Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)

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Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)

Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)

USA, Grande-Bretagne, France, Canada : 2004 ,2007 ,2006 ,2008 ,2009
Titre original : Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)
Réalisateur : Peter Raymont, Jan Bernotat
Scénario : Peter Raymont, Jan Bernotat
Acteurs :  inconnues
Editeur : Bodega Films
Durée : 8h49
Genre : Documentaire, Historique, Politique
Date de sortie DVD : 7 mars 2012

[five-star-rating]

A l’occasion du 10ème anniversaire  du Festival international du film des Droits de l’Homme qui s’est tenu récemment à Paris, les éditions Bodega éditent un coffret de trois dvd comportant 6 films qui ont marqué cette première décennie. Des USA au Rwanda, de Calais à la Colombie, du Niger au Turkménistan, ce tour du monde des oubliés de la plus célèbre Déclaration de l’Histoire de l’humanité est tout simplement indispensable. Revue de détail…

Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)

J’ai serré la main du diable (de Peter Raymont, 2004, 1h31)

Dix ans après avoir commandé la mission de maintien de la paix de l’ONU au Rwanda, le Général Dallaire revient sur les lieux du génocide auquel il a assisté, impuissant et délaissé par toute la communauté internationale. Un film d’une remarquable dignité qui revient sans voyeurisme ni misérabilisme sur une tragédie qui coûta la vie à près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants. Une plongée au cœur d’une barbarie qui a marqué au fer rouge ce militaire qui refuse toute héroïsation de ses actions.

Des monstres qui dorment (de Markus CM Schmidt et Jan Bernotat, 2006, 1h34)

Un émissaire mandaté par l’ONU est envoyé au Congo pour tenter de convaincre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda de déposer les armes et rentrer au pays où ils savent qu’ils risquent d’y être jugés pour le génocide qui a coûté la vie à près d’un million de tutsi et hutu modérés. Les négociations sur le terrain, là où la diplomatie trop frileuse ne met jamais les pieds, s’annoncent difficiles. Un reportage où chaque plan se charge d’une tension palpable dans cette zone du monde longtemps oubliée de la communauté internationale. Assumer le passé pour mieux reconstruire l’avenir : facile à dire, un casse-tête quasi insoluble dans sa réalisation. Un film passionnant qui constitue un excellent complément au reportage évoqué ci-dessus.

Business en Absurdistan (d’Arto Halonen, 2007, 1h30)

Un sous-sol regorgeant de gaz naturel et de pétrole. A la surface, deux entités : un peuple qui crève de faim et un pouvoir autocratique, une des dernières dictatures de la planète. Le Turkménistan, ancienne république de l’URSS, est un pays richissime où tout est à faire. Mais pour y poser ses bagages, il faut montrer patte blanche. En clair : afficher une extrême obédience au pouvoir en acceptant de faire de la propagande pour le livre dit « sacré » écrit par le président. Une équipe de journalistes finlandais démonte avec une impressionnante opiniâtreté ce camaïeu de relations qu’entretiennent pour s’engraisser les plus grosses enseignes du monde avec le tyran, en faisant fi de ce peuple opprimé, laminé et pour lequel les Droits de l’Homme ne signifient rien. L’Allemand Mercedez, l’Américain Coca-Cola et bien sûr le Français Bouygues pour ne citer qu’eux sont dans les petits papiers du tout puissant monarque autoproclamé. Un film fascinant au cœur de la suprématie monopolistique du commerce et du pouvoir de l’argent.

Coffret films et droits de l’Homme (volume 1)

L’Affaire Coca-Cola (de German Gutierrez et Carmen Garcia, 2009, 1h26)

Il ne fait pas bon être syndicaliste en Colombie. Ce film démontre comment le géant Coca-Cola, symbole du capitalisme qui sous-traite dans ce pays, laisse les leaders syndicaux se faire assassiner dans des conditions jamais élucidées. Des associations de victimes prennent leur défense en main en contre-attaquant, non point pour des raisons financières mais éthiques et déontologiques. Une visite pour le moins inattendue dans l’univers de la  boisson la plus consommée au monde où l’on paye certains personnels un dollar de l’heure et où on fait taire ceux qui auraient la mauvaise idée de revendiquer un peu plus de dignité humaine.

No comment (de Nathalie Loubeyre, 2008, 53mn)

Des Afghans, des Kurdes, des Palestiniens… Ils ont tous pour point commun d’avoir fui leur pays en guerre, la persécution et la misère. Leur Eldorado : la Grande-Bretagne. Six ans après la fermeture du centre d’accueil de Sangatte, nombreux sont ceux qui attendent toujours. Leur seul moyen de survie : la solidarité locale. La force des images atteint ici un paroxysme d’autant plus terrifiant qu’aucun commentaire (comme le suggère le titre) n’est ajouté. C’est pourtant sans misérabilisme que la réalisatrice a suivi le quotidien des oubliés de la démocratie et des Droits de l’Homme. Un film choc.

Toute ma vie (en prison) (de Marc Evans, 2008, 1h34)

Mumia Abu-Jamal est noir. Il est journaliste. Il est militant des Black Panthers, le parti dont Angela Davis fut très proche. En 1981 est arrêté à Philadelphie pour le meurtre d’un policier. Un procès à l’emporte-pièce le condamne à mort l’année suivante. Il restera près de 30 ans dans les couloirs de la mort. Le jour de sa condamnation naît William Francome, qui sera marqué par cette coïncidence, au point d’en faire un combat personnel. Il rencontre le détenu. Le réalisateur revient sur l’horreur absolue de cette situation, étayant son propos d’une contre-enquête sur ce procès qui n’en fut pas un. Terrifiant.

Edité chez Bodega

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