Critique : Neds

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NedsNeds

France, Italie, Grande Bretagne : 2010
Titre original : Neds
Réalisateur : Peter Mullan
Scénario : Peter Mullan
Acteurs : Conor McCarron, Gregg Forrest, Joe Szula
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h58
Genre : Drame
Date de sortie : 31 août 2011

3,5/5

Neds est le troisième long-métrage de Peter Mullan (Orphans, The Magdalene Sisters). Le réalisateur aborde le sujet des Non Educated Delinquents à travers l’adolescence d’un jeune garçon dans l’Angleterre des années 70.

Synopsis : « Si vous voulez un NED, vous allez avoir un putain de NED ! » Glasgow, 1973. Le jeune John McGill est sur le point d’entrer au collège. Garçon brillant, la voie est cependant loin d’être toute tracée pour lui, entre un père violent et les préjugés de ses professeurs qui n’ont pas oublié son frère aîné « irrécupérable », Benny, devenu membre des NEDS. Les NEDS (Non Educational Delinquents), dangereuses petites frappes, font régner la terreur dans les quartiers. La réputation de Benny vaut à John d’être protégé et lui ouvre très vite les portes du gang.

Neds

Are you talking to me ?

Peter Mullan est plus connu auprès du public pour ses talents d’acteur (My name is Joe, Boy A, Harry Potter) que pour ses aptitudes derrière une caméra. Le travail sur l’image rappelle les films des années 70, un grain épais, un peu flou mais chaleureux et nostalgique. Le réalisateur a choisi ici de s’immerger dans un univers brutal et glacial. La violence de la vie quotidienne est ressentie comme un choc physique, l’Angleterre est une jungle urbaine où s’affrontent des meutes de jeunes enragés ; pourtant, il manque un petit quelque chose à Neds qui lui permettrait de donner un véritable coup de poing. Il y a quelques temps était sorti Animal Kingdom avec qui il est possible de tisser un parallèle : un ado, plutôt gentil, se retrouve propulsé dans un quotidien ultra-violent et doit apprendre à vivre selon ces règles. Le long-métrage australien est plus efficace car il arrive à toucher le spectateur malgré une violence exacerbée.

Peter Mullan a décidé d’utiliser des effets comiques, voire parfois en mode « trip », pour alléger la pesanteur du récit. Seulement, ces quelques séquences surviennent comme un cheveu sur la soupe et n’arrivent pas à fusionner avec le reste de l’histoire. La scène finale, dont le propos est peut-être un peu facile, un fauve parmi les fauves, a tout de même le mérite de clôturer la narration en douceur sans clôturer la réflexion.

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Du sang neuf pour la baston

Le rôle de John est tenu par Conor McCarron, pour la première fois sur grand écran. L’acteur a notamment remporté le prix d’interprétation masculine au Festival de San Sebastian. Si le milieu n’est pas vraiment propice à l’émotion, le jeu de l’acteur principal manque de profondeur et/ou d’intensité. La construction du personnage de John est parfois assez incertaine mais sans manquer de vraisemblance. On aurait aimé que le réalisateur s’intéresse plus au personnage du grand frère, dont l’influence est si forte qu’elle dirige la destinée de John. À noter que Peter Mullan interprète le rôle du père alcoolique, qui est influencé par son propre vécu.

Résumé :

Neds cumule toutes les caractéristiques d’un bon film anglais : une image 70’s, un milieu ouvrier, et une violence omniprésente. Si le propos ne manque pas de force, le film peine à émouvoir le public. Il manque un « petit je ne sais quoi » à Neds pour être réellement percutant.

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1 COMMENTAIRE

  1. Je l’ai vu hier soir et je dois dire que j’ai été sacrément déçu. Attendant le film depuis un petit moment, impressionné par les critiques presse et poussé par un ami à moi, j’ai été tout simplement ennuyé par la mise en scène un poil trop sobre, les ellipses inexistantes et les nombreux points noirs du film (pourquoi devient-il CLAIREMENT mauvais ? que dénonce le film ? la fin etc…). Pas assez de réflexion, trop de scènes ratées, un message ballant et un rythme effroyable (pensant être à la fin, je réalise que je ne suis qu’à la moitié du métrage… HELP !). Bref, une sacrée déception de la part du réalisateur des Magdalene Sisters !

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