Festival Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris 2016 : Rosa Canina

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Dans le cadre de la 18ème édition du festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris, une projection consacrée aux films peints directement sur pellicule eut lieu lundi 10 octobre, au ciné 104, à Pantin. Ce fut l’occasion de (re)découvrir certaine artistes clés de ce mouvement pictural cinétique, comme Len Lye, Stan Brakhage ou encore Oskar Fischinger. La séance a également permis de mettre en lumière des artistes un peu moins reconnus, tel Albert Pierru, dont l’œuvre n’a été exhumée que récemment. Grâce aux efforts conjugués du fils et petit-fils d’Albert Pierru, ainsi qu’à divers chercheurs universitaires, ce dernier a été réévalué à sa juste valeur. A noter que la sélection de courts-métrages, regroupée sous l’appellation Rosa Canina, a été choisie par Laurence Rebouillon, celle-ci faisant partie du comité du comité de programmation de la compétition.

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The Lion and the Zebra make God’s Raw Jewels (Stan Brakhage, 1999) : Un titre à la fois énigmatique et poétique pour un court-métrage à la beauté picturale magnifique. Succession de plans peints directement sur pellicule. Couleurs vives, brutes. Le rythme des images confère au film un aspect hypnotique. Pour ce genre d’œuvres, il importe de se laisser transporter par le flux des plans, sa vitesse de défilement afin d’en apprécier le caractère hypnagogique. Importe avant tout le geste artistique, dépourvu de la moindre arrière-pensée, qui pourrait rapprocher ce court-métrage à de l’art brut.

En sus de cette œuvre signée Brakhage, il nous a été permis de visionner d’autres films pourvus de la même affinité. Ainsi, dans Study n°7 d’Oskar Fischinger, c’est une succession de formes animées abstraites voletant dans l’éther cinématographique. Dans Soir de Fête d’Albert Pierru, une musique « big-band » de Nouvelle-Orléans accompagne des lignes, des formes abstraites, parfois plus concrètes, dans un maelström de sons et couleurs particulièrement grisant. Le travail entre le rythme de la musique et les formes dessinées est d’une concordance admirable. L’on retrouve cette synchronisation entre la musique et la forme animée dans les autres films d’Albert Pierru présentés lors de la même séance, Tiger Rag et Surprise Boogie.

Soir de Fête d’Albert Pierru
Soir de Fête d’Albert Pierru

Cette séance a aussi été l’opportunité de découvrir le méconnu Negative Man de Cathy Joritz, dans lequel l’on observe une personne interrogée pour ce qui semble être un entretien philosophique. Comme le titre l’indique, l’image est imprégnée d’un format négatif où l’artiste peut à loisir imaginer, dessiner, diverses choses autour de cette personne. Ainsi, pendant que celle-ci soliloque sur divers sujets, adoptant un ton solennel à la gravité exagérée, différents motifs sont dessinés autour du « philosophe », dont un casque militaire, un fusil, un masque à gaz, etc… La dernière image se termine par une corde autour du cou. Humour noir ajoutant à l’impertinence du film. A voir absolument !

Negative Man de Cathy Joritz
Negative Man de Cathy Joritz

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