The Amateur
États-Unis : 2025
Titre original : –
Réalisation : James Hawes
Scénario : Ken Nolan, Gary Spinelli
Acteurs : Rami Malek, Rachel Brosnahan, Laurence Fishburne
Éditeur : 20th Century Studios
Genre : Thriller, Espionnage
Durée : 2h03
Date de sortie cinéma : 9 avril 2025
Date de sortie DVD/BR/4K : 13 août 2025
Charlie Heller, un cryptographe de la CIA aussi brillant qu’introverti, voit son existence basculer lorsque sa femme décède durant une attaque terroriste perpétrée à Londres. Déplorant l’inaction de sa hiérarchie, il prend alors l’affaire en mains et se met à la recherche des assassins, embarquant pour un dangereux voyage partout à travers le monde pour assouvir sa vengeance…
Le film
[3/5]
The Amateur est tiré d’un roman de Robert Littell, paru en France en 1981 aux Presses de la Cité, sous le titre « L’Amateur ». La particularité de ce roman était qu’il était la « novélisation » d’un scénario écrit par Littell pour le cinéma, et plus précisément pour le film L’Homme de Prague, réalisé par Charles Jarrott la même année. Très symptomatique de l’époque à laquelle il avait été écrit / tourné, ce scénario s’efforçait de baigner son intrigue d’espionnage et de vengeance dans une atmosphère profondément marquée par la guerre froide. Bien entendu, cette nouvelle adaptation du récit imaginé par Robert Littell est replacée dans un contexte contemporain : la guerre froide laisse donc la place à une ambiance beaucoup plus marquée par le terrorisme et à l’espionnage en mode « technologies de pointe ». Les scénaristes Ken Nolan et Gary Spinelli se sont donc efforcés d’adapter le sujet à notre époque, tentant de conserver la pertinence générale de l’ensemble en suivant la croisade solitaire d’un agent de la CIA afin de retrouver les responsables de la mort de sa femme. Et globalement, The Amateur réussit plutôt son coup, même si la froideur de l’univers qui nous est donné à voir ne colle pas toujours tout à fait à l’intensité viscérale que l’on a tendance à attendre d’un récit de vengeance.
Car le point de départ de The Amateur a un sacré potentiel : on y découvre un petit gratte-papier, travaillant comme analyste pour la CIA (Rami Malek), ravagé par la mort de sa femme. Rien ne le prédestinait à priori à devenir le bras armé de la vengeance, mais le spectateur sera peu à peu amené à découvrir que sous ses allures d’ingénieur informaticien, l’homme cache en réalité une personnalité et des compétences tout à fait singulières. Celles-ci vont lui permettre de traquer et d’éliminer, l’un après l’autre, ceux qu’il considère comme les responsables, directs ou indirects, de la mort de son épouse. Bien sûr, le cinéma regorge de récits de ce genre, et d’une manière générale, on y met souvent volontairement l’accent sur la douleur du personnage principal, qui motive sa croisade de justice : le spectateur souffre aux côtés du héros, et la mort des différents « méchants » de l’histoire prend des allures de libération. A ce titre, la première partie de The Amateur s’avère assez convaincante ; en revanche, la froideur de l’univers développé par le réalisateur James Hawes tend à amoindrir l’impact de la deuxième partie du récit – le personnage de Rami Malek nous y est ainsi présenté comme tellement méthodique et calculateur que les scènes de meurtres tendent à le faire passer pour ce qu’il est réellement – à savoir un parfait psychopathe.
Dans ses moments les plus curieux, The Amateur évoque un film de Jason Statham, ce qui est d’autant plus manifeste qu’une des scènes de meurtre, prenant place dans une piscine « suspendue » en haut d’un immeuble, en rappelle furieusement une autre que l’on avait pu découvrir en 2016 dans le film Mechanic : Resurrection. Slalomant entre les scènes flirtant avec le film d’action et les passages plus intimistes suivant le rapprochement des personnages de Rami Malek et de Caitríona Balfe, The Amateur se perd un peu en cours de route. En effet, le film donne dans sa deuxième partie la vague impression de gâcher une partie de ses seconds-rôles (parmi lesquels on trouve également Lawrence Fishburne et Jon Bernthal), tandis que la quête de vengeance de Charlie perd de son sens au fur et à mesure que le récit avance. Le tout manque également un peu d’emphase, mais dans l’ensemble, le tout s’impose tout de même comme un bon petit produit du samedi soir, idéal pour une soirée pizza un peu arrosée.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Sorti au format Blu-ray 4K Ultra HD le mois dernier sous la bannière de 20th Century Studios, The Amateur affiche une belle tenue visuelle, mais sans jamais sortir le silencieux pour nous assassiner de beauté : la définition est propre, les détails fins, et l’étalonnage HDR + Dolby Vision fait le sale boulot dans les zones d’ombre, notamment à l’occasion d’une scène de club saturée de rouges et d’oranges, suivie d’un tête-à-tête entre Rami Malek et Lawrence Fishburne dans un café marseillais, qui injectent une bonne dose de couleurs vives au cœur d’une palette jusque-là sous-exploitée. Côté son, The Amateur joue la carte du confort avec une piste VO en Dolby Atmos, accompagnée d’une VF en DTS-HD Master Audio 7.1. Dans les deux cas, le spectacle est au rendez-vous : les effets fusent dans les canaux latéraux et arrière, et même si la partition de Volker Bertelmann ne réinvente pas la roue, elle se fond avec élégance dans le mix surround. Les dialogues sont limpides, sans bavure.
Et là, c’est le drame : la galette Katka est totalement dépourvue de suppléments. Nada. Rien. Le néant. Les amoureux du film pourront se rabattre sur le Blu-ray inclus dans le boîtier pour découvrir une poignée de featurettes revenant sur le casting et l’équipe (10 minutes), les lieux de tournage (7 minutes), la musique du film (6 minutes) et le tournage de la fameuse scène de la piscine, comme dans « Loft Story » (6 minutes). On terminera enfin avec une courte série de scènes coupées (5 minutes).