Critique : Applesauce

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applesauce afficheApplesauce

Etats-Unis, 2015
Titre original : –
Réalisateur : Onur Tukel
Scénario : Onur Tukel
Acteurs : Onur Tukel, Trieste Kelly Dunn, Max Casella, Dylan Baker
Distribution : –
Durée : 1h31
Genre : Comédie
Date de sortie : –

Note : 3/5

Avec Applesauce, Onur Tukel confirme avec cette nouvelle invitation au Champs-Elysées Film Festival, un talent décelé l’an dernier seulement (Summer of blood et son regard personnel sur le film de vampires) pour l’auto-dénigrement, l’humour potache, un romantisme particulier, le cinéma de genre et un regard politique osé, notamment dans son évocation du 11 Septembre 2011.

Synopsis : Qu’avez-vous fait de pire dans votre vie ? Inspiré par une émission de radio controversée, Ron va révéler une anecdote peu glorieuse de son passé et ainsi mettre en danger son couple et celui de ses meilleurs amis, Les et Kate. En parallèle, Ron reçoit des morceaux de corps humain. Qui est son énigmatique harceleur ?

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Une charge sur la paranoïa et le manque d’écoute

Via le personnage égocentrique (mais attachant) qu’interprète, Onur Tukel tisse un parallèle entre les nobles théories de ceux qui se voient comme des êtres purs et l’hypocrisie de leur attitude au quotidien face à la moindre crise. En gros, comment l’expression «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais» devient un bon résumé autant de la réalité des rapports humains intimes que de l’exercice du pouvoir aux Etats-Unis, en particulier dans l’exercice des représailles, de préférence mal dirigées. Onur Tukel signe une charge décalée sur la paranoïa et le manque d’écoute, les relations intimes devenant le symbole d’un pays dans son entier. Il parvient à capter comment la peur peut nous faire agir et réagir bêtement. Pourtant il ne s’impose pas en moralisateur convenu et reste attentif à l’idée de ne pas se prendre trop au sérieux. Il joue avec les codes du cinéma de genre pour parler d’un pays dont les valeurs sont clairement en crise, en particulier depuis l’attaque sur les tours jumelles le 11 septembre 2001.

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Une insensibilité généralisée

Le quatuor de comédiens au cœur de l’intrigue est parfait, le réalisateur lui-même qui plaît à se dénigrer (son physique et sa morale fluctuante, son rapport libre à l’éthique notamment) et ses partenaires Max Casella (son meilleur ami) meilleur ami de Neil Patrick Harris en médecin ado dans la série Doogie Howser et second rôle solide du cinéma et de la télévision US ainsi que leurs compagnes respectives, Trieste Kelly Dunn et Jennifer Prediger. N’oublions pas Dylan Baker (Happiness) excellent en animateur radio cynique à l’origine de l’aveu de Ron, Karl Jacob en serveur discret mais attentif et Ariel Kavoussi en frêle policière à la voix aiguë aux compétences particulières pour déterminer si deux membres humains viennent du même corps. Tous donnent corps à une insensibilité généralisée, source de conflits portés par un humour dans les situations (parfois graveleuses) et les dialogues qui allègent le poids de la charge qui aurait pu être lourde.

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Conclusion

Pour plus de détails sur la vision du réalisateur, voir ici le compte-rendu de la rencontre avec Onur Tukel lors de la dernière édition du Champs Elysées Film Festival en juin dernier. Applesauce est actuellement programmé dans le cadre du FEFFS 2015, le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dans la catégorie des Crossovers, ces films à la frontière du cinéma de genre, mais pas tout à fait. On espère toujours une intégrale quelque part de sa filmographie. Le monsieur en vaut très largement la peine…

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