Test Blu-ray 4K Ultra HD : La Proie du Diable

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La Proie du Diable

États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Daniel Stamm
Scénario : Robert Zappia
Acteurs : Jacqueline Byers, Virginia Madsen, Colin Salmon
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h33
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 26 octobre 2022
Date de sortie BR/4K : 2 mars 2023

Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l’Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Soeur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu’elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…

Le film

[3/5]

Découvert en 2010 avec Le Dernier exorcisme, le réalisateur d’origine allemande Daniel Stamm s’est laissé tenter par un retour aux exorcismes et autres possessions démoniaques avec La Proie du Diable, qui a attiré un peu plus de 400.000 français dans les salles à l’automne dernier après une honorable carrière aux États-Unis (20 millions de dollars de recettes). Même si ces chiffres ne paraissent pas exceptionnels, on ne pourra que souligner qu’en réalisant plus de 400.000 entrées en France, La Proie du Diable fait beaucoup mieux que la moyenne des films d’exorcisme ces vingt dernières années – seul l’épouvantable Le Rite était parvenu à attirer un peu plus de monde dans les salles en 2011, probablement grâce à la présence d’Anthony Hopkins au casting.

Le point de départ de La Proie du Diable est tiré d’un fait réel : une considérable augmentation des cas de possession démoniaque au cours de ces dernières années a conduit l’Église catholique à ouvrir des « écoles d’exorcisme » un peu partout dans le monde, afin de former les prêtres à cette pratique. Bien entendu, pour des raisons narratives, l’intrigue prend en revanche quelques libertés avec la réalité. En effet, le film met en scène la formation d’une femme, Sœur Ann (Jacqueline Byers), alors que l’exorcisme est une pratique « genrée » : seuls les prêtres sont autorisés à pratiquer le rite, et par conséquent à y être formés.

Ce choix du scénariste est d’ailleurs Robert Zappia d’autant plus curieux que dès le début du film, le spectateur apprendra que le personnage de Sœur Ann est suivie par une psychiatre, et qu’elle garde de lourds traumatismes de sa jeunesse aux côtés d’une mère dérangée. Voilà qui la rend d’entrée de jeu spectaculairement mal équipée – aussi bien émotionnellement que théologiquement – pour s’avérer capable de gérer un exorcisme. Seulement voilà : La Proie du Diable comporte également un rebondissement qui nécessitait que le personnage central fut bel et bien interprété par une femme.

Cette fantaisie wokiste mise à part, La Proie du Diable permet à Daniel Stamm de faire ses classes aux commandes d’un film d’horreur de studio au budget nettement plus confortable que ceux auxquels il était habitué jusqu’ici. Les décors du film sont impressionnants, et sont bien mis en valeur par la photo de Denis Crossan, habitué du fantastique mainstream puisqu’il avait auparavant déjà travaillé sur des films tels que Souviens-toi l’été dernier (Jim Gillepsie, 1997) ou The Hole (Nick Hamm, 2001). Les passages obligés du genre sont également bien présents : projections de gerbe, personnages lévitant, escaladant les murs ou évoluant dos cassé, visages couverts de de pustules et de taches… Les effets spéciaux sont réussis, et la mise en scène de Daniel Stamm fait le job avec une belle efficacité.

Mais finalement, c’est quand il s’éloigne des chemins par trop balisés du film d’exorcisme que La Proie du Diable trouve son originalité et nous livre ses séquences les plus attachantes. C’est notamment dans sa représentation naturaliste de la vie de bonne sœur que le film marque des points, ainsi que dans l’espèce de début de relation étrange qui se noue entre Sœur Ann et le jeune et beau Père Dante (Christian Navarro), ex-membre d’un gang ayant trouvé la rédemption dans la robe de curé. Les séquences mettant en scène Virginia Madsen dans la peau de la psychiatre sont également intéressantes, dans le sens où cette dernière rejette globalement les théories sur la possession démoniaque et tend vers des explications psychanalytiques du phénomène. Ses régulières apparitions au cœur du film permettent ainsi à Daniel Stamm de poser, en arrière-plan, la question de l’éternelle nuance entre possession et schizophrénie.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4,5/5]

La Proie du Diable arrive donc au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Le film de Daniel Stamm a été tourné en 2K, mais le rendu général du film en 4K s’avère tout de même extrêmement satisfaisant : le piqué est précis, les couleurs sont explosives et le niveau de détail est excellent, surtout durant les dernières séquences, tournées en très basse lumière. Les scènes de jour sont également épatantes, le revers de la médaille étant que certaines images de synthèse s’intègrent un peu moins bien à l’ensemble. La technologie Dolby Vision ajoute encore une profondeur supplémentaire à l’ensemble, surtout durant les flashbacks revenant sur la jeunesse de l’héroïne. Côté son, c’est également un festival de dynamisme : les effets vous feront à coup sûr sauter au plafond. Les deux mixages sont proposés en DTS-HD Master Audio 5.1, qui passent tous deux des ambiances glauques finement spatialisées à des effets littéralement tonitruants. Un véritable tourbillon d’effets sonores accompagne en effet les séquences de flippe, et la musique de Nathan Barr remplit les canaux latéraux et arrière de manière efficace. Les dialogues sont toujours parfaitement clairs tout au long du film. Un très beau travail technique !

Du côté des suppléments, on commencera avec le classique making of (42 minutes), qui reviendra de façon assez approfondie sur plusieurs aspects du film : actrices, acteurs, personnages, costumes, effets spéciaux… On découvrira ainsi quelques images du casting de Jacqueline Byers ou encore un hommage à Ben Cross, décédé juste après le tournage. Les principaux acteurs et membres de l’équipe sont interviewés, et on appréciera la bonne humeur candide de Daniel Stamm. On continuera ensuite avec un court sujet sur les effets visuels du film (4 minutes), conçu sur le principe toujours payant du avant / après, ainsi qu’une intéressante featurette sur la musique de Nathan Barr (9 minutes). Enfin, les anglophones confirmés et/ou les amoureux du film pourront se plonger dans une poignée de bonus non sous-titrés : un commentaire audio de Daniel Stamm et Jacqueline Byers, une lecture du premier jet du scénario en vidéo-conférence avec quelques membres du casting et d’autres n’en faisant pas partie (2h00), et une discussion – également enregistrée en vidéo-conférence – entre le scénariste Robert Zappia et de vrais exorcistes qui reviendront sur leur expérience de la possession démoniaque (1h01).

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