Test Blu-ray : L’érotisme selon Michel Lemoine

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Jeune premier dans les années 50, Michel Lemoine découvre les joies du cinéma bis, en tant qu’acteur tout d’abord, au tournant des années 60. Tirant tout doucement vers la quarantaine à l’époque, il mettra à profit son physique de « vieux beau » pour des cinéastes tels qu’Antonio Margheriti ou encore Mario Bava, avant de dévier, lentement mais sûrement, vers des cinéastes-cultes mais un peu moins respectés tels que José Bénazéraf, Jess Franco ou encore Max Pécas.

Avec le recul, on ne peut s’empêcher de penser que c’est au contact de ces quelques cinéastes que germera chez lui l’idée de passer derrière la caméra. Ce qu’il fera dans un premier temps sous le signe de l’érotisme, en réalisant quatre films pour grands garçons entre 1972 et 1974 : Les Désaxées, Le Manoir aux louves, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant et Les Petites Saintes y touchent, qui furent occasionnellement distribués sous d’autres titres.

Ces quatre films sont l’occasion pour Michel Lemoine de se faire la main tout en assumant clairement sa filiation avec Jess Franco, qui s’impose comme d’autant plus évidente qu’au-delà des aspects purement « bis » de son œuvre, Lemoine fait également preuve de belles qualités de metteur en scène et de technicien : photographie très soignée et compositions de plans vraiment remarquables dénotent d’une réelle « vision » de la part de l’aspirant cinéaste.

Malgré ce que son patronyme aurait pu laisser penser, Michel Lemoine n’a donc rien d’un curé. Il serait même d’ailleurs plutôt un petit coquin, dont l’œuvre avait suffisamment de panache et de qualités pour qu’on en parle encore presque cinquante ans plus tard. Les érotomanes les plus avertis savent pertinemment que les quatre premiers films de Michel Lemoine étaient disponibles depuis une quinzaine d’années dans un coffret DVD édité par KVP, et intitulé « Les Classiques de l’érotisme – Michel Lemoine ».

Malheureusement, ces DVD du coffret KVP n’étaient clairement pas à la hauteur d’un point de vue technique, et c’est aujourd’hui Le Chat qui fume qui entreprend de rectifier le tir, avec de superbes éditions Blu-ray restaurées en 4K à partir des négatifs originaux… C’est donc aujourd’hui l’heure de la redécouverte pour Les Désaxées, Le Manoir aux louves, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant et Les Petites Saintes y touchent !

Les Désaxées (1972)

France : 1972
Titre original : –
Réalisation : Michel Lemoine
Scénario : Michel Lemoine
Acteurs : Janine Reynaud, Michel Lemoine, Claudia Coste
Éditeur : Le Chat qui fume
Durée : 1h37
Genre : Érotique, Drame
Date de sortie cinéma : 11 octobre 1972
Date de sortie Blu-ray : 15 juillet 2021

Écrivain de profession et libertin dans l’âme, Michel profite de l’absence de sa femme Marianne, partie quelques jours en vacances, pour sortir dans un night-club. Vite attiré par une rousse incendiaire qui se déhanche sur la piste, il la ramène chez lui où ils passent la nuit. Cette aventure le convainc à multiplier les rencontres. Lorsque Marianne rentre au foyer, Michel l’exhorte à le suivre dans sa vie sentimentale débridée. Acceptant d’abord à contrecœur, elle finit par y prendre goût. Jusqu’au jour où elle tombe amoureuse d’un jeune homme…

Pour Michel Lemoine, l’érotisme est un Art dans tout ce qu’il a de plus « sérieux », et son premier film Les Désaxées en est une preuve manifeste. Loin de lui l’idée de simplement filmer à la chaine les ébats de corps nus à destination des voyeurs désirant se rincer l’œil : son cinéma au contraire développe une véritable réflexion – quasi-philosophique – sur l’époque et sur l’évolution des mœurs. En 1972, l’ère est à la libéralisation des idées, à l’amour libre, au refus de la notion de « propriété » en termes de sexualité, et Michel Lemoine semble bien déterminé à nous proposer une véritable pensée sur le sujet, en écho avec les préoccupations de son époque. Cette dernière se traduira dans Les Désaxées par un soin vraiment tout particulier apporté aux situations et aux dialogues, qui disserteront volontiers sur les questions d’échange, de propriété, de fidélité, tout en mettant ces concepts en perspective par le biais de l’éternelle différence hommes/femmes.

Les Désaxées s’impose donc comme un film beaucoup plus profond et réflexif qu’il n’en a l’air à priori, proposant un véritable « regard » de cinéaste sur la notion de libertinage. Ainsi, le personnage central du film, incarné par Michel Lemoine lui-même, s’affirme régulièrement comme éperdument amoureux de sa femme, mais multiplie les aventures sexuelles la nuit dans tous les clubs libertins de la capitale. Le déroulement du récit finira par nous présenter le personnage comme un véritable explorateur d’une nouvelle sexualité, constamment à la recherche de nouvelles expériences, mais dissociant totalement le physique et le mental quand il s’agit d’amour physique. Réagira-t-il de la même manière quand sa femme se laissera aller, par lassitude et par ennui plutôt que par choix délibéré, à prendre également un amant ?

L’idée de ce triangle amoureux est intéressante, et Les Désaxées l’aborde de front, sans fausse pudeur ou hypocrisie. Les scènes de cul sont ainsi assez nombreuses et variées, mais le film s’avère bien d’avantage rythmé par ses scènes de dialogues et d’échanges entre les partenaires et par l’évolution de la psyché de ces derniers que par ses scènes versant dans un érotisme pourtant torride. Comme dans beaucoup de films de l’époque cela dit, les acteurs ne sonnent pas toujours très juste dans leur jeu et leurs intonations, la faute sans doute à des dialogues un peu trop ambitieux et trop « écrits », donnant l’impression d’être récités par cœur et manquant de naturel.

Néanmoins, le savoir-faire technique absolument remarquable de Michel Lemoine donnera le change, d’autant que la tonalité des Désaxées change peu à peu au fur et à mesure que le film avance, s’enfonçant lentement mais surement vers un final plus tragique et mélodramatique que ne le laissaient augurer les premières bobines.

Le Manoir aux louves (1973)

France : 1973
Titre original : –
Réalisation : Michel Lemoine
Scénario : Michel Lemoine
Acteurs : Janine Reynaud, Michel Lemoine, Nathalie Zeiger
Éditeur : Le Chat qui fume
Durée : 1h28
Genre : Érotique, Drame
Date de sortie cinéma : 31 mai 1973
Date de sortie Blu-ray : 15 juillet 2021

Ayant postulé pour une offre d’emploi fort curieuse, Éric se rend dans un somptueux château perdu dans la campagne. Sur place, une domestique le conduit dans les appartements de Viriane, la maîtresse de maison. Celle-ci le considère brièvement, puis lui certifie qu’il n’est pas l’homme qu’elle attendait, avant de le congédier sèchement. Se sentant humilié, Éric retourne au château durant la nuit et s’introduit dans la chambre de Viriane. Il attache la belle endormie et lui fait l’amour. Au petit matin, la châtelaine décide de l’engager comme agent de ses plaisirs raffinés…

Pour les cinéphiles qui auraient découvert Michel Lemoine par l’intermédiaire de la sortie l’année dernière des Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, il n’y a point à douter que Le Manoir aux louves leur rappellera quelques souvenirs. Les deux films développent en effet un air de famille, notamment grâce à leur ambiance gothique lorgnant sur le « Bis » et évoquant énormément le cinéma de Jess Franco. Sorti en salles en mai 1973 sous le titre Les Chiennes, ce deuxième film de Michel Lemoine inverse le postulat de départ du précédent : il ne s’agira plus ici d’un homme tentant d’explorer les limites de sa sexualité en multipliant les partenaires sexuelles, mais d’une femme, une châtelaine en l’occurrence, une cougar qui cherche à trouver un toyboy qui la fasse grimper aux rideaux, mais surtout qui sache aussi rester à sa place.

Si Les Désaxées gardait et entretenait un lien certain avec le « réel » et la société du début des années 70, il est clair en revanche que Le Manoir aux louves navigue dans un univers très différent : celui de la grande bourgeoisie décadente du cinéma bis de l’époque. Si bien sûr le fait de se lancer dans la description de ce genre de déviances de la part de la classe dominante dénote d’une volonté de dénoncer l’impunité dont bénéficie une certaine catégorie sociale, l’attachement à mettre en scène une certaine idée de la lutte des classes s’efface ici assez rapidement. On évolue au contraire dans Le Manoir aux louves, et comme dans nombre de films fantastiques européens de l’époque, dans une espèce de « monde parallèle », fantasmé et clos, sans réelle intervention du monde extérieur.

Il s’agit là de motifs récurrents dans le cinéma d’exploitation des 70’s, qui nous donnait régulièrement à voir des aristocrates sadiques vivant dans d’immenses châteaux et martyrisant / torturant à tout va le petit peuple – ces fous décadents font ainsi figure de nouveaux « Dracula », ou de nouveaux barons Frankenstein dans le petit monde de l’EuroSleaze (également appelé EuroTrash). Dans le cas de Viriane (Janine Reynaud), la châtelaine du Manoir aux louves, elle disposait déjà – avant l’arrivée de son nouveau jouet sexuel incarné par Michel Lemoine – d’un homme à tout faire décrit comme un « demeuré », et de son esclave sexuelle personnelle, incarnée par Latana Decaux.

Ainsi, et grâce à une légère mais entêtante touche de fantastique (notamment relayée par la musique de Guy Bonnet), Le Manoir aux louves s’imposera peu à peu, grâce à son atmosphère remarquable, comme une espèce de brouillon des Week-ends maléfiques du Comte Zaroff. Le film est par ailleurs clairement tiré vers le haut par sa photographie, ses décors et sa mise en scène, mais ne parviendra jamais non plus à se montrer tout à fait convaincant à cause du jeu un peu suranné et too much de ses interprètes. On notera tout de même qu’en dépit des limites de son talent d’actrice, Janine Reynaud tire tout de même son épingle du jeu grâce à l’air sévère qu’elle véhicule, et qu’elle avait déjà largement exploité chez Jess Franco, Max Pécas ou Sergio Martino auparavant.

Confidences érotiques d’un lit trop accueillant (1973)

France : 1973
Titre original : –
Réalisation : Michel Lemoine
Scénario : Michel Lemoine
Acteurs : Olga Georges-Picot, Michel Le Royer, Anne Libert
Éditeur : Le Chat qui fume
Durée : 1h22
Genre : Érotique, Comédie, Film à sketches
Date de sortie cinéma : 13 septembre 1973
Date de sortie Blu-ray : 15 juillet 2021

Employée dans un cabaret comme go-go girl, Dominique rentre chez elle après son service lorsqu’elle est abordée par un ancien amant, Jean-Louis. Elle l’invite dans son appartement où le regard de l’homme est bientôt attiré par le lit circulaire se trouvant dans la chambre. Dominique lui fait alors remarquer que ce lit est l’objet d’une histoire incroyable : il possède des pouvoirs magiques, stimulant la libido des personnes qui s’y trouvent, leur faisant revivre les prouesses sexuelles de ses précédents propriétaires…

Après s’être exprimé par le biais de la chronique de mœurs et avoir repris les codes du fantastique européen des 70’s, Michel Lemoine s’attaque avec son nouveau film à un autre genre assez populaire à l’époque : le film à sketches. Ainsi, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant donnera donc ici la parole à un lit, ce qui sera l’occasion de revenir sur les différents ébats auxquels il a assisté au fil des ans. Bien sûr, il s’agit là d’une façon de parler : malgré ce qu’on peut lire ici ou là sur des sites moins attentifs ou n’ayant tout simplement pas pris la peine de voir le film, la narration de cette histoire aux multiples chapitres n’est pas à attribuer au lit lui-même, mais à l’héroïne, interprétée par Olga Georges-Picot, qui explique à son amant d’un soir comment le lit en question l’a apparemment suivie tout au long de sa vie, apparaissant en de nombreuses diverses occasions, le plus souvent sexuelles évidemment.

Purement récréatif et ne cherchant finalement jamais à dépasser son statut de petit film érotique sans prétention, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant (également connu sous le titre Les frôleuses) permet à Michel Lemoine de peaufiner les aspects les plus techniques de son Art, privilégiant la forme sans réellement avoir à se soucier du fond. La photo de Philippe Théaudière est donc très belle, et Michel Lemoine recycle une poignée de procédés stylistiques déjà largement expérimentés sur ses deux premiers films (on pense par exemple aux images en miroir pendant les scènes de cul).

Cependant, on ne pourra nier que Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant remplit parfaitement son objectif premier : celui de dévoiler autant de jeunes femmes qu’il est possible de faire tenir en un peu plus d’une heure vingt. Du côté des actrices, aux côtés d’Olga Georges-Picot, on notera donc la présence d’Anne Libert, vue dans plusieurs films de Jess Franco (La fille de Dracula, Les Démons…), de la juvénile Nathalie Zeiger, déjà vue dans Le Manoir aux louves, ou encore de Marie-Georges Pascal, surtout connue pour avoir tenu le rôle principal des Raisins de la mort de Jean Rollin (1977).

On pourra également souligner la présence de Marie-Hélène Règne, autre actrice ayant tourné avec Rollin, et dont la photo ornera la jaquette du film que nous évoquerons juste après, Les Petites saintes y touchent. Bien sûr, on retrouve également au générique des Confidences érotiques d’un lit trop accueillant la compagne de l’époque de Michel Lemoine, Janine Reynaud, qui bénéficie d’un rôle assez ingrat face à Bunny Godillot, et Martine Azencot (Les Désaxées), qui sera la victime consentante d’un pelotage collectif sur l’air du « Tannhäuser » de Richard Wagner. Une scène inspirée qui n’est d’ailleurs pas la seule du métrage, assez enlevé et amusant – certains gags fonctionnent encore bien aujourd’hui, de même que certaines idées, telles que cette partie de flipper proposée en montage alterné avec une scène d’amour. Ne secouez pas trop, ça va tilter !

Les Petites Saintes y touchent (1974)

France : 1974
Titre original : –
Réalisation : Michel Lemoine
Scénario : Michel Lemoine
Acteurs : Jacques Bernard, Marie Hélène Règne, Nathalie Zeiger
Éditeur : Le Chat qui fume
Durée : 1h23
Genre : Érotique, Comédie, Film à sketches
Date de sortie cinéma : 3 décembre 1974
Date de sortie Blu-ray : 15 juillet 2021

Des amies ayant fréquenté le même pensionnat se retrouvent et racontent à tour de rôle leurs récentes expériences amoureuses. Celles-ci s’avèrent aussi variées que croustillantes, de l’initiation d’un élève par une enseignante au quiproquo en compagnie d’un lord, en passant par le faux Anglais mais véritable séducteur, le nageur obsédé par sa condition physique et, bien évidemment, l’amour en groupe…

Nous voici déjà au quatrième volet de la « tétralogie érotique » de Michel Lemoine pré- Week-ends maléfiques du Comte Zaroff. De la même façon que Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant, Les Petites saintes y touchent est un film à sketches à l’ambiance légère, rompant clairement avec l’ambiance sombre de ses deux premiers films. Probablement influencé par le succès de la « trilogie paillarde » de Jean-François Davy, initiée en 1972 avec Bananes mécaniques (qui attirerait plus d’un million de français dans les salles), Lemoine joue à nouveau le jeu de la décontraction et de l’humour. Un peu trop sans doute au goût des distributeurs, qui rebaptisèrent le film Jeunes filles en extase, sans doute pour coller davantage à l’énorme succès érotique de l’année 1974, à savoir Emmanuelle (9 millions d’entrées), sorti quelques mois auparavant.

Les Petites saintes y touchent met donc en scène une poignée d’anciennes pensionnaires d’une institution pour jeunes filles se retrouvant dans un couvent des années après et se racontant leurs expériences sexuelles. Dans la lignée du précédent film de Michel Lemoine, l’histoire est ici composée de plusieurs petits sketches certes polissons, mais surtout extrêmement tournés vers l’humour, avec de nombreux gags tournant autour des stéréotypes sur les mœurs anglaises et françaises. Une jeune femme en voyage à Londres et bien décidée à se taper un anglais (Nathalie Zeiger) se fait piéger par ce qu’elle croit être un séducteur british, qui en réalité est un français imitant l’accent. Une jeune professeure d’anglais (Catherine Mouton) encourage à sa manière son élève à bien prononcer les « H » aspirés, alors que la mère du gamin écoute derrière la porte. Une femme (Maria Mansini) fait croire à trois hommes qu’elle ne comprend pas un mot de français s’essaie au sexe de groupe et les épuise tous. Une innocente jeune fille au pair (Régine Cardot) et une call-girl de luxe (Marie-Hélène Règne) sont envoyées par erreur respectivement à un Lord pervers et à une petite famille britannique…

Comme vous pouvez vous en douter à la lecture de ces quelques situations, Les Petites saintes y touchent s’avère un film assez amusant, comportant des scènes de sexe pour de rire, outrageusement simulées et exagérées, jusqu’à un final inattendu et assez réjouissant. La photo de Philippe Théaudière est comme d’habitude tout à fait soignée, et confère au film de Michel Lemoine une ambiance remarquable.

Les Blu-rays

[4,5/5]

C’est donc Le Chat qui fume qui nous propose donc de redécouvrir cette « tétralogie érotique » de Michel Lemoine, composée de Les Désaxées, Le Manoir aux louves, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant et Les Petites Saintes y touchent. Les quatre films sont disponibles à l’unité dans des éditions Blu-ray en boitier plastique dont la maquette et la composition graphique est toujours signée Frédéric Domont – classieux.

Côté image, les films ont été restaurés en 4K par Le Chat qui fume, et le résultat est au-delà de toutes nos attentes les plus folles : vous pouvez jeter les DVD qui composaient votre coffret de 2007, ou jouer au freesbee avec, franchement, vous n’aurez jamais à les regretter. Les quatre films sont naturellement au format respecté et encodés en 1080p. Les nouvelles copies sont bluffantes de précision, avec des couleurs, des contrastes et un niveau de détail assez surprenants – pour quiconque avait déjà vu les quatre films, il s’agit d’une totale redécouverte. Le grain argentique a globalement été scrupuleusement préservé, la définition est accrue et les couleurs sont superbes : c’est ce qu’on appelle un joli upgrade Haute-Définition. Le boulot a été fait -et bien fait- pour que nous puissions découvrir les quatre films de Michel Lemoine dans les meilleures conditions possibles. Du côté des enceintes, les films nous sont proposés en DTS-HD Master Audio 2.0, en mono d’origine évidemment. Les mixages sont tout à fait satisfaisants, clairs et équilibrés, et la musique de Guy Bonnet est tout particulièrement mise en avant.

Du côté des suppléments, chaque Blu-ray comporte son lot de suppléments. Chaque Blu-ray nous propose donc tout d’abord un long entretien avec Michel Lemoine (1h26), long mais tout à fait passionnant. Le regretté scénariste / réalisateur y évoquera son parcours, avec modestie et même un certain humour pince sans rire – on notera par exemple qu’il se réjouit d’être le seul à avoir fait tourner Jeanne D’Arc dans Les Petites saintes y touchent et que celle-ci y « brûlait les planches ». Il évoquera ses débuts chez Sacha Guitry, les scandales liés à l’érotisme de ses premiers films, ainsi que son amour pour l’érotisme et le fantastique. Chaque Blu-ray comporte également les bandes-annonces des films de Michel Lemoine Le Manoir aux louves, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant, Les Petites saintes y touchent et Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff.

En plus de cela, on pourra noter que le Blu-ray du Manoir aux louves nous propose également une intéressante scène coupée (9 minutes), qui pour le coup aurait permis, si elle n’avait pas été écartée du montage final, de faire basculer totalement le film dans une ambiance fantastique proche des Week-ends maléfiques du Comte Zaroff.

Le Blu-ray des Petites saintes y touchent comporte aussi une large poignée de scènes coupées prolongeant les passages érotiques de plusieurs sketches (8 minutes), mais nous propose même carrément un sketch inédit mettant en scène Joëlle Coeur dans le rôle d’Ursula (14 minutes). On trouvera également un court-métrage intitulé Lamérique (18 minutes), tourné en même temps que Les Petites saintes y touchent et reprenant grosso modo la même intrigue que le sketch coupé, mais mettant en scène Françoise Dammien. Intéressant !

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