Germaine Acogny, l’essence de la danse
Allemagne, France : 2025
Titre original : Germaine Acogny – Die Essenz des Tanzes
Réalisation : Greta-Marie Becker
Scénario : Greta-Marie Becker
Interprètes : Germaine Acogny, Helmut Vogt
Distribution : Shellac
Durée : 1h29
Genre : Documentaire
Date de sortie : 16 juillet 2025
3.5/5
Synopsis : En puisant son inspiration dans les danses traditionnelles ouest-africaines, Germaine Acogny s’est imposée, au fil de ses cinquante ans de carrière, comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine mais également comme l’une des artistes les plus importantes du continent. À Dakar, où elle a fondé son École des Sables, elle s’applique quotidiennement, à plus de 80 ans, à former une nouvelle génération de danseurs venus de toute l’Afrique et appelée à prendre sa relève.
Une belle personne
Comme son titre l’indique, Germaine Acogny, l’essence de la danse, le film de Greta-Marie Becker, est principalement consacré à Germaine Acogny, danseuse, chorégraphe et pédagogue. Née le 28 mai 1944 à Porto-Novo, la capitale du Bénin, arrivée au Sénégal 4 ans plus tard, elle est à la fois une figure importante de la danse africaine et de la danse contemporaine. Avec son mari Helmut Vogt, elle a créé l’association Jant-Bi, « soleil » en wolof, en 1994. En 1996, Cette association a posé la première pierre de l’École des Sables à Toubab Dialaw, un petit village de pêcheurs sénégalais situé au bord de la mer, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Dakar et ce Centre International des Danses Africaines Traditionnelles et Contemporaines a été inauguré en juin 2004. Ce que tout le monde, dorénavant, appelle la technique Acogny représente l’épine dorsale de cette école. De cette technique, Germaine Acogny dit qu’elle est inspirée de la danse classique, de la danse moderne, de la méthode Martha Graham et, surtout de la tradition africaine. Germaine Acogny considère que sa technique requiert avant tout de bonnes aptitudes en matière de mobilité de la colonne vertébrale et du bassin. Pour elle, le buste, c’est le soleil, les fesses, ce sont deux demi lunes et le pubis, ce sont les étoiles, le tout représentant un mini cosmos dans le corps. Appelée Maman Germaine lorsqu’elle est à l’École des Sables, Germaine Acogny possède d’autres titres de gloire très importants, par exemple l’obtention d’un Lion d’or de la danse lors de la Biennale de Venise de 2021, par exemple l’obtention du Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts en chorégraphie en octobre 2023. A propos de ce Grand Prix, la surprise sera grande chez de nombreux spectateurs d’apprendre que c’est par un message de … Didier Deschamps que Germaine Acogny avait été prévenue de cette distinction. Que voulez vous, il n’y a pas sur terre qu’un Didier Deschamps sélectionneur, il y a aussi un Didier Deschamp danseur et Correspondant de l’Académie des beaux-arts !
Germaine Acogny considère que la danse est une arme pacifique, un combat constructif et, à plus de 80 ans, elle continue de combattre. Africaine et femme, elle qui n’a pas sa langue dans sa poche s’est prononcée toute sa vie sur des sujets importants, montrant par exemple son opposition à la polygamie ou considérant que le discours prononcé à Dakar, le 26 juillet 2007, par Nicolas Sarkozy, celui où il affirmait que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire, était une insulte faite aux peuples africains et que tous les africains assistant à ce discours auraient dû illico quitter les lieux et le laisser seul. Film très riche, Germaine Acogny, l’essence de la danse parle des combats menés par Germaine Acogny, nous explique les buts et le fonctionnement de l’École des Sables, nous fait assister à des répétitions au sein de cette structure, nous propose de nombreux extraits de spectacles chorégraphiés par Germaine Acogny, et, en faisant appel à de nombreuses images d’archive, nous invite à assister aux nombreuses rencontres qu’elle a eu l’occasion de faire dans sa vie, dont celles de Maurice Béjart et de Léopold Sédar Senghor.