Décès du compositeur Lalo Schifrin

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Bullitt © 1968 Solar Productions / Warner Bros. Discovery France Tous droits réservés

Le compositeur argentin Lalo Schifrin est décédé le 26 juin à Los Angeles des suites d’une pneumonie. Il était âgé de 93 ans. A l’origine du thème mondialement connu de l’univers Mission : impossible, Schifrin avait composé des dizaines de bandes originales à la fois pour la télévision et le cinéma. Pour le grand écran, il avait collaboré à plusieurs reprises avec les réalisateurs Stuart Rosenberg (Luke la main froide) et Don Siegel (L’Inspecteur Harry) et était également un habitué des films de Clint Eastwood.

Ainsi, sa musique fortement marquée par l’influence du jazz avait fait vibrer le public des salles obscures surtout dans les années 1960 et ’70, à l’image de celle de ses contemporains Quincy Jones, Michel Legrand et Henry Mancini.

THX 1138 © 1971 Bernie Abramson / American Zoetrope / Warner Bros. Discovery France Tous droits réservés

Parti assez tôt de son Argentine natale, Lalo Schifrin avait fait escale dans les années ’50 en France, où il avait étudié la musique au Conservatoire de Paris auprès d’Olivier Messiaen. La rencontre décisive suivante a eu lieu à la fin de la décennie, grâce à sa collaboration étroite avec le trompettiste de légende Dizzy Gillespie. Enfin, sa première incursion dans le monde du cinéma n’allait pas non plus tarder, grâce à Les Félins de René Clément en 1964.

Après le tir groupé l’année suivante de Les Tueurs de San Francisco de Ralph Nelson, Le Kid de Cincinnati de Norman Jewison et Le Liquidateur de Jack Cardiff, Schifrin allait créer en 1966 le thème musical qui allait le rendre immortel. En effet, les quelques notes énergétiques de la série à succès « Mission : impossible » ont fait preuve d’une remarquable longévité, aussi parce qu’elles ont été reprises dans les huit films avec Tom Cruise dans la peau de l’agent Ethan Hunt sortis depuis 1996.

L’Inspecteur Harry © 1971 Bernie Abramson / The Malpaso Company / Warner Bros. Discovery France Tous droits réservés

La carrière cinématographique de Lalo Schifrin allait de même crescendo jusqu’à la fin des années ’60. Pendant cette période, il avait signé responsable de la musique de Les Yeux bandés de Philip Dunne, Tiens bon la rampe Jerry de Gordon Douglas, Minuit sur le grand canal de Jerry Thorpe, Luke la main froide de Stuart Rosenberg, Le Renard de Mark Rydell, Les Corrupteurs de Brian G. Hutton, Les Gamines explosives de James Neilson, Un shérif à New York de Don Siegel, Bullitt de Peter Yates, Duel dans le Pacifique de John Boorman, Les Frères siciliens de Martin Ritt, Che ! de Richard Fleischer et Les Griffes de la peur de David Lowell Rich.

Opération Dragon © 1973 Hsu Chen / Concord Productions / Warner Bros. Discovery France Tous droits réservés

Les années ’70 allaient avant tout être placées pour le compositeur sous le signe d’une collaboration récurrente avec deux cinéastes déjà croisés auparavant. D’un côté, il y a eu Stuart Rosenberg et WUSA, Le Voyage des damnés, Avec les compliments de Charlie, Amityville La Maison du diable, ainsi que Brubaker. Et de l’autre, Don Siegel et Les Proies, L’Inspecteur Harry, Tuez Charly Varrick ! et Un espion de trop.

En parallèle, Lalo Schifrin avait aussi composé la bande originale des films de Brian G. Hutton (De l’or pour les braves), Mel Stuart (Une certaine façon d’aimer), Roger Vadim (Si tu crois fillette), George Lucas (THX 1138), Michael Ritchie (Carnage), Ralph Nelson (La Colère de dieu), John Sturges (Joe Kidd et L’Aigle s’est envolé), Daniel Petrie (L’Odyssée sous la mer), Robert Clouse (Opération Dragon), Sidney J. Furie (Commando sur les stups), Ted Post (Magnum Force), Frank Perry (Enquête dans l’impossible), Richard Lester (On l’appelait Milady), Douglas Hickox (Intervention Delta), J. Lee Thompson (Monsieur Saint-Ives), James Goldstone (Le Toboggan de la mort), John Hough (Les Visiteurs d’un autre monde), George Pan Cosmatos (Bons baisers d’Athènes) et David Lowell Rich (Airport 80 Concorde).

Brubaker © 1980 Stephen Wever / 20th Century Fox / The Walt Disney Company France Tous droits réservés

Les années ’80 allaient être très légèrement moins prolifiques pour Lalo Schifrin, toujours autant demandé à la télévision et au cinéma. C’est surtout pendant la première moitié de la décennie qu’il allait poursuivre sur le même rythme soutenu, notamment à travers Le Jour de la fin du monde de James Goldstone, Le Chinois de Robert Clouse, Le Concours de Joel Oliansky, L’Homme des cavernes de Carl Gottlieb, La Peau de Liliana Cavani, Victor la gaffe de Billy Wilder, Amityville II Le Possédé de Damiano Damiani, L’Arnaque 2 de Jeremy Paul Kagan, Osterman Weekend de Sam Peckinpah, Sudden impact Le Retour de l’inspecteur Harry de Clint Eastwood et Tank de Marvin J. Chomsky.

Suivis par Le Quatrième protocole de John Mackenzie, La Dernière cible de Buddy Van Horn et Retour de la rivière Kwaï de Andrew V. McLaglen.

Pendant les trente dernières années de sa carrière, Lalo Schifrin s’était davantage concentré sur d’autres projets musicaux. En dépit de quelques bandes originales ponctuelles, comme celles de FX 2 Effets très spéciaux de Richard Franklin, Les Allumés de Beverly Hills de Penelope Spheeris, Argent comptant, la trilogie Rush Hour et Coup d’éclat de Brett Ratner, Tango de Carlos Saura et Bronx à Bel Air de Adam Shankman.

Rush Hour 2 © 2001 Peter Sorel / Roger Birnbaum Productions / Salon Films / New Line Cinema /
Metropolitan Filmexport Tous droits réservés

Lalo Schifrin a été nommé à six reprises aux Oscars, cinq fois pour la Meilleure musique originale ou adaptée – Luke la main froide, Le Renard, Le Voyage des damnés, Amityville La Maison du diable et L’Arnaque 2 – et pour la Meilleure chanson « People alone » de Le Concours. En novembre 2018, il avait reçu des mains de Clint Eastwood un Oscar d’honneur pour l’ensemble de ses compositions.

La Cinémathèque Française lui avait consacré une rétrospective en sa présence deux ans plus tôt. Et aux éditions Rouge profond, un livre d’entretiens avec Georges Michel était paru en 2005.

Bronx à Bel Air © 2003 S. Young Emerson / Hyde Park Films / Mandeville Films / Touchstone Pictures /
The Walt Disney Company France Tous droits réservés

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