Test Blu-ray : Adorable Ginger – Volume 1

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Pulse Vidéo, le label que nous avons découvert aux alentours du « Grand Confinement » avec les sorties de la première vague estampillées « Atomic Future », est un éditeur indépendant spécialisé dans le cinéma de genre. Parallèlement à la science-fiction et à l’horreur, Pulse Vidéo propose également aux grands garçons de (re)découvrir une poignée de grands classiques du cinéma pour adultes au format Blu-ray : une initiative à saluer.

Le coffret Blu-ray + DVD Adorable Ginger (Volume 1) regroupe donc deux chefs d’œuvre du cinéma pornographique américain mettant en scène Ginger Lynn : Adorables salopes (Too naughty to say no, 1985) de Humphry Knipe, et Une femme perverse (Trashy Lady, 1985) de Steve Scott.

Adorables salopes

États-Unis : 1985
Titre original : Too naughty to say no
Réalisation : Humphry Knipe
Scénario : Humphry Knipe
Acteurs : Angel, Ginger Lynn, Lisa De Leeuw
Éditeur : Pulse Vidéo
Durée : 1h19
Genre : Pornographique
Date de sortie cinéma : 21 janvier 1987
Date de sortie DVD/BR : 16 juin 2021

Quelles passions réprimées et quels inavouables désirs se cachent dans une pension très stricte pour étudiantes ? La virginale Angel et son amie Ginger, beaucoup plus libérée, sont-elles passées du rêve à la réalité, et du fantasme à l’acte ? Suffisamment adorables pour dire oui… trop salopes pour dire non, les deux sublimes jeunes femmes vont terminer leur folle course au plaisir dans une maison close…

« Sœur Rose, qu’est-ce que c’est, prendre en levrette ? »

Adorables salopes a été produit par une célèbre photographe de charme des années 80, Suze Randall, et réalisé par son mari Humphry Knipe, sous le pseudonyme de Victor Nye. Diplômé de l’université Rhodes en histoire et en anglais, Humphry Knipe a par ailleurs écrit en 1972 un ouvrage de sociologie ayant été traduit en cinq langues. Avec sa femme, ils avaient également écrit un bouquin relatant leurs expériences dans le manoir Play-Boy de Hugh Hefner, ce qui leur valut d’être interdits de séjour au manoir par la suite.

Dans Adorable Salopes (1985), Ginger Lynn incarne Catherine, élève délurée d’une école catholique, qui entraînera son innocente camarade Betty dans un monde de perversions sexuelles. Le déroulement du film tient globalement du classique récit d’initiation érotique, dont l’inspiration va probablement chercher du côté des écrits du Marquis de Sade. De fait, si Ginger Lynn en est l’actrice la plus célèbre, le film est en revanche plutôt centré sur Betty, incarnée par Jennifer James, alias Angel. Longtemps considérée comme la femme la plus naturelle et la plus belle de l’industrie pornographique US, Angel avait fait irruption sur le devant de la scène porno en 1984. Sa fraîcheur, son sourire, sa beauté et son corps naturel sans tuning en ont vite fait une star du genre. Avec un peu moins de 40 films tournés en sept ans de carrière (entre 1984 et 1991), elle n’était cependant pas la plus prolifique des actrices X. À l’époque, de nombreuses actrices tournaient cinq ou six films par mois, tandis qu’Angel n’a tourné, en moyenne, que six films par an, ce qui lui a permis d’éviter l’aspect dur et blasé que prennent souvent les reines du porno après plusieurs années dans le business (et plusieurs centaines de films).

Mais revenons au film. Betty se retrouve donc projetée dans une réalité altérée, où toutes les personnes que l’on avait croisées dans les premières minutes d’Adorable Salopes deviennent de lubriques débauchés affolés du zguègue, de l’aimable Sœur Rose (Lisa De Leeuw) devenant une mère-maquerelle au gentil curé (Michael Morrison) se faisant reluire le goupillon dans un bordel, en compagnie d’un sénateur et d’un vieil officier nazi criant « Heil Hitler » quand il éjacule ! Fuyant ces visions d’horreur et le bordel tenu par Sœur Rose, Betty se fera arrêter par deux flics qui ne tarderont pas à lui faire gouter de leurs matraques turgescentes. Réflexe professionnel oblige, un des deux agents de la sûreté publique affirmera en parlant de Betty « Elle a un trou, on y mettrait un gyrophare », avant d’ajouter, pour ceux qui auraient encore des doutes, « ah c’est pas comme à la télé, hein ? Nous on est deux vrais superflics ».

Jetée dehors par les deux policiers, Betty tentera de retrouver le chemin de son école, mais se fera rapidement courser par un exhibitionniste à qui elle bouffera le trilili avant qu’il ne lui ravage la pachole avec son mandrin ravageur, fatal même, puisqu’il la fera – littéralement – mourir de plaisir. Dans la scène suivante, nous retrouvons donc Betty allongée dans son cercueil, mais cette dernière sera finalement ressuscitée par un croque-mort pervers (Harry Reems), puis jetée avec les poubelles. Recueillie par une bourgeoise concupiscente qui l’emmènera en voiture au bout de l’ultime scène de cul d’Adorable Salopes, Betty connaitra les joies de l’amour saphique tout en étant l’objet des regards des voyeurs alentours, les malotrus en question n’hésitant pas à marteler les vitres de la voiture avec leurs bistouquettes. Avant de terminer, on aura par ailleurs droit à un petit « twist » final : M. Night Shyamalan n’a qu’à bien se tenir !

Côté atmosphère et réalisation, Adorable Salopes est assez typique du porno US des années 80, avec intérieurs rococo surchargés, mobilier tape-à-l’œil, peaux de bêtes et harnachements de cuir en mode Cruising. Pour autant, Humphry Knipe parvient par moments à tirer son épingle du jeu, notamment lorsqu’il utilise la fameuse « Chevauchée des Walkyries » de Richard Wagner pour illustrer un plan à trois mettant en scène une femme en train de pomper un mec alors qu’elle se fait boucaner l’arrière-train par un autre : tout le souffle épique, exalté et grandiose de la performance de la jeune femme est naturellement souligné à l’image par l’utilisation de la musique symphonique. On notera par ailleurs que si Adorable Salopes était sorti en VHS chez Alpha Vidéo, il n’avait jusqu’à ce jour jamais été édité sur d’autres supports en France.

Une femme perverse

États-Unis : 1985
Titre original : Trashy Lady
Réalisation : Steve Scott
Scénario : Steve Scott, Will Kelly
Acteurs : Ginger Lynn, Harry Reems, Amber Lynn
Éditeur : Pulse Vidéo
Durée : 1h25
Genre : Pornographique
Date de sortie DVD/BR : 16 juin 2021

Dans le Chicago des années 30, en pleine prohibition. Dutch Seagull, redoutable gangster, tombe sous le charme d’une innocente jeune femme fraichement débarquée de sa petite ville. Tout les sépare, mais le malfrat entend avilir la jeune femme, la rendre aussi assoiffée de sexe et de perversité que lui…

« Norma ! Rappelle-toi que j’ai envie de péter dans la soie, ce soir ! »

Autrement plus ambitieux qu’Adorable Salopes, aussi bien du point de vue du scénario que de la forme, extrêmement soignée, Trashy Lady avait quant à lui été édité en VHS par Vidéo Marc Dorcel, sous le titre Une femme perverse. Tourné en 35mm, le film de Steve Scott nous emmène en pleine prohibition, dans le Chicago des années 30. Si elle n’égale pas celle de film tels que Cotton Club ou Les incorruptibles, la reconstitution est léchée, et on me souffle à l’oreille qu’elle n’est pas la seule. Belle réussite du genre, il s’agit de l’un des derniers grands classiques du X américain et est souvent considéré comme un des meilleurs films de toute la carrière de Ginger Lynn. Après un générique Art Déco sobre mais efficace, le film introduira  beaucoup de monde  rapidement son personnage principal, Dutch, gangster en costard interprété par Harry Reems.

Après avoir boucané sa bourgeoise, il visitera le Club Paradise, dans lequel il rencontrera la jeune Catherine (Ginger Lynn), petite vendeuse de cigarettes fraichement débarquée de sa campagne natale. Après l’avoir rebaptisée Kitty, il lui proposera d’entrée de jeu de devenir « sa régulière », ce qu’elle acceptera de bonne grâce. Pourtant, Dutch est tracassé : la jeune femme a trop de classe pour lui, et il aimerait qu’elle fasse un peu plus pute. On notera à ce sujet l’amusant inversement du postulat de départ de nombreux films Hollywoodiens : au lieu de faire une Lady d’une femme de petite vie, dans Trashy Lady, on inculquera au contraire à une femme parfaitement bien élevée l’Art et la manière d’avoir l’air d’une roulure. Dutch décide donc d’embaucher Rita, la régulière de Gros Louis, afin que cette dernière lui inculque la façon de ne pas avoir l’air d’une grande dame, et lui donne un ultimatum de quinze jours. Le problème, c’est que Gros Louis, enfermé en prison, voit d’un mauvais œil le fait que sa compagne fricote avec Dutch, et place un contrat sur sa tête.

La suite du film sera découpée de façon extrêmement classique, chaque nouveau lieu découvert par le spectateur devenant le prétexte à une scène de baise suivant les passages obligés du X contemporain : un homme / une femme, deux hommes / une femme, un homme / deux femmes, deux femmes – pendant que Kitty parfait son éducation dans le domaine des plaisirs et commence à se faire appeler « Miss Kitty », Dutch quant à lui s’occupe de ses affaires : alcool de contrebande, matchs de boxe truqués… Du côté du casting, aux côtés de Ginger Lynn, on trouvera Amber Lynn, Cara Lott (qui jouait dans le Body Double de Brian de Palma), Bunny Bleu et le français François Papillon.

Le Combo Blu-ray + DVD

[5/5]

S’efforçant de rendre au cinéma porno de l’âge d’or la légitimité culturelle que beaucoup se refusent à lui reconnaitre, Pulse Vidéo s’est récemment mis dans l’idée de distribuer quelques bons vieux films de boules de Papa au format DVD et Blu-ray. Brigitte Lahaie, Richard Allan, Marilyn Jess et Ginger Lynn sont donc les premières personnalités du X d’antan à avoir eu les honneurs d’un double-programme leur étant tout spécialement consacré. Le Combo Blu-ray + DVD Adorable Ginger (Volume 1) regroupe donc deux chefs d’œuvre du porno US mettant en scène Ginger Lynn : Adorables salopes et Une femme perverse. 1985 Powa les amis, avec des mots vulgaires, du maquillage à la truelle, des couleurs fluo, des doublages WTF et du poil partout !

L’image des deux films a été restaurée en 2K par l’éditeur américain Vinegar Syndrome, collaborateur régulier de Pulse Vidéo en France. Ils sont tous deux proposés au format 1.85 respecté et 1080p, et la patine so 80’s de l’ensemble a été préservée. Les deux transferts Haute-Définition affichent un piqué précis, des couleurs explosives et une profondeur de champ accrue. Un soin maniaque a visiblement été porté à la restitution du grain d’origine et à la gestion des noirs, très intenses et n’affichant jamais le moindre signe de faiblesse. En ce qui concerne le son, VF d’origine et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0, avec les indispensables sous-titres français (ce qui, avouons-le, est très étonnant). Dans les deux cas, le rendu sonore est très satisfaisant : clairs et équilibrés, les deux mixages font le job sans en faire des caisses.

En en bonus, les plus curieux pourront se plonger dans deux commentaires audio (non sous-titrés) et surtout, vous aurez la possibilité de choisir de visionner les films en clair ou en crypté, comme à la grande époque de Canal+ ! Pour vous procurer cette édition indispensable, rendez-vous sur le site de l’éditeur Pulse Vidéo !

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