Bande-annonce : Keanu Reeves en ange maladroit dans « Good Fortune »

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La longue tradition des anges au cinéma aura bientôt une nouvelle incarnation pour ainsi dire. Connu autant pour son esprit altruiste dans la vie privée que pour ses rôles de vengeurs cyniques et ultra-violents sur grand écran, l’acteur américain Keanu Reeves changera ainsi radicalement de registre après l’univers de John Wick, grâce à Good Fortune de Aziz Ansari. La première brève bande-annonce de cette comédie inspirée a été dévoilée hier.

Sur le marché américain, le premier film du comique Aziz Ansari devrait sortir au mois d’octobre prochain chez Lionsgate. Espérons que le partenaire français du distributeur, Metropolitan Filmexport, en fera de même, bien qu’aucune information à ce sujet ne soit connue jusqu’à présent. Comme c’est souvent le cas, le sort international de Good Fortune dépendra sans doute de ses résultats au box-office américain. Hélas, cette épreuve a déjà vu de nombreuses comédies emprunter directement le chemin de la diffusion en vidéo ou en ligne …

Peut-être l’aspect le plus drôle, voire le plus savoureux dans cette affaire, c’est que Keanu Reeves endossera entre-temps le costard ensanglanté de son personnage emblématique John Wick dans Ballerina de Len Wiseman, qui sortira en France dès mercredi prochain, le 4 juin. Mais à bien y regarder, Reeves, qui a fêté au mois de septembre dernier son 60ème anniversaire, a alterné depuis toujours entre les rôles de durs à cuire et de benêts attachants.

Dans ce dernier registre doucement comique, on peut citer, en dehors du rôle de l’ange Gabriel dans Good Fortune, ceux qu’il avait tenus brillamment dans L’Excellente aventure de Bill et Ted de Stephen Herek, Portrait craché d’une famille modèle de Ron Howard, Dracula de Francis Ford Coppola et Tout peut arriver de Nancy Meyers. Autant dire que ce personnage peut représenter un formidable retour aux sources, d’ailleurs parfaitement aux antipodes du détective sulfureux qu’il avait campé dans Constantine de Francis Lawrence au début du siècle !

Puisqu’aucun ange ne peut opérer dans le vide, Keanu Reeves est soutenu par sa supérieure céleste Sandra Oh. Il s’agit d’un retour au cinéma pour cette actrice qu’on a pu voir dans le passé lointain chez Garry Marshall (Princesse malgré elle), Michael Radford (Dancing at the Blue Iguana), Steven Soderbergh (Full Frontal), David Slade (Hard Candy), Alexander Payne (Sideways), Fernando Meirelles (Blindness) et John Cameron Mitchell (Rabbit Hole). Plus récemment, elle s’était surtout faite un nom dans la série à succès « Killing Eve ».

Au cœur des préoccupations protectrices de Gabriel se situent le riche investisseur Seth Rogen et l’intérimaire faussement paumé Aziz Ansari. L’actrice Keke Palmer semble se trouver également dans le camp des humains en quête d’un coup de pouce venu du ciel.

Pour Seth Rogen, la grande période des comédies déjantées des années 2000 et 2010 – vous savez, de petits classiques du genre tels que En cloque mode d’emploi de Judd Apatow, SuperGrave de Greg Mottola, Délire Express de David Gordon Green, Nos pires voisins de Nicholas Stoller et The Disaster Artist de James Franco – paraissait définitivement derrière lui. Ces derniers temps, il s’était davantage spécialisé aux rôles sérieux, par exemple dans The Fabelmans de Steven Spielberg, et aux voix dans des films d’animation comme Kung Fu Panda 4. Curieusement, c’est ainsi que la chanteuse Keke Palmer s’était d’abord fait un nom au cinéma, notamment dans deux aventures de L’Âge de glace, avant de s’imposer dans des rôles de choix dans Queens de Lorene Scafaria et Nope de Jordan Peele.

Enfin, quelques mots sur le réalisateur débutant au cinéma Aziz Ansari. Ce comique dont la famille est d’origine indienne avait déjà croisé le chemin de Seth Rogen dans Funny People de Judd Apatow en 2009, puis quatre ans plus tard dans C’est la fin réalisé par Rogen et Evan Goldberg. De même pour Keke Palmer à travers leur participation commune à L’Âge de glace 4 La Dérive des continents de Steve Martino et Michael Thurmeier. Or, Aziz Ansari a surtout deux séries à succès à son actif : les sept saisons de « Parks and Recreation » diffusées en France sur Canal + et par la suite les trois saisons de « Master of None » sur Netflix. Cette dernière lui avait valu deux Emmies consécutifs du Meilleur scénario d’une série comique en 2016 et 2017.

Notre monde contemporain a beau y croire de moins en moins, les anges ont quand même une longue et belle tradition au cinéma. Pas plus tard qu’au début du mois, le cinéma français avait contribué à ce sous-genre du cinéma fantastique par le biais de la comédie Anges et cie de Vladimir Rodionov. D’ailleurs, le lien rompu entre les anges gardiens invisibles et les hommes et les femmes dont ils ont la charge apparaît comme un fil rouge pas uniquement entre cette farce-là avec Élodie Fontan et Good Fortune, mais plus globalement dans la plupart de ces paraboles cinématographiques.

Voici dix autres films marquants, susceptibles de restaurer notre âme par voie d’anges plus ou moins bienveillants : La Vie est belle de Frank Capra, Les Portes de la nuit de Marcel Carné, Honni soit qui mal y pense de Henry Koster, La Cuisine des anges de Michael Curtiz, Les Ailes du désir de Wim Wenders, Always Pour toujours de Steven Spielberg, Les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré, Dogma de Kevin Smith, Fée malgré lui de Michael Lembeck et Légion L’Armée des anges de Scott Stewart.