Arès
France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Jean-Patrick Benes
Scénario : Jean-Patrick Benes, Benjamin Dupas, Allan Mauduit
Acteurs : Ola Rapace, Micha Lescot, Thierry Hancisse
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h20
Genre : Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 23 novembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 29 mars 2017
Dans un futur proche, l’ordre mondial a changé. Avec ses 10 millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa sœur se fait arrêter et qu’il doit tout mettre en œuvre pour les sauver : elle et ses filles…
Le film
[4/5]
Surtout connu pour avoir signé, en 2008, le scénario d’un amusant hommage au film de vampires (le très mésestimé Les dents de la nuit), Jean-Patrick Benes revient, presque dix ans après, au film de genre, en abordant de front le petit monde de la science-fiction avec Arès. Co-produit par Louis Leterrier, le film de Benes ose le pari de l’anticipation politisée relativement réaliste : Arès se déroule à Paris en 2035, dans un pays devenu pauvre, et dirigé d’une poigne de fer par de grands consortiums et autres conglomérats pharmaceutiques. Visuellement assez bluffant malgré un budget que l’on devine très restreint, le film de Benes joue donc sur une ambiance lourde et désespérée, à la croisée des chemins entre Blade Runner et Robocop (le cinéaste se permet même un petit clin d’œil au film de Verhoeven en jouant le jeu des publicités férocement satiriques, avec le spot 1000 euros pour un chômeur).
Fort de son intrigue simple et directe, Arès impose donc une ambiance qui fonctionne à merveille, d’autant que le film est très court (1h20) et repose sur les épaules baraquées du quasi-inconnu Ola Rapace. L’ex-mari de Noomi Rapace, auparavant aperçu dans Skyfall, apporte un charisme quasi-animal à son personnage de anti-héros fatigué luttant contre le système non par conviction mais par vengeance. Au final, le film de Jean-Patrick Benes parvient donc sans peine à convaincre ; même si Arès n’a pas su trouver son public en salles, il est la preuve, quelques années après Dante 01, Chrysalis ou encore Renaissance, que le cinéma de SF made in France peut toujours accoucher d’œuvres solides et intéressantes.
Le Blu-ray
[4/5]
Côté Blu-ray, Gaumont nous offre comme à son habitude une galette de très haute volée : l’impressionnante photo d’Arès, signée, est magnifiée par un master sans faille, avec une définition et un piqué très solides. Le grain est respecté, les scènes nocturnes sont globalement bien gérées, tout juste pourra-t-on repérer un léger grain vidéo sur certains plans épars. C’est du bon travail côté image comme côté son d’ailleurs, puisque le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 balance la purée avec puissance et dynamisme. La spatialisation a été bien travaillée, et les scènes d’action comme les scènes plus posées proposent une solide immersion au cœur du film. On notera également la présence de basses littéralement écrasantes, ayant de quoi faire trembler tous vos murs.
Du côté des bonus, l’éditeur nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce, une série de trois featurettes consacrées au tournage et à la conception du film. On aurait aimé en découvrir d’avantage sur l’envers du décor, mais l’ensemble demeure intéressant.