Criminal Squad : Pantera
États-Unis : 2024
Titre original : Den of Thieves – Pantera
Réalisation : Christian Gudegast
Scénario : Christian Gudegast
Acteurs : Gerard Butler, O’Shea Jackson Jr., Jordan Bridges
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h25
Genre : Policier, Thriller
Date de sortie cinéma : 8 janvier 2025
Date de sortie DVD/BR/4K : 19 mai 2025
La suite des aventures de « Big Nick » O’Brien qui traque les méchants dans les rues d’Europe et se rapproche de la capture de Donnie. Pendant ce temps, ce dernier s’est laissé entraîner dans le monde dangereux des voleurs de diamants et de la mafia des Panthères…
Le film
[4/5]
Lors de sa sortie dans les salles françaises en 2018, Criminal Squad n’avait certes attiré que 272.000 spectateurs, mais à l’international, le film de Christian Gudegast engrangea plus de 80 millions de dollars de recettes : ce succès qui permit à l’équipe du film de commencer à plancher sur un projet de suite, qui visiblement était déjà dans les tuyaux au moment du tournage du premier opus. Il faudrait finalement sept ans pour que Criminal Squad : Pantera sorte sur les écrans – une période plus longue que la moyenne entre le premier et le deuxième épisode d’une franchise : à ce rythme, Gerard Butler aura atteint l’âge de la retraite dans le troisième film !
Sept ans se sont donc écoulés depuis la sortie de Criminal Squad, un polar sec et brutal qui avait vraiment enflammé notre falzar à l’époque : on avait été clairement enthousiasmé par cette relecture bourrine de Heat qui dépotait sévère et nous donnait à rencontrer deux personnages mémorables : un flic borderline, « Big » Nick O’Brien (Gerard Butler), et un braqueur de génie, Donnie Wilson (O’Shea Jackson Jr.). Le badass suintait littéralement par tous les pores du film, et la principale originalité de Criminal Squad : Pantera, c’est qu’il prend le premier film totalement à revers, en déviant légèrement du polar pour s’inscrire dans le genre très codifié du « film de casse », à la Ocean’s 11.
L’idée centrale au cœur de Criminal Squad : Pantera consiste en un retournement de situation inattendu : plombé par un divorce s’étant mal déroulé, Nick se décide à intégrer le clan d’en face, et rejoint une bande de braqueurs ultra-organisés – et menés par Donnie, sa « Némésis » du film précédent – qui projettent de faire le casse du Siècle en s’en prenant au World Diamond Center, que l’intrigue déplace de Anvers à Nice (l’intrigue s’inspire d’ailleurs du braquage du du Antwerp World Diamond Centre à Anvers, surnommé le casse du siècle, qui a eu lieu en 2003). Bien sûr, le passage du personnage incarné à l’écran par Gerard Butler dans le camp des « méchants » n’est finalement pas si surprenant, dans le sens où le film précédent soulignait avec talent à quel point le ligne qui sépare les flics des truands est ténue, et semble prête à basculer d’un instant à l’autre.
La construction de Criminal Squad : Pantera suit donc un déroulement très codifié, qui ne laissera que peu de place aux surprises d’un strict point de vue narratif : après la présentation de l’équipe de braqueurs (chacun ayant naturellement son domaine d’expertise), la première partie du film sera consacrée à la phase de préparation et de repérages, et la deuxième se concentrera sur la phase d’exécution du plan, la particularité du genre étant bien entendu que le plan en question ne se déroule jamais tout à fait sans accroc – n’est pas L’Agence tout risque qui veut, n’est-ce pas ? De fait, le film déroule donc son récit d’une façon qui pourra être considérée comme finalement très « familière » aux cinéphiles ayant déjà vu plusieurs films de casse.
Pour autant, on ne pourra que saluer la réussite de Criminal Squad : Pantera, qui se démarque par sa tonalité, masculine et réaliste. Comme dans le premier film, Christian Gudegast parvient à créer une réelle empathie pour ses personnages, quel que soit le côté de la loi auquel ils appartiennent : ils ne sont pas juste des gros bourrins en mode badass toujours prêts à se taper sur la gueule, mais de vrais personnages complexes et remarquablement définis, dont on découvre le background au fur et à mesure, et qui seront bien souvent très éloignés de ceux à qui on aurait pu s’attendre. La relation entre Nick et Donnie s’étoffe d’ailleurs, autour notamment d’une belle séquence de kebab, authentiquement touchante.
Tout comme son modèle, Criminal Squad : Pantera n’est pas extrêmement riche en action, mais en dépit de sa durée, le film s’avère toujours passionnant, et il sera littéralement impossible de décrocher tant le rythme est bien tenu. Néanmoins, l’action est tout de même au rendez-vous : le dernier acte de l’intrigue est ainsi marqué par une impressionnante course-poursuite en voiture, ayant la particularité de mettre en scène une voiture électrique – une Porsche Taycan pour être précis. En fin de métrage, une poignée de nouveaux éléments d’intrigue se mettent en place, ouvrant la voie à un hypothétique troisième volet. Espérons que les résultats du film au box-office permettent à Christian Gudegast et à son équipe de concrétiser le projet !
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4,5/5]
Après une carrière dans les salles obscures ayant réuni un peu moins de 150.000 français, Criminal Squad : Pantera débarque enfin au format Blu-ray 4K Ultra HD chez nos amis de chez Metropolitan Vidéo, et le résultat est WoW ! Les paysages, les couleurs, bref la claque « bling bling » que nous propose la photo Terry Stacey semblait être faite pour la Katka : d’un point de vue visuel, c’est un véritable régal pour les yeux. Dès les premières scènes du film, l’étalonnage Dolby Vision + HDR10 fait son job, les couleurs explosent, les ombres sont soutenues, les contrastes parfaits. Et plus on avance dans le film, plus c’est spectaculaire : une fois les personnages arrivés à Nice, c’est beau, beau, beau, d’autant que le piqué est d’une précision remarquable, avec un niveau de détails d’une finesse absolue. Magnifique ! Du côté des pistes son, l’éditeur nous propose de découvrir le film dans des mixages VF / VO en DTS-HD Master Audio 7.1. Qu’il s’agisse des passages les plus calmes ou des séquences d’action, l’ampleur acoustique de l’ensemble est redoutable, les basses grondent, les éléments se déchaînent littéralement dans votre salon. La spatialisation jaillit de chaque haut-parleur, et le caisson de basse ne débande jamais, et les dialogues sont rendus de manière claire et nette tout au long du film. Du très beau travail.
Du côté des suppléments, on trouvera tout d’abord un commentaire audio du scénariste / réalisateur Christian Gudegast, du producteur Tucker Tooley, du directeur de la photographie Terry Stacey et du monteur Roberth Nordh, qui sera à réserver aux anglophones confirmés puisqu’il nous est proposé sans sous-titres. On enchaînera ensuite avec un making of (21 minutes), qui reviendra sur le fait que décliner Criminal Squad sous la forme d’une franchise était prévu dès le départ, sur l’attachement à représenter fidèlement le monde du crime (jusque dans ses aspects les plus crasseux). On évoquera également le tournage à Tenerife, le casting, et bien sûr la scène de course-poursuite, avec un gros focus sur la Porsche Taycan et la façon inattendue dont le placement de produit est arrivé dans le film. On continuera ensuite avec une série de scènes coupées et/ou étendues (18 minutes). On notera que l’une d’entre elles, très courte, se déroule à Lille, pour qui la qualification en tour préliminaire de la Ligue des Champions est certes improbable, mais encore mathématiquement possible. On aura également droit à une scène amusante montre Nick et Donnie incapables de sortir de leur Peugeot 308, et à une version allongée de la scène du kebab (ou du « grec » si vous nous lisez depuis la capitale). On terminera le tour des suppléments par une série de bandes-annonces consacrées à Gerard Butler : Criminal Squad, Criminal Squad : Pantera, Greenland – Le dernier refuge, Hunter Killer et Mayday.
On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Criminal Squad : Pantera édité par Metropolitan Vidéo est présenté dans un superbe SteelBook aux couleurs du film. Y’a plus qu’à upgrader le premier film en 4K et tout sera parfait !
