Intégrale Claude Berri #07 : La première fois (1976)

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La première fois

 
France : 1976
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri
Scénario : Claude Berri
Acteurs : Alain Cohen, Charles Denner, Zorica Lozic
Durée : 1h24
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 1 décembre 1976

Note : 3/5

Le cinéma de Claude Berri mettra quelques années à s’acclimater aux années 70, et aux bouleversements sociaux ayant explosé au lendemain de mai 68. Evolution des mœurs, libération de la femme, révolution sexuelle, relâchement de la censure cinématographique… Après un crochet par la fiction le temps de deux films qui puisaient tout de même largement dans l’expérience personnelle du cinéaste, l’année 1976 marque pour Claude Berri l’heure du grand retour à l’évocation de ses propres souvenirs, avec La première fois.

 

 

Synopsis : Claude a seize ans. C’est la fin de l’année scolaire. Pour le père, la seule chose qui compte vraiment, ce sont les examens mais pour Claude et ses copains, les filles passent avant tout. René, Sammy, Bernard et Claude désirent ardemment passer aux actes. Après une première expérience avec une prostituée, ce dernier tombe amoureux d’une jolie Canadienne…

 

 

Comme pour tous les films s’inscrivant dans la veine « autobiographique » de l’œuvre de Claude Berri, La première fois a donc été l’occasion de réunir plusieurs acteurs dans des rôles qu’ils avaient déjà tenus par le passé. Le jeune Alain Cohen, tout juste âgé de 18 ans en 1976, reprend donc le rôle de Claude, qu’il avait déjà tenu à deux reprises durant les années précédentes. Le film marque également l’occasion pour lui de retrouver Charles Denner dans le rôle de son père et Zorica Lozic dans celui de sa mère : des personnages qu’ils incarnaient tous deux déjà dans Le vieil homme et l’enfant presque dix ans plus tôt.

Le film suit donc les premiers émois et premières galipettes sexuelles d’un Claude Berri adolescent : comme il l’a montré quelques années plus tôt avec Sex-shop, le cinéaste ne se prive donc plus d’exploiter à fond les thématiques liées à la sexualité, même si son film de 1972 émettait, dans la construction même de son récit, quelques réserves quant à cette tentation démagogique dans laquelle le cinéma français en général s’était engouffré. Et puisqu’il peut se permettre en 1976 beaucoup plus de choses que dix ans auparavant, il ne s’en prive pas : on aura donc droit à une enchainement de saynètes salaces, de « Ma première pute » à « Ma première pucelle » en passant par « Ma première étrangère », etc. Une conception des relations homme / femme qui peut paraître très datée, voire même carrément misogyne, mais qui, finalement, correspond bien à la « tournure » qu’avait pris le cinéma de Claude Berri à partir de Sex-shop.

 

 

Conclusion

Si on ne retirera pas à Claude Berri son effarante sincérité, teintée dans le cas présent d’une étonnante impudeur, s’il parvient toujours à croquer des personnages attachants et livrer quelques jolis moments de cinéma, on ne pourra en revanche s’empêcher de se lamenter devant cette inclinaison à suivre avec La première fois l’air du temps d’une société qui semblait, à l’époque, réclamer à corps et à cris « du cul ! du cul ! du cul ! ». C’est dommage, car si bien sûr cette tendance à partir dans le « graveleux » ne fait pas pour autant de La première fois un mauvais film, elle évacue néanmoins en partie le côté jusqu’ici véritablement unique et original de son œuvre pour finalement laisser la place à une certaine forme de « banalité ». Car quitte à partir dans la grivoiserie pure et simple, on préférera se replonger dans les films intemporels de cinéastes qui maitrisaient un peu mieux le sujet que Claude Berri, tels que Joël Séria ou Bertrand Blier…

 

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