Test Blu-ray : A man called Adam

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A man called Adam

États-Unis : 1966
Titre original : –
Réalisation : Leo Penn
Scénario : Lester Pine, Tina Pine
Acteurs : Sammy Davis Jr, Louis Armstrong, Ossie Davis
Éditeur : StudioCanal
Durée : 1h44
Genre : Drame, Musical
Date de sortie DVD/BR : 28 juillet 2021

Brillant trompettiste, Adam est obsédé par la culpabilité qui pèse sur lui après l’accident qui a causé la mort de sa femme et de son bébé. Amer et instable, il boit plus que de raison. Trouvant l’amour d’une femme, son bonheur est de courte durée. C’est l’histoire d’un homme qui n’arrivera pas à surmonter son traumatisme…

Le film

[3,5/5]

Quasi-inconnu en France, A man called Adam est un film musical sorti aux Etats-Unis en 1966, et mettant en scène, derrière un rôle-titre incarné par Sammy Davis Jr., plusieurs des personnalités les plus influentes du jazz des années 60. Aujourd’hui, le film de Leo Penn intègre la collection de Blu-ray / DVD « Make my day » dirigée par Jean-Baptiste Thoret : il s’agit du numéro #37 de cette passionnante collection.

Dans A man called Adam, Davis Jr. Incarne un trompettiste célèbre nommé – comme le titre du film l’annonce clairement – Adam Johnson ; il s’agit d’un personnage imaginaire, mais son histoire est composée d’un amalgame de divers destins tragiques de l’ère du jazz – une histoire qui apparaitra donc comme étrangement familière, mais qui conserve malgré cela un impact puissant.

Adam Johnson est donc aussi connu pour son jeu passionné que pour sa dépendance à l’alcool – il est rongé par ses démons, et la culpabilité d’un accident de voiture ayant coûté la vie à sa femme et à son enfant. Artiste intègre, il abandonne la scène lorsqu’un producteur exige qu’il interprète quelques tubes populaires ; le film suivra son parcours semé d’embûches – au fur et à mesure que le film avance, le spectateur ne pourra pas s’empêcher de penser qu’un gars développant un tel goût pour la bouteille ne peut pas avancer dans la vie. La rédemption prendra dans un premier temps les traits de la calme et belle Claudia (Cicely Tyson), mais Adam, comme la plupart des toxicos, devra d’abord toucher le fond pour ensuite parvenir à remonter.

A man called Adam est l’unique long-métrage de cinéma réalisé par Leo Penn (père de l’acteur Sean Penn), plus habitué à travailler pour la TV. Avec l’aide de Lester Pine et Tina Rome au scénario, il livre cependant ici un film assez impressionnant, capturant avec une acuité surprenante l’ambiance des clubs de jazz dans les années 50/60. Dans le rôle principal, Sammy Davis Jr. s’avère étonnamment bon, malgré une prestation exigeante, pleine de sautes d’humeur et de moments de désespoir ; la séquence finale du film est à ce titre particulièrement bluffante – une véritable merveille à regarder.

Aux côtés de Sammy Davis Jr., on remarquera la présence de Mel Tormé (dans son propre rôle), ou encore du légendaire Louis Armstrong, qui incarne le grand-père de Claudia. La photo d’A man called Adam est également très réussie, donnant un aspect presque documentaire au film lors de certains passages. Pour autant, les qualités du film de Leo Penn ne suffisent pas à en faire beaucoup plus qu’une sympathique « curiosité » musicale, en partie remarquable également par son casting, largement composé d’acteurs et de musiciens noirs. Le film s’essouffle ainsi un peu à mi-parcours, alors que le protégé d’Adam, blanc et interprété par Frank Sinatra Jr, finit par devenir le point central du troisième et dernier acte du film.

A man called Adam n’en demeure pas moins un drame de qualité, doublé d’un instantané assez fascinant de la scène musicale jazz des années 60 – voilà qui représente une raison plus que suffisant pour surmonter ses défauts et découvrir le film.

Le Blu-ray

[4/5]

Comme d’habitude avec StudioCanal et les films de la collection « Make my day », A man called Adam débarque dans une édition soignée, qui en impose d’entrée de jeu grâce à sa présentation très classe, dans un beau digipack agrémenté d’un sur-étui cartonné. Côté master Haute Définition, A man called Adam bénéficie également d’une impressionnante cure de jouvence. Le grain argentique est préservé, ce qui n’empêche pas la définition et le piqué de se montrer d’une belle précision. Le noir et blanc est superbe, et les contrastes se montrent nets et francs. Le film est présenté au format 1.85 respecté, en 1080p : Un très beau transfert. Côté son, seule la VO est disponible, et proposée dans un impeccable mixage DTS-HD Master Audio 2.0 et mono d’origine. Les voix sont relativement équilibrées, pas de sensation de voix étouffées ni de souffle n’est à déplorer.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord la traditionnelle présentation du film par Jean-Baptiste Thoret (5 minutes), qui justifiera en quelques mots la présence du film au sein de la collection. On terminera ensuite par une passionnante analyse du film par Thierry Jousse (50 minutes), qui replacera A man called Adam dans son contexte de tournage et reviendra entre autres sur le côté très méconnu et « inclassable » du film, sur la carrière des différents protagonistes au générique ou encore sur l’influence de Louis Armstrong sur la tonalité du film de Leo Penn.

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