Critique : Clara Sola

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Costa-Rica : 2021

Titre original : Clara Sola

Réalisation : Nathalie Álvarez Mesén

Scénario : Nathalie Álvarez Mesén, Maria Camila Arias

Avec : Wendy Chinchilla Araya, Daniel Castañeda Rincón, Ana Julia Porras Espinoza

Distribution : Epicentre Films

Durée : 1h46

Genre : Drame

Date de sortie : Prochainement


4/5

Le premier long-métrage de la jeune (33 ans) et très talentueuse suédo-costaricienne Nathalie Álvarez Mesén, nous invite à un éveil spirituel et sensuel à travers les forêts fantastiques du Costa Rica. Autant puissant que poétique, Clara Sola est un film sur le passage à l’âge adulte et tout ce que cela implique : du renversement de l’autorité à la découverte de la sexualité. Une nuance importante est qu’il s’agit tout de même d’une femme de 40 ans, Clara. Une dénonciation poétique d’une société gouvernée par les traditions et le refus du progrès.

Synopsis : Au Costa Rica, une femme de 40 ans, Clara, habite avec sa grand-mère et sa nièce dans une maison isolée quelque part à l’orée d’une forêt. En découvrant ses désirs, progressivement, elle se libère des hégémonies de la tradition et de la religion.

© 2021 Luxbox / Epicentre Tous droits réservés

Sous le poids de la religion

Surplombant le salon, entourée de fleurs en plastique et autres objets kitsch nécessaires pour des séances des guérisons, l’idole de la Vierge Marie surveille les croyants de ses yeux rieurs. Telle une bête foraine, Clara, la guérisseuse, assure avec ses « miracles » l’économie modeste de la maison. Sa grand-mère s’oppose d’ailleurs à l’opération qui permettrait à Clara d’obtenir une meilleure qualité de vie, probablement par crainte que sa protégée perde ses pouvoirs et par conséquence les revenus qui les accompagnent. La vie de Clara est remplie de nombreuses contraintes physiques comme psychiques : elle n’a pas le droit de s’éloigner de la maison ; si elle se touche, on lui met du piment sur ses doigts, ou, pire, on les brûle.

© 2021 Luxbox / Epicentre Tous droits réservés

De la souffrance à la libération

Le corps de la danseuse Wendy Chinchilla Araya transmets parfaitement l’ expression de la souffrance de Clara, magnifiquement captée par la caméra de Sophie Winqvist dans ses images respirant le magique de la forêt, qui entoure la demeure modeste de la famille. Libération avec la puissance de la scène de l’orgasme où Clara, allongée dans le creux d’un arbre, sur un lit de feuilles entouré de racines, telle Ophélie de Millais, revient à la vie après un sommeil trop long. Les lucioles dansent dans l’air en éclairant cette transformation de fille à femme.

Conclusion

Le film nous offre une ode à la magie, à la force féminine où même la mort n’existe plus… Nathalie Álvarez Mesén prépare son deuxième long-métrage. On a hâte.

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