Test BR : Les musiciens

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Les musiciens 

France : 2024
Titre original : Grégory Magne
Scénario : Grégory Magne, Haroun
Interprètes : Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi
Éditeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h42
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie cinéma : 7 mai 2025
Date de sortie DVD/BR : 16 septembre 2025

Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise, George, Peter et Apolline, les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont, le compositeur de la partition.

Le film

[3.5/5]

Lorsqu’on aime la musique et que se présente un film dont c’est le sujet, on est à la fois impatient de le voir, espérant en ressortir enthousiaste, et inquiet à l’avance d’une éventuelle déception. Résultat concernant Les musiciens de Grégory Magne : on est quand même plus près d’un enthousiasme mesuré que d’une cruelle déception. Ce film donne une idée sans doute très juste du travail d’un quatuor à corde, montrant en particulier que, comme pour le football, ce ne sont pas forcément les meilleurs solistes qui formeront la meilleure équipe. Le choix de ces musiciens à l’ego très fort a son importance : le premier violon, puant de suffisance, l’altiste qui n’a pas suivi le cursus des académies et des concours et qui se montre particulièrement intéressée par son nombre de « followers » sur les réseaux sociaux, le second violon et la violoncelliste qui furent un temps en couple et qui, aujourd’hui, sont fâchés à mort.

Leurs 4 interprètes sont de bons comédiens mais sont également des musiciens confirmés, ce qui s’avère fort utile lorsqu’il s’agit de les filmer à l’œuvre sur leurs instruments, même si ce ne sont pas elles et eux qui jouent sur ce qu’on entend. Valérie Donzelli campe de très belle manière Astrid Thompson, l’organisatrice du concert que va donner le quatuor en diffusion TV mondiale en hommage à son père, un riche industriel passionné de musique et qui n’a eu de cesse de réunir les 4 instruments sur lesquels vont jouer les 4 musiciens, des instruments fabriqués il y a 3 siècles, probablement à partir du même arbre, par Antonio Giacomo Stradivari, le fameux luthier de Crémone. Frédéric Pierrot interprète à la perfection le rôle de Charlie Beaumont, le compositeur du quatuor qui va être interprété en direct, une œuvre commandée 30 ans auparavant par le père d’Astrid et qui attendait que les 4 stradivarius soient enfin réunis pour pouvoir être jouée. Charlie Beaumont, que Astrid Thompson va aller chercher pour qu’il mette un peu d’huile dans les rouages de ce quatuor de luxe dont les membres n’arrivent pas à s’entendre sur la façon d’interpréter son œuvre. C’est le compositeur de musiques de film Grégoire Hetzel qui a composé le quatuor qu’on entend, une musique qui n’est pas d’un modernisme outrancier et qui s’avère très agréable à écouter. On remarquera aussi que le film montre que les musiciens classiques ont souvent moins d’œillères par rapport à la musique dite populaire que beaucoup parmi celles et ceux qui les vénèrent, donnant ensemble à la fin d’une journée de répétition une belle version de  » Where Did you Sleep Last Night », ce classique de la chanson folk américaine, connu sous d’autres titres, « My girl », « Black girl », « In the pines », popularisé par Leadbelly dans les années 30 et repris par Nirvana en 1993.

 

Le DVD

[4/5]

Les qualités techniques de ce Blu-ray sont excellentes, avec un très beau piqué et de très belles couleurs. Concernant le son, on retrouve le choix entre la stéréo 2.0 et le 5.1. Une audio description est disponible ainsi qu’un sous-titrage pour sourds et malentendants, un sous-titrage en anglais et … une absence de sous-titrage.

3 suppléments accompagnent le film, dont l’un est particulièrement intéressant. On passera rapidement sur la présentation de 2 minutes faite par le réalisateur ainsi que sur la répétition des scènes de musique qui dure également 2 minutes. Le supplément vraiment intéressant s’intitule « Scènes commentées par Grégory Magne, Frédéric Pierrot et Grégoire Hetzel« . Les 29 minutes de ce supplément comprennent 6 chapitres qui peuvent être regardées séparément ou sans interruption. Le premier chapitre a pour titre « Répétition J-6 » et parle en particulier des rôles qu’ont le premier violon, le 2ème violon, l’alto et le violoncelle au sein d’un quatuor à cordes. Le deuxième est intitulé « Le souper » et évoque le passage du langage des mots au langage de ma musique. Dans le 3ème, intitulé « Répétition J-2 », on insiste sur la présence de Grégoire Hetzel lors du tournage, présence permettant de rassurer Frédéric Pierrot sur ce qu’il allait dire et faire. Le 4ème a pour titre « Le luthier ». On y rencontre le luthier François Ettori interprétant son propre rôle et il met en avant l’importance du geste au cinéma. Le 5ème s’intitule « My girl », un des nombreux titres de la chanson du folklore américain qu’on entend dans le film et qui dégage tellement d’émotion qu’il a été difficile d’en avoir autant dans le concert de fin. Le 6ème est tout simplement ce concert de fin, pour lequel le réalisateur a choisi l’absence de public, souhaitant ne pas donner aux spectateurs du film d’indication visuelle quant à la façon dont ils pourraient être touchés. Dans ce chapitre, Grégoire Hetzel donne des indications sur le côté modal de la musique qu’il a composée, une musique sans altération qui, sur un piano, n’utiliserait que les touches blanches.

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