Oslo, 31 août

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Globale : [rating:2][five-star-rating]

Le succès international de The Artist prouve que, même en 2012, un film muet peut « parler » aux spectateurs. Mais que se passe-t-il lorsque, a contrario, on est confronté à un film très bavard ? Eh bien, ça dépend ! En tout cas, lorsque ce qu’on entend ne présente pas grand intérêt, on se prend à regretter le temps du muet. C’est malheureusement ce qui se passe avec ce film norvégien, présenté dans la sélection Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes.

Synopsis : Fin du mois d’août : c’est déjà la fin de l’été en Norvège. Anders, qui vient d’effectuer une cure de désintoxication, est autorisé pour la première fois à quitter le centre de soins pendant plusieurs heures. L’occasion pour lui de renouer avec ses amis, avec sa famille, avec ses amours, avec son passé d’étudiant en littérature. Durant les cinq années qu’a duré sa dépendance, tout a changé et il n’est pas certain d’avoir la force, voire même le désir, d’accrocher le wagon vers un nouveau départ.

Une journée particulière

En 1963, Louis Malle avait obtenu un succès critique et public avec son film Le Feu Follet, inspiré du roman homonyme de Pierre Drieu La Rochelle. C’est à partir de ce même roman que Eskil Vogt et le réalisateur Joachim Trier ont écrit le scénario de Oslo, 31 août. Ce titre, c’est une autre œuvre française qui l’a soufflé à Joachim Trier, en l’occurrence le film fin août, début septembre réalisé en 1998 par Olivier Assayas. Fin août, début septembre, c’est déjà la fin de l’été en Norvège, un de ces pays nordiques dont la rudesse du climat n’est pas sans effet sur le psychisme des habitants. Faut-il y voir la cause des problèmes rencontrés par Anders, que ce soit face à la drogue ou face à un tempérament suicidaire ? Toujours est-il qu’on va suivre une journée très particulière de l’existence de ce trentenaire, une journée qui va le voir essayer de reprendre contact avec son passé, essayer aussi de se construire un nouvel avenir.

Une bonne idée, … mal exploitée

Les phénomènes d’addiction ont souvent été traités au cinéma. Reconnaissons un mérite à Oslo, 31 août : contrairement à la grande majorité des films dont la drogue est le sujet principal, ce film s’intéresse non pas au comportement d’un individu sous l’emprise de la drogue ou, au contraire, en état de manque mais à celui d’un homme qui vient de subir une cure de désintoxication et qui devrait, en principe, s’efforcer de regarder la vie avec un regard neuf. Reprendre contact avec tout ce qui était sa vie avant de sombrer dans la dépendance n’est pas forcément une mauvaise idée. Que ces retrouvailles donnent lieu à une orgie de bavardages serait parfaitement acceptable si ces bavardages présentaient un quelconque intérêt pour le spectateur. Malheureusement, c’est rarement le cas et le dit spectateur finit vite par s’ennuyer. Peut-être pas tous les spectateurs, mais en tout cas les spectateurs que stigmatise Anders lorsqu’il affirme avoir toujours pensé que les gens heureux étaient tous des crétins.

Oslo, 31 août

Du positif, malgré tout !

Quand bien même on porte un jugement négatif sur ce film, il faut reconnaitre la qualité de la distribution avec, en particulier, Anders Danielsen Lie dans le rôle principal. Ce comédien était déjà en tête d’affiche dans Nouvelle donne,  le premier long métrage de Joachim Trier. On ne manquera pas, par ailleurs, de signaler une scène d’ouverture très étonnante : une voiture roule dans les rues d’Oslo et brûle les feux rouges à qui mieux-mieux ; le long des trottoirs, toutes les voitures garées sont sorties des usines pendant les années 80. Comprenne qui pourra !

Résumé

Un sujet intéressant et une bonne distribution ne font pas forcément un grand film : encore faut-il savoir doser certains éléments, par exemple les dialogues. Lorsque le spectateur en arrive à se noyer dans des bavardages sans grand intérêt, on ne peut que regretter que le réalisateur ait, en grande partie, raté son coup.

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4 Commentaires

  1. Je pense que vous êtes totalement passé à coté du film.

    Rien que la fin, le héros ne se redrogue pas mais se suicide (c’est tout dire si vous avez loupé rien que cela).

    et alors là, « qui devrait, en principe, s’efforcer de regarder la vie avec un regard neuf » (le en principe sous entend un avis très moralisateur voir judéo chrétien néfaste)…. beh non justement le problème est qu’Anders découvre une société qu’il rejette et qui le rejette.

    Sincèrement on peut ne pas aimer le film mais ici c’est votre incompréhension qui vous le fait hair (remarquez cela correspond bien au héros qui rejette la vie car ne la comprend pas, vous êtes en plein dedans à vrai dire!!)

    En bref, super film au fait

    • Je pense que vous êtes passé totalement à côté de ma critique ! J’ai beau lire et relire, je ne vois pas où j’ai pu écrire, qu’à la fin, le héros se redrogue !! J’ai d’ailleurs un principe : ne jamais raconter la fin d’un film. Par ailleurs, je n’ai rien contre le film quant au fond, c’est la forme qui, personnellement, m’a déplu : trop de bavardages sans grand intérêt … POUR MOI.

  2. J’ai pour ma part adoré ce film et je ne me reconnais pas du tout dans la critique. Étonnement, il y a une certaine magie qui s’en dégage… Je ne me lasse pas de le revoir, d’ailleurs, vous pouvez voir l’autre film de Joachim Trier : « Reprise » qui m’a aussi beaucoup plu. Un réalisateur à suivre.

    Je veux bien croire en revanche que lire les dialogues peut éventuellement « casser » leur intérêt dans je sens ou beaucoup de subtilités de la langue norvégienne ne peuvent pas être traduites comme ça en français. Il faudrait que je regarde les sous-titres pour voir ce qu’il en est.

    Seb

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