In the Lost Lands
Allemagne, Canada, États-Unis : 2025
Titre original : –
Réalisation : Paul W.S. Anderson
Scénario : Constantin Werner
Acteurs : Milla Jovovich, Dave Bautista, Arly Jover
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h41
Genre : Science-fiction, Action
Date de sortie cinéma : 5 mars 2025
Date de sortie BR/4K : 12 juillet 2025
Une reine pactise avec la puissante et redoutée sorcière Gray Alys afin qu’elle lui rapporte un trésor capable de lui conférer un pouvoir immense. Alys et son guide, le vagabond Boyce, doivent s’aventurer dans les dangereuses Contrées Perdues. Là, ils devront déjouer et combattre hommes et démons pour honorer leur part du contrat…
Le film
[4/5]
Milla Jovovich et son mari Paul W.S. Anderson semblent bel et bien avoir tiré un trait définitif sur la saga Resident Evil. Presque dix ans après Resident Evil : Chapitre final (2016), ils tiennent bon, et ne se sont pas encore décidés à remettre le couvert dans l’univers du jeu développé par Capcom. Pour autant, les projets d’envergure portés par la personnalité de Milla Jovovich s’espacent de plus en plus avec le temps, mais à 49 ans, elle est toujours la muse cinématographique de son époux. A ce titre, elle peut toujours compter sur lui pour faire d’elle une icône badass dans des films que l’on qualifiera de « foisonnants » : des mélanges survitaminés d’action et d’horreur, à l’image de cet épatant In the Lost Lands, film post-apocalyptique aussi ambitieux que foutraque, basé le recueil de nouvelles du même nom de George R.R. Martin, sorti en 1982 aux États-Unis (en 2003 en France sous le titre « Dans les contrées perdues »).
Ne comptez pas sur nous pour faire preuve de la plus petite once d’objectivité concernant In the Lost Lands, ou l’œuvre de Paul W.S. Anderson en général. Ne cherchant pas à se voir adoubé par le monde de la critique, le cinéaste britannique n’a jamais changé son fusil d’épaule : il fait « son truc », et il le fait bien. Si vous trouvez son cinéma surchargé, stupide, poseur et épuisant, ne cherchez même pas : ce nouvel opus s’inscrit dans la directe lignée de ses films précédents. A l’inverse, pour les cinéphiles qui trouvent qu’il est un véritable poète de l’image numérique, capable de transcender son sujet par le biais de visuels époustouflants et de plans iconiques en pagaille, In the Lost Lands s’avère une nouvelle preuve de sa générosité et de sa volonté d’en donner toujours plus au spectateur.
Visuellement parlant, In the Lost Lands est une immense claque dans la gueule, surpassant en termes d’univers les réussites récentes que pouvaient être les déjà très impressionnants Furiosa – Une Saga Mad Max et Deadpool & Wolverine. Le film prend place dans un univers post-nuke aux allures de western absolument sublime, et donne vraiment l’impression d’une bande dessinée prenant vie à l’écran. C’est le tout premier film de Paul W.S. Anderson que l’on découvre au format Blu-ray 4K Ultra HD pour les colonnes de critique-film.fr, et le fait est que le cinéma d’Anderson semble vraiment être fait pour la Katka. Chaque plan du film semble donner vie aux paysages désolés mis en images par Simon Bisley pour ses contributions aux comics Judge Dredd dans les années 90, avec un petit côté « Dark Heroic Fantasy » qui transporte littéralement le spectateur au cœur d’illustrations grandioses dignes de Frank Frazetta.
Après une introduction face caméra, au cours de laquelle l’intimidant Boyce (Dave Bautista) interpelle le spectateur (à la façon de Mouloud Achour dans Sheitan), on sera amené à faire la connaissance d’Alys la Grise (Milla Jovovich), une sorcière condamnée à la pendaison par une secte dirigée par l’impitoyable Ash (Arly Jover). Après s’être échappée, et par le truchement de souhaits qu’elle ne peut refuser à qui les lui demande, elle sera amenée à traverser les « contrées perdues » aux côtés de Boyce, un mercenaire solitaire aux allures de cow-boy. Bien sûr, ils devront unir leurs forces pour vaincre les créatures maléfiques qui hantent les contrées perdues. En gros, ça bourrine, ça bourrine encore, y’a des créatures et des monstres en CGI, le tout sur fond de manipulations et de jeux de pouvoir dans le but d’occuper un trône fantoche, qui rappellent forcément au spectateur qu’In the Lost Lands est adapté de George R.R. Martin (Game of Thrones).
Visuellement époustouflant, bien rythmé, bénéficiant d’un production design et d’une atmosphère à tomber par terre, In the Lost Lands s’inscrit donc dans la droite lignée des films dont nous gratifient Paul W.S. Anderson et Milla Jovovich depuis une quinzaine d’années. On n’est donc assurément pas en présence du prétendant au prochain Oscar du meilleur film, mais dans le créneau du petit plaisir pop-corn imaginatif, ambitieux et bien torché, In the Lost Lands fait le taf, et il le fait bien : c’est un film de pur divertissement, qui sent bon les grandes vacances, et vous savez quoi ? Ça tombe bien, parce que justement, c’est les vacances, alors si vous cherchez un film à mater entre amis après ou pendant une bonne soirée barbecue, on tient là le candidat idéal : il supporte tout à fait la bière et les taches de graisse !
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Fidèle à Paul W.S. Anderson, Metropolitan Vidéo nous propose ce mois-ci de découvrir In the Lost Lands sur un Blu-ray 4K Ultra HD absolument irréprochable. Le film a été tourné en 4K, et cette sortie, qui nous est naturellement proposée en HDR10, fait honneur à l’ambition et à la classe de l’époustouflante photo de Glen MacPherson. La grande force de ce transfert est de mettre en valeur les visuels qui claquent proposés par le film, sans jamais mettre en évidence les limites de son budget, pourtant très modeste pour ce genre de film (55 millions de dollars). Tout le film ou presque est baigné dans des teintes ocres et dorées, et le niveau de détail est toujours d’une remarquable précision. La technologie HDR contribue grandement à la mise en valeur de la palette chromatique de l’ensemble, les niveaux de noir sont profonds, et l’image ne fléchit jamais sous le poids des contrastes extrêmes proposés à l’écran. Du très lourd ! On dressera le même constat d’excellence du côté des pistes son, puisque le film nous est proposé en Dolby Atmos à la fois en VF et en VO : dans les deux cas, on est en présence de véritables pistes de démonstration. Comme à l’image, tout y est exagéré et déborde d’énergie : qu’il s’agisse des confrontations, des explosions, des bruits de machine, l’ensemble est tonitruant, les ambiances sont extraordinaires (pluie, tonnerre) et le caisson de basse ne connait pas le repos. Deux pistes profondément immersives !
Du côté de la section suppléments, on regrettera l’absence de bonus en dehors de la traditionnelle bande-annonce. En revanche, on notera que la navigation à travers les différents chapitres du film se fait de façon extrêmement originale, à travers un planisphère des Terres oubliées.