Test Blu-ray 4K Ultra HD : Dragons

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Dragons

États-Unis : 2025
Titre original : Ho to train your Dragon
Réalisation : Dean DeBlois
Scénario : Dean DeBlois
Acteurs : Mason Thames, Nico Parker, Julian Dennison
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h05
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 11 juin 2025
Date de sortie DVD/BR/4K : 22 octobre 2025

Sur l’île escarpée de Beurk, où depuis des générations Vikings et dragons s’affrontent sans merci, Harold fait figure d’exception. Effacé, écrasé par la stature de son père, le chef de la tribu, Stoïk, ce jeune rêveur défie des siècles de tradition en se liant d’amitié avec un dragon nommé Krokmou. Leur lien improbable va révéler la vraie nature des dragons et remettre en question les fondements mêmes de la société viking…

Le film

[4/5]

Il fallait oser. Peut-être impressionnées par le rendu des adaptations « live » des classiques des studios Disney, les équipes créatives de Dreamworks ont eu l’idée folle de reprendre Dragons, véritable monument animé sorti sur les écrans en 2010, et de le transposer en live-action. Un projet qui avait tout de la « fausse bonne idée », un peu comme de vouloir faire du pole dance sur un trampoline en feu : risqué, potentiellement ridicule, mais diablement spectaculaire si c’est bien fait. Et contre toute attente, Dragons version 2025 ne se vautre pas dans les flammes du remake paresseux. Au contraire, il plane haut, porté par la vision intacte de Dean DeBlois, créateur et réalisateur de la trilogie animée, qui reprend les commandes comme un vieux capitaine viking refusant de céder son drakkar à un stagiaire de Netflix. Et le miracle se produit : Dragons réussit à capturer l’essence du film original tout en lui offrant une texture nouvelle, plus brute, plus palpable, sans jamais trahir son ADN.

Le cœur du récit de cette version « live » de Dragons reste inchangé : Harold, ado malingre et mal aimé, découvre que les dragons ne sont pas les monstres que sa tribu croit. Il se lie d’amitié avec Krokmou, bestiole aussi expressive qu’un ex en pleine crise de larmes, et remet en question les fondements de sa société. Ce qui frappe dans Dragons, c’est la manière dont le film traite la différence, le regard de l’autre, et la désobéissance comme acte fondateur. Harold ne veut pas juste être accepté, il veut comprendre. Et cette quête de sens, dans un monde où les traditions sont aussi rigides que la teub d’AD Laurent, donne au film une résonance étonnamment contemporaine. Oui, même avec des dragons qui volent comme des sextoys ailés sous stéroïdes.

Formellement, le film se devait d’être impressionnant, surtout étant donné le festival de beauté déployé par la trilogie originale, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Dragons envoie du lourd, et nous en met plein les mirettes. Les décors naturels, tournés aux îles Féroé, donnent au film une ampleur visuelle qui ferait presque passer Game of Thrones pour une série Z complètement fauchée. Les falaises, les plages battues par les vents, les villages en bois sculpté : tout respire l’authenticité. Et quand Krokmou surgit, mi-animatronique, mi-CGI, on ne peut qu’applaudir la fusion réussie entre technique et émotion. Le dragon n’est pas juste un effet spécial, c’est un personnage à part entière, avec ses mimiques, ses regards, ses silences.

Dans son ensemble, la mise en scène de Dragons s’avère d’une fluidité absolument remarquable. Les scènes de vol, notamment, sont filmées avec une caméra qui épouse les mouvements sans jamais les surligner. Pas de shaky cam hystérique, pas de montage épileptique : juste du cinéma qui respire, qui laisse le temps aux émotions de s’installer. Et quand Harold touche Krokmou pour la première fois, dans une clairière baignée de lumière, on comprend que le film a réussi son pari : faire ressentir, sans tricher. Même les plus constipés émotionnels risquent de lâcher une larme. Ou un pet, selon leur sensibilité.

Car si Dragons nous prouve qu’on peut faire du spectaculaire sans sombrer dans le grand n’importe quoi visuel, il n’en oublie pas pour autant ni l’émotion, ni le facteur humain. Et à ce niveau également, le casting du film est à la hauteur de ses ambitions. Mason Thames, dans le rôle de Harold, apporte une fragilité touchante, sans jamais tomber dans le pathos. Nico Parker, en Astrid, évite le piège de la guerrière badass en short moulant, et incarne une figure féminine forte, sans caricature. Gerard Butler, qui incarnait déjà Stoïk dans les dessins animés, est de retour, et donne au père une épaisseur tragique, entre autorité et impuissance. Et Nick Frost, en Gueulfor, semble s’amuser comme un hamster sous MDMA, ce qui n’est pas sans charme.

Mais Dragons, ce n’est pas qu’un film d’aventure. C’est aussi une réflexion sur la transmission, la mémoire, et le pouvoir des récits. En remettant en question les légendes viking, Harold ouvre une brèche dans l’histoire officielle. Et le film, par son existence même, interroge notre rapport aux mythes modernes. Pourquoi refaire Dragons ? Parce que les histoires qui comptent méritent d’être racontées à nouveau, sous une autre forme, avec d’autres outils. Et parce qu’un bon dragon, ça ne vieillit jamais. Sauf s’il est en peluche, et qu’on l’a oublié dans une cave humide avec des magazines de musculation. Et si Dragons s’inscrit dans une tendance lourde du cinéma actuel (celle des remakes en « live » de films animés), Dean DeBlois et son équipe nous proposent néanmoins une relecture sincère, habitée, qui ne cherche pas à remplacer l’original, mais à le prolonger. Et dans un monde où l’authenticité est aussi rare qu’un influenceur qui lit des livres, ça fait plaisir de se retrouver face à un blockbuster honnête et généreux, en plus d’être sacrément bien foutu.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Dragons atterrit donc ces jours-ci au format Blu-ray 4K Ultra HD chez votre revendeur préféré, sous les couleurs de la branche française d’Universal Pictures. Et comme on pouvait s’y attendre pour un film aussi récent et spectaculaire, le rendu 4K du film est éblouissant – une véritable petite pépite visuelle. L’image, encodée en Dolby Vision + HDR10, offre une restitution éclatante des paysages nordiques. Les contrastes sont profonds, les couleurs naturelles, et le niveau de détail sur les écailles de Krokmou ferait rougir un dermatologue. Les scènes nocturnes, souvent piégeuses, sont ici parfaitement lisibles, sans bruit numérique ni aplats douteux : du grand Art ! Côté son, la VO en Dolby Atmos est une grosse claque acoustique : les rugissements de dragon, les envolées musicales et les dialogues s’intègrent dans une spatialisation ample et immersive. Même constat ou presque concernant la VF en Dolby Digital+ 7.1, qui nous propose une dynamique honnête, même si elle est peut-être légèrement en retrait sur les basses et les effets d’ambiance.

Côté suppléments, le Blu-ray 4K Ultra HD de Dragons ne fait pas semblant. On commencera avec un commentaire audio du réalisateur Dean DeBlois. Ce dernier, volubile et passionné, revient sur les lieux de tournage (les îles Féroé, choisies pour leur lumière et leur isolement), les choix de casting, les différences avec le film d’animation, et même sur des détails improbables comme la jambe de Gueulfor qui change de côté (oui, c’est volontaire, et non, ce n’est pas une erreur de continuité). Il parle aussi de la musique jouée sur le plateau pour aider les acteurs à entrer dans l’émotion, et de la manière dont le live-action impose une autre rigueur que l’animation. Bref, un commentaire généreux, précis, et jamais ennuyeux. On continuera ensuite avec deux scènes coupées (5 minutes), chacune introduite par Dean DeBlois himself, qui explique leur suppression pour des raisons de rythme. Rien de transcendant, mais elles permettent de mieux comprendre le travail de montage et les choix narratifs. On enchaînera avec le traditionnel bêtisier (3 minutes), avant de se lancer dans un passionnant making of (45 minutes). Dense et bien structuré, il revient sur le casting, la construction des décors, les costumes, les effets spéciaux, et surtout les thématiques du film. On y entend Mason Thames parler de son lien avec Krokmou comme s’il s’agissait d’un ex toxique, et Nico Parker évoquer la place des femmes dans le récit avec une pertinence qui ferait passer Barbie pour une stagiaire en sociologie.

Mais ce n’est pas fini, puisque l’on aura également droit à un module plus approfondi sur les décors du film (8 minutes), avec des interviews du directeur artistique et des acteurs qui découvrent les lieux comme des enfants dans un magasin de haches. On y évoque aussi les armes et les accessoires. On embrayera avec un focus sur les costumes (5 minutes), avec Lindsay Pugh qui détaille les textures, les matériaux, et les inspirations nordiques – chaque tunique, chaque cape, chaque boucle de ceinture a été pensée pour raconter quelque chose du personnage. Les deux derniers suppléments sont plus techniques, mais tout aussi intéressants. Le premier module nous montre Mason Thames interagissant avec le marionnettiste de Krokmou, dans une version inachevée de la scène de la rencontre (6 minutes). Le second dévoile les coulisses de la première chevauchée de dragon (4 minutes), avec un animatronique géant et des images alternées entre tournage et version finale. Ces deux bonus permettent de mesurer le travail colossal derrière l’émotion, et de voir comment la technique sert la narration. Bref, le Blu-ray 4K Ultra HD de Dragons édité par Universal Pictures s’avère une galette Katka disque généreuse, bien pensée, et qui donne envie de revoir le film en boucle, avec ou sans Krokmou sur les genoux.

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