Grave Encounters

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Grave Encounters de The Vicious Brothers photo

Grave Encounters de The Vicious Brothers affiche du filmGrave Encounters

USA : 2010
Titre original : Grave Encounters
Réalisateur : The Vicious Brothers
Scénario : The Vicious Brothers
Acteurs : Sean Rogerson, Juan Riedinger, Ashleigh Gryzko
Distribution : Tribeca film aux USA, et Eagle Pictures pour l’Italie
Durée : 1h32
Genre : Epouvante-horreur
Date de sortie : Inconnue

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Les Vicious Brothers alias Colin Minhan et Stuart Ortiz, signent leur première réalisation avec Grave Encounters. Ce jeune duo de cinéastes qui ne cache pas leurs références (Le Projet Blair Witch ; Paranormal Activity) se fait-il un nom du premier coup ? pas si sûr.

Synopsis : Le sixième volet de la télé-réalité Grave Encounters (rencontres fantomatiques) va se dérouler dans un hôpital psychiatrique abandonné. Le présentateur Lance Preston et quatre acolytes vont s’y enfermer six heures pour la nuit. Loin de se rendre compte que la chasse aux esprits tournera au cauchemar.

Grave Encounters  de The Vicious Brothers photo

Les écueils du paranormal et du faux documentaire

Grave Encounters n’échappe pas aux constantes des films sur le thème du paranormal : la mise à l’épreuve des croyances aux ESP (extra-sensory-perception). Le ton immédiat du long-métrage joue complètement cette carte. Dès la première séquence, le sixième épisode de Rencontres Fantomatiques est vendu comme une expérience dans le cadre du vieil hôpital psychiatrique de Collingwood. Nous sommes invités à regarder les « rushs ». La posture du spectateur se trouve reléguée ainsi dans la lignée habituelle : adhérer ou pas aux perceptions extra-sensorielles. Un pré requis qui ne peut pas faire l’unanimité.

Le concept impose aussi un style : l’usage de la caméra à l’épaule très mouvante. L’accommodation visuelle inhérente au faux documentaire peut provoquer un bon tournis. Dans Grave Encounters le déploiement de larges moyens techniques écarte le souci d’y aller à l’économie (équipement vidéo ; appareils photographiques et de mesures de haute technologie). De plus, une dizaine de caméras fixes sont installées dans des endroits stratégiques. Cette artillerie lourde se traduit par une somme importante de données et d’images. A l’atmosphère rendue déjà bien sombre, l’ensemble des sources fuse et s’intègre au long-métrage. Un aspect très haché et décousu qui n’aide pas au suivi de l’histoire.

Grave Encounters  de The Vicious Brothers photo

Pourtant la promesse « la peur est réelle » fonctionne bien

Sur l’affiche italienne de Grave Encounters se trouve le sous-titre « la paura è reale » (La peur est réelle). Avec ses défauts, la question se pose : le film tient-il sa promesse ? Les metteurs en scène y parviennent par l’utilisation d’effets conventionnels mais avec une minutie fonctionnelle très efficace. Les appels et invocations répétitifs aux manifestations paranormales (« donnez-nous un signe », « où êtes-vous ? »), établissent un bon climat d’angoisse.

Continuellement sur l’expectative, les apparitions et les esprits du lieu se révèlent. Tout l’art de la mise en scène est de les inscrire dans un crescendo. Tels des coups de marteau, ils sont imprévisibles, brefs et brutaux. Au déjà vue (une porte, un fauteuil qui bougent à peine), un lit lévite puis retombe avec fracas et des mains surgissent des murs. Les membres de l’équipe disparaissent, ou encore dans la terreur découvre une peau gravée de sang.

Le ressort le plus intéressant de Grave Encounters est la bascule progressive mais certaine des visiteurs de l’asile dans une double perdition : psychique et temporelle. Tel un jeu vidéo, l’équipe (ou ce qu’il en reste) déambule dans les sinueux couloirs et innombrables chambres de malades. Les unités de lieu et de temps se brisent et annulent les repères rationnels. Les sorties de secours sont des entrées et vice versa. Les heures de jours mutent en celles de nuit. La désorientation et l’effroi ouvrent les portes aux troubles mentaux. Les esprits des lieux et des protagonistes se confondent dans une inquiétante descente aux portes de la folie. La démonstration est faite dans une réplique toute trouvée « Nous ne sommes pas seuls ».

Résumé

Grave Encounters n’atteint pas des sommets de frayeurs et ne renouvelle pas non plus le genre. Très probablement par l’ambition d’allier au thème du paranormal, l’angle périlleux de la télé-réalité qui passe vite à la trappe et du « survival » pas assez exploité. Il reste malgré ses défaillances, particulièrement efficace grâce aux effets très marqués et utilisés sans la parcimonie et la pauvreté habituelle. Les Vicious Brothers auront certainement l’occasion d’apposer une signature vraiment plus « vicelarde » au regard du succès que le film a rencontré.

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