Critique : Les Chevaliers du Zodiaque La Légende du Sanctuaire

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Les Chevaliers du Zodiaque La Légende du Sanctuaire

Japon, 2014
Titre original : Seinto Seiya Legend of Sanctuary
Réalisateur : Keiichi Sato
Scénario : Chihiro et Tomohiro Suzuki, d’après le manga de Masami Kurumada
Acteurs : –
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h33
Genre : Animation
Date de sortie : 25 février 2015

Note : 2,5/5

De l’animation japonaise, c’est de préférence le versant poétique, marque de fabrique des studios Ghibli, qui nous intéresse. Tout ce qui touche aux contes fantastiques de héros invincibles nous laisse par contre la plupart du temps de marbre, à moins que ce soit un réalisateur visionnaire de la trempe d’un Mamoru Oshii qui s’y colle. Dans ces univers clos sur eux-mêmes, les problèmes récurrents du pendant hollywoodien des films de super-héros sont invariablement accentués, à savoir un modèle de conflits mythiques et manichéens qui sont résolus sans exception de la même façon. Ce n’est certainement pas un film comme Les Chevaliers du Zodiaque La Légende du Sanctuaire – nous nous engageons à ne plus citer ce titre français à dormir debout, promis juré ! – qui nous fera changer d’avis, faute d’une approche susceptible de viser plus haut qu’un enchaînement tonitruant, mais atrocement vain, de combats spectaculaires.

Synopsis : Le chevalier d’or Aiolos a osé braver les lois du Sanctuaire et a dérobé un bébé, la réincarnation supposée de la déesse Athéna. Pourchassé par les gardiens du Grand Pope, il a réussi à se réfugier, mortellement blessé, dans une grotte de l’Himalaya. Le vieil explorateur Mitsumasa l’y trouve et recueille la petite fille. A son seizième anniversaire, cette dernière apprend la vérité sur ses origines et sur le rôle qu’elle aura à jouer pour préserver l’équilibre de l’univers. Afin de la protéger, quatre jeunes chevaliers de bronze ont été formés, dont l’impétueux Seiya. Ensemble, ils devront confronter le Grand Pope et démasquer sa supercherie. Sur leur chemin se dressent les douze temples des Chevaliers du Zodiaque, les fidèles gardiens du Sanctuaire et de redoutables guerriers.

Vous y comprenez quelque chose, vous ?

Le phénomène Saint Seiya ne date pas d’hier, puisqu’il avait déjà fait les beaux jours du Club Dorothée à la fin des années 1980. Nés un peu trop tôt pour y baigner, nous étions davantage réceptifs aux aventures du Capitaine Flam, issues des mêmes studios Toei, mais animées par un esprit plus ludique et scientifique. Notre entrée en la matière à travers ce film s’avère par conséquent plutôt rude, moins à cause d’une éventuelle abondance d’informations à absorber, qu’en raison du rythme très bancal sur lequel s’appuie l’introduction. En effet, la mise en scène de Keiichi Sato n’entreprend aucune manœuvre de correction pour rendre plus organique le flux narratif du scénario. La structure dramatique du film relève ainsi plus du morcellement propre au feuilleton de télévision, avec des sortes de coupures où l’écran est plongé dans le noir, que de l’arc plus épique et ample du long-métrage de cinéma. Bien que l’action en elle-même ne brille nullement par sa complexité, cet éparpillement narratif empêche chez nous toute volonté de nous investir, de quelque manière que ce soit, dans le sort mi-mythique, mi-rocambolesque de la future déesse malmenée.

Vous n’êtes pas encore arrivés au bout de vos peines

Etroitement tributaire de l’esthétique et du mode opératoire du jeu vidéo, l’intrigue ne cherche guère à s’encombrer d’une quelconque profondeur philosophique. La bonté des valeureux chevaliers ne fait aucun doute, tout comme le destin du personnage principal paraît tracé d’avance. Il s’agit simplement d’accomplir une sorte de parcours d’exercices guerriers avant le dénouement jamais sérieusement mis en question. Au moins du côté de l’orchestration de ces affrontements musclés, la narration fait preuve d’une efficacité modeste. Ils ont ainsi beau se ressembler fortement, à tel point que nous éprouvons une petite gêne à nous repérer dans ce va-et-vient galactique, cette répétition incessante des bras de fers aux armures surpuissantes confère un certain entrain au récit. Cela ne suffit certes pas pour rendre mémorable cette épreuve de force un brin grandiloquente. Mais à force de bâcler les différents fils de l’histoire, la mise en scène s’inscrit – sans doute malgré elle – dans un culte de la superficialité, qui a l’avantage discutable de ne nous laisser aucune trace fâcheuse.

Conclusion

Ce n’est pas beau à voir et ce n’est surtout pas engageant. Et pourtant, pris au premier degré, ce conte héroïque appartient à un genre de divertissement sommaire, aussitôt vu, aussitôt oublié, qui nous laisse complètement indifférents. A réserver donc aux fans purs et durs du monde de Saint Seiya, puisque tous les autres y verront au mieux confirmés tous les préjugés qu’ils peuvent cultiver à l’égard de l’anime quasiment industrielle, bref, sans âme.

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