Test Blu-ray 4K Ultra HD : Lilo & Stitch

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Lilo & Stitch

États-Unis : 2025
Titre original : –
Réalisation : Dean Fleischer Camp
Scénario : Chris Kekaniokalani Bright, Mike Van Waes
Acteurs : Maia Kealoha, Sydney Agudong, Chris Sanders
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h47
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 21 mai 2025
Date de sortie DVD/BR/4K : 24 septembre 2025

Découvrez cette réinterprétation en prise de vues réelles, du célèbre classique animé de Disney. Lorsqu’une petite fille solitaire nommée Lilo adopte Stitch, un « chiot » extraterrestre aussi turbulent qu’attachant, ce dernier va peu à peu l’aider à renouer le lien avec sa famille, tout en semant une joyeuse pagaille sur les îles hawaïennes…

Le film

[3,5/5]

Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, la maison Disney s’est mis dans l’idée d’enchaîner les adaptations « live » (en prises de vue réelles) des plus grands classiques animés de la firme. De ce fait, une large poignée de films familiaux aux airs de « déjà vu » se sont donc succédé sur nos écrans, en salles et sur Disney+. Au début, les réalisateurs à qui l’on avait confié le soin de remettre en images les classiques Disney (Kenneth Branagh, Bill Condon…) avaient fait le choix de la déférence vis-à-vis du matériau original. Si l’on ne parlerait pas forcément de « décalque », le fait est que l’on avait alors réellement l’impression d’assister à des transpositions fidèles des dessins animés d’origine. Peu à peu cependant, les adaptations live des classiques Disney se sont vues enrichies de sous-intrigues nouvelles, et même parfois de modifications assez importantes.

On n’attendait rien du remake live de Lilo & Stitch ; on était même intimement persuadé que le film allait sentir le rance, voire même le moisi, à la manière d’une vieille culotte oubliée dans un tiroir de la nostalgie. Mais contre toute attente, le film de Dean Fleischer-Camp évite le syndrome du « copier-coller fainéant », et nous propose une relecture sincère, parfois touchante, souvent drôle, et visuellement assez bien fichue. Lilo, incarnée par Maia Kealoha, n’est pas une gamine Disney standardisée façon IA générative : elle a du caractère, de la mélancolie, et une vraie gueule. Stitch, lui, reste ce petit alien dégénéré, mi-chien mi-caca nerveux, qui fout le boxon avec une tendresse désarmante. Et ça nous fait presque mal de l’admettre (comme à chaque fois qu’on est pris en flagrant délit d’avoir tort), mais Lilo & Stitch conserve l’essence du lien familial, cette idée que l’amour ne se choisit pas mais se construit, même avec un monstre bleu qui pète des lasers.

Sur le plan formel, Lilo & Stitch joue la carte du contraste : une première partie spatiale en CGI flashy, presque cartoonesque, suivie d’un retour sur Terre plus doux et surtout plus organique. La photographie de Nigel Bluck, tout en aquarelle numérique, évoque les souvenirs d’enfance flous mais chaleureux. Les décors hawaïens ne sont pas là pour faire joli : ils incarnent une forme de refuge, un cocon où la marginalité peut s’épanouir. Stitch, ce petit tas de pixels nerveux, s’intègre étonnamment bien dans les plans réels, grâce à un travail d’animation soigné et une direction artistique cohérente. Mais Lilo & Stitch ne semble pas non plus chercher à épater la galerie avec des effets spéciaux qui brillent plus que le scénario : il mise sur l’émotion, et ça fonctionne.

Comme le film dont il s’inspire, Lilo & Stitch parle de solitude, de deuil, de reconstruction. Pas exactement le programme d’un goûter d’anniversaire, mais le film réussit à aborder ces sujets sans lourdeur. La relation entre Lilo et sa sœur Nani (Sydney Agudong) est traitée avec une justesse rare dans les productions Disney récentes. On est loin des princesses qui chantent dans des châteaux : ici, ça galère, ça bosse, ça pleure, et ça s’aime malgré tout. Stitch, en bon parasite affectif, vient bousculer cet équilibre et révéler les failles, mais aussi les forces. Après tout, la famille, c’est parfois un champ de ruines où l’on plante des fleurs avec les doigts, et tout le monde n’a pas la main verte.

Pour autant, Lilo & Stitch n’est pas parfait non plus. Certaines scènes sentent le cahier des charges Disney+ à plein nez, avec des dialogues calibrés pour TikTok et des gags qui tombent à plat comme une mamie sur un hoverboard. Mais l’ensemble tient remarquablement la route, et même les moments un peu gênants sont rattrapés par une sincérité palpable. Le casting, mené par Zach Galifianakis en savant foldingue, apporte une touche de folie bienvenue. Et si certains effets numériques font penser à une fusion ratée entre un Furby et une imprimante 3D, le charme opère. Lilo & Stitch ne cherche pas à révolutionner le genre, mais à le réconcilier avec ses racines : celles de l’émotion brute, du lien humain, et du joyeux bordel.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Après avoir fait un véritable carton dans les salles françaises (5,16 millions d’entrées) ainsi que dans le monde entier, où il a généré rien de moins qu’un milliard de dollars de recettes, Lilo & Stitch vient de débarquer au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Walt Disney France. Comme d’hab avec les films estampillés Disney, Lilo & Stitch bénéficie d’un master 4K issu d’un tournage numérique Arri Alexa 35, avec encodage HEVC/H.265, étalonné en Dolby Vision + HDR10. Le piqué est bon sans être chirurgical, ce qui colle parfaitement à l’esthétique douce et aquarellée du film. Les décors hawaïens explosent de couleurs, les textures des costumes sont détaillées, et Stitch, en CGI, s’intègre avec une fluidité bluffante. Les scènes spatiales, plus stylisées, offrent une belle profondeur d’image, avec des noirs solides et des contrastes bien gérés. Côté son, les mixages de la VO en Dolby Atmos et de la VF en Dolby Digital+ 7.1 sont extrêmement solides et spectaculaires. Bien sûr, la VO offre une spatialisation plus fine, notamment dans les scènes d’action, tandis que la VF reste toujours claire et dynamique, sans saturation.

Côté suppléments, le Blu-ray 4K de Lilo & Stitch est vierge de tout bonus, mais sur le Blu-ray également disponible dans le boîtier, on trouver une petite sélection de sujets ludiques et bien calibrés, tout à la fois pour les fans du film original comme pour les curieux du remake. On commencera avec le making of « Ohana signifie famille » (29 minutes), qui revient sur les coulisses du tournage, les choix de casting, et la manière dont l’équipe a tenté de préserver l’esprit du film d’animation tout en le réinventant. Le module « adaptation en prise de vues réelles » (16 minutes) propose une comparaison scène par scène entre le dessin animé original et sa version live, révélant les subtilités de mise en scène et les ajustements narratifs. « Les scènes avec Stitch » (11 minutes) est un bonus plus léger où Stitch lui-même commente ses moments préférés, avec humour et second degré. À cela s’ajoutent une sélection de scènes coupées (7 minutes), qui permettent de découvrir quelques variations de ton et de rythme, ainsi qu’un bêtisier (5 minutes) qui montre que même les aliens numériques peuvent se planter dans leurs répliques. Une section bonus bien pensée, qui complète intelligemment l’expérience sans (trop) sombrer dans le remplissage promotionnel.

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