Critique Express : Arco

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Arco 

France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Ugo Bienvenu
Scénario : Ugo Bienvenu, Félix de Givry
Interprètes : Swann Arlaud, Alma Jodorowsky, Margot Ringard Oldra
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 1h29
Genre : Animation, Aventure, Science Fiction
Date de sortie : 22 octobre 2025

3.5/5

Synopsis : En 2075, une petite fille de 10 ans, Iris, voit un mystérieux garçon vêtu d’une combinaison arc-en-ciel tomber du ciel. C’est Arco. Il vient d’un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible. Iris le recueille et va l’aider par tous les moyens à rentrer chez lui.

2075 : sauf évènement catastrophique, la plupart des enfants et des jeunes adultes que nous côtoyons seront toujours de ce monde, et Iris, petite fille de 10 ans et personnage principal de Arco, est peut-être une de vos descendantes. Et ce monde dans lequel elle vit, comment se porte-t-il, comment va-t-il ? C’est une réponse à cette question, une réponse parmi d’autres, que nous apportent le réalisateur Ugo Bienvenu et son coscénariste Félix de Givry dans le film Arco, présenté en séance spéciale au dernier Festival de Cannes et Cristal du long métrage au Festival du Film d’Animation d’Annecy en juin dernier. Cette réponse n’est pas la plus pessimiste qu’on puisse imaginer, mais elle n’est pas non plus d’un optimisme démesuré. En effet, la révolte de la nature face aux méfaits causés par les humains a complètement changé leur habitat : pour éviter les conséquences des catastrophes au ras du sol, les maisons sont construites sur des poteaux ; pour éviter celles qui viennent du ciel, elles sont protégées par un dôme en verre rétractable. Quant à la vie familiale, on peut se demander si elle existe toujours, Iris s’en plaignant en disant à ses parents « Vous n’êtes jamais là ! ». En effet, la plupart du temps, ils ne lui apparaissent que sous forme d’hologrammes, et c’est un robot, Mikki, qui, en fait, s’occupe des enfants de la famille. Quant aux enseignants, aux policiers, etc., ce sont également des robots qui occupent ces fonctions.

Dans ce monde déshumanisé, reste une lueur d’espoir : une petite fille de 10 ans est toujours capable de ressentir de l’empathie. C’est ce que prouve le comportement d’Iris après qu’elle ait vu tomber du ciel un garçon de son âge, vêtu d’une cape arc-en-ciel. Ce garçon, c’est Arco. Lui, il vient d’une époque encore plus éloignée dans le temps, quelque part vers la fin du millénaire que nous venons à peine d’entamer. L’espèce humaine aurait donc toujours droit de cité dans environ un petit millier d’années ! D’autant plus une bonne nouvelle, que, semble-t-il, le monde serait alors bien plus apaisé que notre monde actuel et que celui où vit Iris. Dans cette fin de millénaire, il est devenu possible de voyager dans le temps. C’est ce qu’on fait les parents et la sœur d’Arco et ce dernier est très jaloux car il et elles ont vu des dinosaures alors que lui n’avait pu participer à ce voyage dans le temps, impossible pour les enfants de moins de 12 ans. Pour réaliser ce qui est un rêve pour lui, il a profité du sommeil de ses parents pour voler le matériel permettant d’entreprendre ce voyage, cape arc-en-ciel et diamant, mais n’a pas réussi à arriver au temps des dinosaures : il s’est retrouvé aux pieds d’Iris. Et celle-ci, pleine d’empathie, va tout faire pour lui permettre de retrouver son époque et ses parents. 

Après avoir réalisé des BDs et des court-métrages d’animation, Ugo Bienvenu réalise avec Arco son premier long métrage d’animation. C’est après une rencontre intervenue lors du tournage de Eden de  Mia Hansen-Løve que Ugo Bienvenu et Félix de Givry ont commencé à travailler ensemble et ont créé le studio Remembers. Ugo Bienvenu a tenu à ce que son film soit entièrement réalisé en France, un objectif dont la réussite a été grandement facilitée par l’arrivée de Sophie Mas et de Natalie Portman dans la production du film. Le réalisateur n’a jamais caché l’influence qu’avait eu sur lui le travail de Hayao Miyazaki et ce n’est pas lui faire injure, bien au contraire, que de voir dans Arco, combiné à une pincée de E.T.,  l’œuvre d’un excellent disciple du réalisateur japonais. Une œuvre capable de réunir enfants, parents et grand-parents dans une même salle de cinéma. Au mélange de poésie et de science-fiction que dégage ce film, Arco ajoute avec bonheur une bonne dose de burlesque avec les pannes à répétition du robot Mikki et, surtout, les actions d’un trio de « pieds nickelés » à la recherche d’un arc-en-ciel. Parmi les voix qu’on entend dans le film, on pourra reconnaître celles de Swann Arlaud, de Vincent Macaigne, de Louis Garrel, de William Lebghil et de Oxmo Puccino.

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