Critique : Rodri (court-métrage)

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rodri afficheRodri

France, 2012
Titre original : –
Réalisateur : Franco Lolli
Scénario : Franco Lolli
Acteurs : Rodrigo Gomez, Leticia Gómez
Distribution : –
Durée : 0h23
Genre : Court-métrage
Date de sortie : –

Note : 3,5/5

Produit par les films du Worso et donc par Sylvie Pialat dont la filmographie ne cesse de s’épaissir de façon impressionnante (comme en témoigne le récent Timbuktu), Rodri de Franco Lolli fut de très loin l’un des courts-métrages les plus marquants de l’année 2012, faisant alors le tour des festivals spécialisés, Pantin, Clermont-Ferrand ainsi qu’un détour à Cannes par la Quinzaine des Réalisateurs.

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Synopsis : Rodrigo ne travaille plus depuis huit ans. Il va bientôt en avoir quarante-sept.

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Entre Punch-Drunk Love et Bartleby

Le Rodri du titre est Rodrigo Gomez, le cousin colombien du réalisateur, un homme de 47 ans qui n’a pas travaillé depuis huit ans lorsque le récit commence. Entre documentaire et fiction, Franco Lolli permet à son protagoniste de conserver une part de mystère sur sa psychologie et son quotidien. Il refuse de se justifier sur ses choix de vie et le réalisateur respecte cette idée. Le rapport entre Rodri et ses sœurs intrusives et plus enjouées fait penser à celui des protagonistes de Punch-drunk love de Paul Thomas Anderson, autant dans la qualité du regard que dans l’humour mélancolique autour des relations familiales, sociales et amoureuses. Lorsque le film s’achève, on a envie d’en savoir plus, ce qui n’est pas si courant dans le monde si peu imaginatif du court-métrage. Une très belle découverte même si on aimerait parfois en savoir plus sur les mystères de l’âme de Rodri, qui restera opaque jusqu’à la conclusion. En cela, il évoque la figure de Bartleby, le personnage si fascinant imaginé par Herman Melville dans l’un de ses plus beaux textes.

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Conclusion

La délicatesse du style de Franco Lolli que certains découvriront à la vision de Gente de bien, son premier long-métrage (inégal malgré de belles qualités, voir critique de Jean-Jacques Corrio) en salles dès le 25 mars est déjà présent dans ce court-métrage intime, personnel et riche en cinéma.

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