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Le réalisateur américain James Foley est décédé le 6 mai à Los Angeles d’un cancer du cerveau. Il était âgé de 71 ans. Connu auprès d’un public contemporain pour avoir réalisé les deux derniers volets de la saga Cinquante nuances, Foley avait auparavant travaillé sur des clips musicaux de Madonna et quelques films noirs dans les années ’90. Or, l’un de ses meilleurs films – et accessoirement l’un de nos films de chevet – reste son adaptation de la pièce de David Mamet Glengarry en 1992. Grâce à sa distribution magistrale, de Jack Lemmon à Al Pacino, en passant par Alan Arkin, Ed Harris et Alec Baldwin, ce huis clos professionnel condense parfaitement le dilemme social de la réussite au travail, de gré ou de force.

Après des études de cinéma à l’université de Californie, James Foley avait signé son premier film en 1984 : Reckless avec Aidan Quinn et Daryl Hannah. Son deuxième film Comme un chien enragé avec Sean Penn et Christopher Walken avait été sélectionné en compétition au Festival de Berlin deux ans plus tard. A l’époque marié à la chanteuse et actrice débutante Madonna, Penn lui avait conseillé Foley pour la mise en scène de ses clips vidéo. Un poste que le réalisateur allait occuper à quatre reprises, pour « Live to Tell », « Papa don’t preach », « True Blue » et « The Look of Love ». Leur collaboration du côté cinématographique était par contre sensiblement moins couronnée de succès, comme l’a démontré l’échec commercial et critique de Who’s That Girl en 1987.

Toutefois, dès le début des années ’90, James Foley allait se racheter grâce au film noir adapté d’un roman de Jim Thompson After Dark My Sweet avec Jason Patric et Rachel Ward. Après deux projets avec Al Pacino, le déjà mentionné Glengarry qui avait valu à Jack Lemmon une Coupe Volpi du Meilleur acteur largement méritée au Festival de Venise en 1992, ainsi que l’encore plus intimiste Instant de bonheur, il allait enchaîner sur des films de genre plutôt bien ficelés. Que ce soit le thriller romantique Fear avec Mark Wahlberg et Reese Witherspoon, le drame judiciaire L’Héritage de la haine avec Chris O’Donnell et Gene Hackman ou bien le film d’action Le Corrupteur avec Chow Yun Fat et Wahlberg, encore lui, James Foley n’avait guère chôme tout au long de la décennie.

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Le nouveau siècle était un peu moins faste pour le réalisateur. En dépit d’autres films de genre solides, comme Confidence avec Edward Burns et Rachel Weisz et Dangereuse séduction avec Halle Berry et Bruce Willis, et une attention grandissante prêtée aux séries, notamment celle à succès, à l’époque, sur Netflix « House of Cards » dont il avait réalisé douze épisodes entre 2013 et 2015. Les deux derniers films de James Foley, respectivement en 2017 et 2018, étaient Cinquante nuances plus sombres et Cinquante nuances plus claires, c’est-à-dire les suites de l’univers imaginé par E.L. James et porté une première fois à l’écran deux ans plus tôt par Sam Taylor-Johnson avec Dakota Johnson et Jamie Dornan.

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