scène des moutons tueurs dans une comédie gore complètement folle, aux dialogues et aux personnages particulièrement soignés et drôles.

Poussant les possibilités de son pitch au-delà de toutes nos espérances les plus folles, et nous offrant par la même certaines séquences immédiatement anthologiques (la découverte du premier mouton tueur est un grand moment de délire, aux mécanismes humoristiques et horrifiques parfaitement huilés), Black Sheep s’impose aux forceps comme l’un des films d’horreur les plus barges et les plus indispensables de ces vingt dernières années, quelque-part à la croisée de Dead Meat et de Bad Taste, auquel il fait quelques petits clins d’œil.

Parfaitement maîtrisé, bourré d’excès en tous genres, porté par une interprétation sans faille et par des effets spéciaux animatroniques d’une qualité impressionnante (merci Weta), cette Nuit des moutons (Ahahaha, ils sont forts ces québécois) laissera des traces indélébiles chez bien des spectateurs, qui ne regarderont plus jamais les moutons de la même manière.

Le Blu-ray

[4/5]

On l’a dit en préambule : l’arrivée de Black Sheep sur support Haute-Définition en France est, en soi, un petit événement, et BQHL Éditions est bien conscient de cet état de fait. Et l’éditeur offre au film de Jonathan King un écrin dont on n’osait plus rêver… Le master encodé en 1080p n’est certes pas irréprochable (notamment dans la gestion des contrastes), mais le piqué et les couleurs du film retrouvent une nouvelle jeunesse, tout en respectant scrupuleusement le grain argentique d’origine. Bref, l’ensemble est très bien tenu et permettra sans doute aux plus jeunes cinéphiles de redécouvrir ce petit trésor de comédie fantastique venu du pays des Hobbits. On notera néanmoins que le film est proposé au format 1.77 : il ne s’agit pas du format exploité lors de la sortie de Black Sheep dans les salles obscures. Néanmoins, une comparaison avec le Blu-ray britannique du film nous confirmera que BQHL nous propose ici non pas un recadrage dans l’image, mais bel et bien un « démattage » : les bandes noires du Cinemascope ont disparu, et l’image que nous découvrons ici comporte de fait plus d’informations en haut et en bas de l’écran par rapport au film tel que nous avions l’habitude de le voir depuis quinze ans. Niveau son, la VO est proposée en LPCM Audio 5.1, tandis que la version française devra se contenter du Dolby Digital 5.1 hérité du DVD. Néanmoins, les deux mixages sont soignés, utilisant la spatialisation sobrement, et relayant la bande originale de façon subtile sur un second-plan ample et enveloppant, qui explose littéralement durant les séquences horrifiques.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une petite poignée de scènes coupées (8 minutes), commentées par Jonathan King et Nathan Meister. Ces dernières s’accompagneront d’un making of (31 minutes), qui reviendra brièvement sur la genèse du film mais nous permettra surtout de nous plonger dans de nombreuses images du tournage et de la conception des effets spéciaux. Maquillages, effets spéciaux animatroniques, storyboards… Tous les aspects les plus formels de Black Sheep seront abordés de façon convaincante. On terminera enfin avec la traditionnelle bande-annonce. Les bonus sont en définition standard et VOST.

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