Journal de bord Gérardmer 2013 (partie 1)

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frontMercredi 30 janvier

Quittant Paris, sa grisaille et sa pluie on s’imaginait arriver dans les Vosges par un sublime temps neigeux incitant  au ski et aux promenades de tous poils, et bien que nenni ! C’est une pluie diluvienne qui nous attendait, à faire pâlir de jalousie la Bretagne !

En ce jour d’ouverture de la 20e édition du festival fantastique de Gérardmer on prend ses marques, on découvre son hôtel (et d’autres lieux plus mal famés), on récupère les accréditations et hop c’est parti… pour le bar du coin et la pression de circonstance (faut pas déconner non plus !). Après cette pause plus que méritée (6h de train pour Axel qui vient de Montpellier hé !) direction le palais des festivals local, à savoir la salle des fêtes sobrement renommée « espace lac ».

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Cérémonie d’ouverture – Hommage à Simon Pegg – The Complex [comp] – Shaun of the dead

Après la présentation du festival qui, on le sait, fête ses 20 ans bon gré mal gré, l’anniversaire est fortement symbolique pour un rendez-vous qui a bien failli disparaître et qui bénéficie aujourd’hui de bien peu de budget. Pourtant il peut compter sur le soutien des festivaliers et des fans de la première heure pour faire vivre un bien joli évènement annuel. Et cette année jury sympathique, composé de têtes déjà aperçues au PIFFF en octobre dernier (Xavier Gens, Pascal Laugier), et agrémenté de Christophe MacLeod Lambert en président fort acclamé.

Cette année le festival rend deux hommages. Le premier effectué ce mercredi fut pour le génial Simon Pegg qui avait fait le déplacement. Son intervention fut malheureusement très courte mais le capital sympathie du bonhomme demeure important auprès du public.

Et hop déjà l’heure du premier film de cette compétition et du festival avec la présentation du métrage japonais The Complex de Hideo Nakata, le réalisateur derrière Dark Water. Malheureusement le film ne fut pas à la hauteur du talent de ce grand monsieur avec une histoire de fantôme extrêmement poussive et n’offrant aucun moment de frayeur probant. Pire, le film ennuie, s’étirant en longueur (vive les coupes au montage…) et se révélant très mou du genou, peu de bonnes idées et un casting amorphe. En bref un film d’ouverture du niveau de celui de l’année dernière ni plus ni moins.

Fanas que nous somme de l’ami Simon Pegg nous avons enchaîné avec le génial et parodique Shaun of the Dead qui demeure toujours aussi drôle et pêchu, détournant le classique film de zombie à loisir.

Jeudi 31 janvier

House of last things [comp]

Grosse première vraie journée de festival avec pas moins de cinq films au programme ! La matinée a commencé avec la diffusion de House of last things. Autant dire que pour des rédacteurs mal réveillés le métrage américain est une torture, incarnation de l’absurde total et du ratage intégral. Une espèce de ghost story sous tranquillisants avec des acteurs au charisme d’huîtres. Malgré une blonde plantureuse, et les fesses du mannequin flanqué en acteur principal pour l’occasion, l’ennui est profond.

frontHôtel Transylvanie

Pause sandwich dans la voiture (le temps breton vosgien continuant de sévir) puis on enchaîne avec le nouveau film de Sony Animation, Hôtel Transylvanie. Salle bondée de minots et problèmes de sons ne nous ont pas empêchés de profiter d’un gentil petit film pour les plus jeunes. Pitch excellent, bestiaire fun, personnages attachants… On regrettera principalement les chansons totalement ratées et une histoire qui intéressera plus volontiers nos chers bambins que leurs parents, les personnages n’étant pas très fouillés. Cela dit, il reste une récréation agréable.

Remington and the curse of zombadings [comp]

Il faut dire qu’il fait frisquet à Gérardmer, il nous a fallut nous réfugier dans le bar le plus proche pour une chopine (et un chocolat chaud pour notre bébé Axel à nous) histoire de recharger les batteries avant la suite. Et la suite vient justement d’un film philippin au titre à coucher dehors Remington and the curse of the zombadings, qu’on pourrait décrire comme un film de zombies gays ! Malgré des longueurs inutiles et des clichés à n’en plus finir (voulus, et assumés de même que l’amalgame gay/transsexuel) il faut avouer que le film fait bien rire au détour de plusieurs gags savoureux. Pas fin du tout mais assez drôle au final !

frontThe Bay [comp]

Le deuxième hommage que le festival a rendu nous a laissé un peu pantois, célébrant un obscur réalisateur Mexicain décédé. Carlos Enrique Taboada fut un maître de l’horreur dans son pays (ses films y sont connus, pas son nom) et semble avoir sa place à Gérardmer même si la présence d’une rétrospective sur sa carrière n’est pas sexy sur le papier et n’a pas dû attirer grand monde.

La vraie première surprise du festival est venue de The Bay, réalisé par Barry Levinson (Donnie Brasco), qui apporte un vrai renouveau au genre du found footage et prouve que, utilisé intelligemment, cette méthode brute de filmer peut apporter une vraie plus-value. L’histoire est celle d’une infection qui va toucher une petite ville portuaire des Etats-Unis, et racontée à travers le témoignage d’une journaliste et des vidéos retrouvées sur place. Si l’originalité du synopsis n’est pas son point fort, le film fascine par une mise en scène au cordeau, de vrais effets horrifiques habilement amenés, et une narration percutante. Première surprise.

Toad Road

Les séances de nuit d’un festival sont souvent l’occasion de découvrir des films barrés peu recommandables en journée, et ce fut le cas de Toad Road que notre chef, le maléfique Julien, nous a forcés à zieuter… Bon il faut avouer qu’il avait raison, malgré la présence de notre bébé Axel, encore mineur aux Etats-Unis, et qui a dû supporter des images de pénis ! On pourrait décrire le métrage comme le fils illégitime de Larry Clark et de Le projet Blair Witch, à savoir une chronique sociale de la jeunesse lambda dans ses délires et son addiction à l’alcool, raccordée à une légende urbaine sur les portes de l’enfer. Mélange de délires hallucinés et de moments conscients, le film ne nous a déçus que par sa fin alambiquée ne résolvant rien. Mais intéressant à voir !

Vendredi 1er février

The Crack [comp]

Deuxième journée toujours sous une pluie battante (mais où est la neige ??) l’occasion de découvrir un film vraiment horrible pour le coup : The Crack. Horrible mais pas dans le sens qu’on aurait voulu, chiant à mourir, l’ennui est abyssal. Aucune intrigue, si ce n’est que tout le casting semble vouloir se taper la tata, histoire incestueuse tordue, aucune étincelle dans la mise en scène, acteurs plus plats tu meurs. C’est lisse et flasque… On pourra se rassurer en se disant que dépassé le cadre du festival, peu de personnes auront la malchance de le voir !

Forgotten

Le film allemand Forgotten fut quand à lui beaucoup plus prometteur, nous fûmes happés dés son introduction dans une ambiance glauque très agréable. Si la mise en scène se révèle assez mauvaise (Julien ira même jusqu’à évoquer un épisode de Derrick, dont les alsaciens semblent raffoler !), l’histoire et les personnages parviennent à nous accrocher de bout en bout et finissent par l’emporter sur tout le reste dans ce qu’on pourrait décrire comme un thriller psychologique. Et une belle blonde au passage encore une fois, ce qui n’est pas pour nous déplaire !

frontCitadel

Autre film, autre ambiance, un génial métrage précédemment découvert lors du PIFFF, à savoir le brillant premier film qu’est Citadel. Notre équipe s’est pour l’occasion séparée aux deux tiers (votre serviteur l’ayant déjà vu, il me fallait me réfugier dans un bar à cocktails pour travailler un peu) et laisser nos énergumènes prendre du bon temps. Citadel, malgré ses faiblesses évidentes dues à son réalisateur  novice, passionne par la maîtrise de son scénario et sa mise en scène, sans parler de son acteur principal émouvant à souhait. Plus proche du drame social que du vrai film horrifique (malgré quelques effets stressants bienvenus), le métrage est impressionnant dans sa description de la violence ordinaire associée au caractère agoraphobe du personnage principal. Et même si les enfants ressemblent étrangement à ceux de Chromosomes 3 de Cronenberg, l’inspiration n’en est que flatteuse.

Ah oui et blague de Julien lors de ses fulgurances légendaires : « il est bon Elijah Wood dans Citadel » !

Hansel & Gretel: Witch Hunters (+ preview de GI Joe 2)

La grosse production badass de ce festival de Gérardmer a été offerte par la Paramount, désireuse de présenter au public sa relecture du conte des Grimm à la sauce revenge movie bien violent. Le film fut introduit par un preview de GI Joe 2 en 3D, plutôt explosif, l’action semble bien présente, le fun aussi, le mal de tête de la 3D également !

Hansel et Gretel est le délire absurde attendu même s’il ne vole pas très haut. Pendant 1h30 on suit Gemma Arterton et Jeremy Renner qui assurent de devenir bankable auprès des majors américaines, passant par la grosse production un peu bêbête pour donner plus de largeur à leur carrière. Il faut avouer aussi que malgré tout le film reste très divertissant, beaucoup plus que d’autres relectures de contes (Le Chaperon Rouge). Peut-être parce que les morts de sorcières et d’humain sont assez fun en 3D, que le tout n’est pas prise de tête et rempli son rôle d’Entertainment. La fin est par contre ratée, s’étirant inutilement en longueur et ne servant qu’à introduire une franchise en cas de succès ! En résumé : fun sur le moment mais vite oubliable !

The Conspiracy

Pause bar avec l’ami Ilan Ferry de Cinéma Teaser, le temps d’un shot et plus si affinité, et hop votre équipe que rien n’arrête se précipite pour le film le plus politique de la sélection : The Conspiracy. Les amateurs de théories du complot et les fans de X-Files de la première heure risquent de fortement apprécier ! Deux jeunes réalisateurs qui décident de faire un documentaire sur un accro de ce type de théorie, qui va s’avérer moins fou que supposé et va faire douter le spectateur devant la pertinence de ses arguments. Pour qui trouve le sujet grotesque il y a peu de chances que vous rentriez vraiment dedans, pour les autres cela reste fascinant !

 

À venir dans le prochain journal de bord : un excellent premier film produit par Guillermo del Toro, une série B vampirique, un grand slasher, LE film complexe de l’année sur la cartographie des nuages, et les derniers films de la compèt ! Stay Tunned !

Lire le Journal de bord Gérardmer 2013 (partie 2)

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=W8yVFCafVSI[/youtube]

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