Walking Down Broadway Productions / Maze Pictures / ED Distribution / Potemkine Films Tous droits réservés
Traditionnellement, cette dernière semaine avant le démarrage en trombe de la frénésie cannoise dès mardi prochain ne paie pas de mine. Or, ce n’est pas trop le cas en 2025. Plutôt le contraire même, puisque les films certes plus très frais que les distributeurs ont sortis en nombre sur les écrans de cinéma depuis hier nous ravissent par leur complémentarité ! Alors qu’il y a deux accents principaux à mettre sur les films documentaires et le cinéma à consonnance arabe au sens large, la quinzaine de nouveaux films à l’affiche pendant ce long week-end du 8 mai nous subjugue par sa diversité.
Hélas, l’heure n’est guère aux succès surprise et autres phénomènes insoupçonnés du box-office en ce moment. Nous vous conseillons donc de ne pas trop tarder pour découvrir cette sélection hebdomadaire globalement alléchante, avant que le vent venu de la Croisette ne la balaie sans ménagement.
Contrairement à l’embarras du choix de la médiocrité la semaine passée, nous pensons savoir pertinemment quels trois films vous conseiller en priorité. Avec en tête notre coup de cœur du Festival de Berlin … en 2023 ! Eh oui, nous ne pensions plus voir arriver sur nos grands écrans Ingeborg Bachmann de Margarethe von Trotta, d’une austérité sublime. Un autre rescapé, cette fois de l’édition passée du Festival de Cannes, est la satire politique que l’on espère jubilatoire Rumours Nuit blanche au sommet co-réalisée par le très décalé Guy Maddin. Enfin, parmi les documentaires, le plus percutant nous semble être Soudan souviens-toi de Hind Meddeb ou la lutte courageuse des femmes soudanaises pour une égalité des droits et des chances nullement acquise dans un pays ravagé par la guerre et la pauvreté.
Grâce au point commun de la plupart des films de la semaine, d’une durée anormalement brève, il pourrait vous rester du temps afin de découvrir d’autres œuvres hors des sentiers battus. A l’image du documentaire canadien Une jeunesse française de Jérémie Battaglia qui s’intéresse à l’intégration sociale dans le sud de la France par voie de tournois de tauromachie à peu près respectueux du bien-être des animaux. Ou bien ces trois films situés de près ou de loin au Maghreb : Les Enfants rouges de Lotfi Achour, Les Arènes de Camille Perton et L’Effacement de Karim Moussaoui, qui n’a par contre pas trouvé l’approbation de notre critique maison Jean-Jacques.
Côté cinéma français, la quantité risque peut-être de faire baisser un peu la qualité. Ainsi, ce serait presque la farce au pays des anges Anges et Cie de Vladimir Riodonov qui nous paraît la plus décontractée et donc divertissante. Au détriment d’histoires au trait plus forcé comme le trop pieux De mauvaise foi de Albéric Saint-Martin, le trop violent Coka chicas de Roxine Helberg et les personnages trop prétentieux dans Les Musiciens de Grégory Magne. Notre seul rayon de soleil à ce niveau-là ne se pointera que mardi prochain, sous forme d’un film d’ouverture du Festival de Cannes très peu bling-bling Partir un jour de Amélie Bonnin. A moins de donner sa chance au conte futuriste à la durée là encore plus que raisonnable Un monde merveilleux de Giulio Callegari avec Blanche Gardin.
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Anges et Cie de Vladimir Riodonov (France, Comédie fantastique, 1h31) avec Élodie Fontan, Romain Lancry et Julien Pestel
Les Arènes de Camille Perton (France, Drame, 1h34) avec Iliès Kadri, Sofian Khammes et Edgar Ramirez
Les Chemins de l’empathie de Michel Meignant (France, Documentaire, 1h34)
Coka chicas de Roxine Helberg (France, Thriller, 1h40, distribué sur 241 copies) avec Fadily Camara, Zoé Marchal et Eva Huault
De mauvaise foi de Albéric Saint-Martin (France, Comédie, 1h34) avec Pascal Demolon, Philippe Duquesne et Herrade Von Meier
L’Effacement de Karim Moussaoui (France, Drame, 1h33) avec Sammy Lechea, Zar Amir et Hamid Amirouche (critique)
Les Enfants rouges de Lotfi Achour (France, Drame, 1h40, distribué sur 75 copies) avec Ali Helali, Yassine Samouni et Wided Dadebi
Les Femmes et les enfants d’abord de Pierre Dugowson (France, Courts-métrages, 0h55) avec Ophelia Kolb, Nicole Ferroni et Théo Cholbi
Ingeborg Bachmann de Margarethe von Trotta (Autriche, Biographie filmique, 1h51) avec Vicky Krieps, Ronald Zehrfeld et Tobias Resch (critique)
Moi ma mère et les autres de Iair Said (Argentine, Comédie dramatique, 1h13, distribué sur 30 copies) avec Iair Said, Rita Cortese et Antonia Zegers
Les Musiciens de Grégory Magne (France, Comédie dramatique, 1h42, distribué sur 356 copies) avec Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot et Mathieu Spinosi
Partir un jour de Amélie Bonnin (France, Comédie dramatique, 1h38) avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon et François Rollin – sortie le mardi 13 mai
Rumours Nuit blanche au sommet de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson (Canada, Satire politique, 1h43, distribué sur 70 copies) avec Cate Blanchett, Denis Ménochet et Charles Dance
Soudan souviens-toi de Hind Meddeb (France, Documentaire, 1h16, distribué sur 38 copies)
Un monde merveilleux de Giulio Callegari (France, Comédie, 1h18, distribué sur 170 copies) avec Blanche Gardin, Angélique Flaugère et Laly Mercier
Une jeunesse française de Jérémie Battaglia (Canada, Documentaire, 1h24)
Reprises
L’Amie (1983) de Margarethe von Trotta (Allemagne, Drame, 1h45) avec Hanna Schygulla, Angela Winkler et Peter Striebeck
Leila et les loups (1984) de Heiny Srour (Liban, Docu-fiction, 1h30) avec Nabila Zeitouni et Rafik Ali Ahmad (critique)
Un homme et une femme (1966) de Claude Lelouch (France, Drame romantique, 1h42) avec Anouk Aimée, Jean-Louis Trintignant et Pierre Barouh
