Critique : Tragedy Girls – Festival de Gérardmer 2018

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Tragedy Girls

USA, 2018
Titre original : Tragedy Girls
Réalisateur : Tyler MacIntyre
Scénario : Tyler MacIntyre
Acteurs : Alexandra Shipp, Brianna Hildebrand, Craig Robinson
Distribution :
Durée : 1h 30min
Genre : Horreur
Date de sortie : Prochainement

Note : 2/5

Une bonne dose de trash, d’humour grinçant et de fun girly ne suffisent pas à faire du teen movie horrifique signé Tyler MacIntyre la bête de festival espérée.

Synopsis : Deux adolescentes fascinées par la mort décident de kidnapper un tueur en série pour qu’il leur enseigne les « ficelles du métier ». Le début d’une vague de crimes qui va transformer ce duo de lycéennes mal dans leur peau en véritables stars des réseaux sociaux…

Une comédie pop-gore

Le Canadien Tyler MacIntyre, dont il s’agit ici du premier long métrage, s’amuse à distordre les codes du slasher et du college movie pour en tirer une comédie horrifique pop-gore référentielle revue et corrigée à la sauce 2.0. Déjà présenté au PIFFF en décembre dernier, Tragedy Girls essaye de parler de la vie connectée des ados, avec mise en garde en filigrane, pour une réflexion finalement bien creuse (merci, mais n’étions nous pas déjà suffisamment conscients que notre jeunesse obsédée par les réseaux sociaux était capable de dépasser les limites du bon goût pour attirer l’attention, créer le buzz et enquiller des followers ? MacTyler en rajoute simplement une couche).

Si le scénario n’est clairement pas à la hauteur des attentes et tend à se mordre la queue, le spectacle se montre lui aussi bien vite improductif. On peine longtemps à croire qu’une enquête est réellement menée autour de tous ces meurtres et l’apport du serial killer séquestré (joué au passage par un Kevin Durand à la ramasse, obligé d’en faire des caisses) qui était censé devenir le professeur de tuerie des deux cop’s girly, demeure largement sous-exploité.

Un scénario trop prévisible

Là où le film s’assume le plus, c’est uniquement via quelques scènes shootées aux dérapages trash délirants et débridés qui éclaboussent. Alors qu’il avait entre les mains les moyens d’édifier le bal de fin d’année du lycée en véritable point d’orgue, pour laisser éclater les pulsions meurtrières des deux gamines, MacIntyre plébiscite la retenue, ne poussant pas le délire aussi loin que désiré. Les personnages d’apprenties serial-killeuses, antipathiques au possible et aux motivations qui laissent un peu perplexe, n’évolueront pratiquement pas d’un iota (le divorce avec les personnages est acté au bout d’1/2 heure…).

On se retrouve avec un épilogue cynique où l’amitié triomphe de toute forme de moralité. Au moins les deux jeunes actrices démentes (Alexandra Shipp et Brianna Hildebrand) semblent beaucoup s’amuser mais pour que le spectateur en fasse de même, il aurait fallu imaginer meilleurs rebondissements et des éléments capables d’apporter une réflexion beaucoup plus profonde à ce petit portrait d’une jeunesse toujours en mal de hashtag.

Conclusion

Malgré cette seconde partie de film un brin décevante, ne boudons toutefois pas notre plaisir : « Tragedy Girls » fait dans le « gore-pop-fun » et demeure une sympathique comédie horrifique au concept original et aux nombreux clins d’œil aux années 80 comme le soulignait d’ailleurs son réalisateur venu à la rencontre du public avant la première projection du film au festival de Gérardmer.

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