Cannes 2017 : Happy end

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Happy End

France, Autriche, 2017
Titre original : –
Réalisateur : Michael Haneke
Scénario : Michael Haneke
Acteurs :  Isabelle Huppert, Toby Jones, Matthieu Kassovitz
Distribution : Les films du losange
Durée : 1h50
Genre : Drame
Date de sortie : 18 octobre 2017

3,5/5

Sélection officielle – En compétition

Après deux Palmes d’Or d’affilée ( Le ruban Blanc en 2009, Amour en 2012), Michael Haneke est de retour en compétition à Cannes pour son film, Happy End. Comme dans son précédent long-métrage, il dresse le portrait de membres d’une famille bourgeoise et de ses névroses, mais ici, si on retrouve aussi Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant, c’est une famille plus large qui est mise en scène.

Synopsis officiel  : « Tout autour le Monde et nous au milieu, aveugles. » Instantané d’une famille bourgeoise européenne.

Un portrait d’une famille on ne peut plus dysfonctionnelle : dès les premières images, une adolescente de 13 ans explique comment elle va empoisonner sa mère … Des premières images qui ont d’ailleurs la particularité d’avoir la forme d’une vidéo diffusée en direct via une application. Tout au long du film, Haneke va jouer avec des images qu’on n’aurait pas imaginé dans son cinéma : ça et là sont parsemées des conversations par mail, des vidéos Youtube, des images de surveillance … Des images qui sont en accord avec la « froideur » de celles, filmées « classiquement », du cinéaste autrichien. A propos de cette pluralité d’images, il explique ainsi : « le monde a changé ces dernières années, avec les médias, les réseaux sociaux, c’est évident. J’ai toujours traité de ce thème parce que vous ne pouvez pas décrire la société d’aujourd’hui sans en parler, mais ce n’est pas le thème principal du film. D’ailleurs, j’espère que le film n’a pas de thème principal ! » (source : newsletter calmos.net).

Pour autant, nous ne retrouvons pas le malaise ressenti face aux images fixes d’Amour par exemple. Ici, on a le droit à une gamme de cadres plus variés, Haneke ne nous mettant plus seulement dans un rôle de voyeur, mais apportant quelque peu d’empathie pour ces personnages. Il faut dire que Happy End peut, à l’instar de The square lui aussi en compétition, s’apprécier en tant que comédie cynique. La salle a ainsi ri à plusieurs reprises (oui, vous avez bien lu, rire dans un film de Michael Haneke !) face aux malheurs de cette famille dysfonctionnelle. Dans la peau des membres de cette famille, on retrouve entres autres Isabelle Huppert (un peu en retrait) et Matthieu Kassovitz, mais il faut surtout saluer la performance des deux membres aux âges les plus éloignés. Ainsi, Trintignant est génial en grand-père sénile, cruel et suicidaire (quel mélange !) tandis que la jeune Fantine Harduin est une véritable révélation. Avec son regard à vous glacer le sang, elle pourrait envisager de repartir avec un prix d’interprétation.

Conclusion

 Pas sûr que le film lui-même, mollement applaudi, reparte avec quelque chose. Même si Happy end est considéré par beaucoup comme un Haneke mineur, il n’en reste pas moins un bon long-métrage, plutôt drôle de surcroit !

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