Test DVD : La vengeance de la femme au serpent

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La vengeance de la femme au serpent

 
États-Unis : 1988
Titre original : Gator bait II – Cajun justice
Réalisation : Beverly Sebastian, Ferd Sebastian
Scénario : Beverly Sebastian
Acteurs : Jan Sebastian, Tray Loren, Paul Muzzcat
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h37
Genre : Thriller, Action
Date de sortie DVD : 2 octobre 2018

 

 

Venant d’épouser Big T., un cajun, Angélique part vivre en Louisiane, au beau milieu des marais et des crocodiles. Elle y apprend la vie rude des autochtones, quand une bande de rednecks, dont le chef est le rival de Big T., tue ce dernier et enlève la jeune femme. La belle va devoir user de courage et, pour se venger, de cruauté à la hauteur des sévices subis…

 

 

Le film

[3,5/5]

Suite tardive des Marais de la haine (Gator bait, 1974 – lire notre article), La vengeance de la femme au serpent (Gator bait II : Cajun justice, 1988) permet à Beverly et Ferd Sebastian de proposer au public une espèce de « variation » sur le thème du premier film. Difficile en effet de réellement parler de suite, car si certains personnages du film original sont réutilisés, il ne semble pas réellement y avoir de continuité entre Gator bait et Gator bait II : une façon peut-être de souligner le côté « archétypal » des personnages évoluant au cœur des deux films. Et dans le rôle de la sauvageonne rouquine qui va dessouder tout le monde à grands coups de calibre 12 dans le cul, en lieu et place de Claudia Jennings, décédée en 1979, on trouvera donc Jan MacKenzie. Actrice à la carrière très furtive, Jan MacKenzie s’avère une personnalité dont on ne sait finalement que peu de choses, les informations la concernant s’avérant assez nébuleuses. Si le site de référence IMDb nous indique qu’elle est (ou a été) mariée à Ben Sebastian, un des fils du couple de réalisateurs, l’entretien avec les deux cinéastes disponible sur le DVD nous indique au contraire qu’elle était mariée avec Tracy Sebastian, qui reprenait dans La vengeance de la femme au serpent le rôle de Big T qu’il avait tenu, enfant, dans Les marais de la haine. Comme si cela n’était pas encore assez compliqué, Tracy Sebastian est crédité au générique sous le nom de Tray Loren ; IMDb présente d’ailleurs Tracy Sebastian et Tray Loren comme deux personnes différentes. Cependant, l’ex-acteur est inscrit sur Facebook sous le nom de Tracy Loren Sebastian, et ne semble plus être marié avec Jan Sebastian / MacKenzie. Concernant l’actrice, on sait qu’elle s’est retirée du cinéma à la fin des années 80 et s’était lancée en 2009/2010 dans la fabrication de plateaux de service artisanaux sur mesure. Son site n’existe cependant plus, et son compte Twitter n’a pas donné de signe de vie depuis 2013, date à laquelle elle faisait de la publicité pour les bougies artisanales fabriquées par son fils. Cela dit, la découverte de ces éléments disparates ne font finalement que confirmer que le clan Sebastian était décidément tourné vers une certaine culture de « l’artisanat », impression tenace et durable à la découverte de La vengeance de la femme au serpent.

On notera que le film est en fait une œuvre de commande, sollicitée par la Paramount suite au carton du premier film en vidéo ; non distribué dans les salles, La vengeance de la femme au serpent était dès le départ destiné au marché de la vidéo et du câble. Années 80 obligent, le film de Beverly et Ferd Sebastian est donc tourné en vidéo, et sa facture technique s’avère assez inférieure à celle du film d’origine. Mais en revanche, avec son intrigue suivant la croisade sanglante d’une femme s’étant fait violer par un groupe de péquenauds, La vengeance de la femme au serpent devient un véritable « rape and revenge », ce que le premier Gator bait n’était pas. Par conséquent, il est presque « logique » que le film de 1988 se révèle rapidement plus généreux que son modèle en termes d’outrances et de séquences déviantes. Ainsi, la plastique de Jan MacKenzie est-elle largement plus dénudée et mise à contribution dans ce film que celle de Claudia Jennings dans le précédent ; le film s’avère également un peu plus violent et gore. Ce côté décomplexé est d’ailleurs sans conteste l’élément le plus réjouissant de l’œuvre, dans le sens où si l’on excepte ces quelques sursauts déviants, Ferd Sebastian se contente de nous resservir la même recette narrative et formelle, donnant une importance déterminante aux décors naturels de Louisiane, et entrecoupant son intrigue de courses-poursuites en bateaux à travers les marais.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Sorti en parallèle avec Les marais de la haine, La vengeance de la femme au serpent débarque donc en DVD sous les couleurs d’Artus Films, l’éditeur lui offrant un beau digipack au cœur de sa toute nouvelle collection « rednecks ». Techniquement, le DVD compose avec la qualité formelle du film, et proposé une image correcte au format 1.37 :1 respecté. Pas de problème de compression à l’horizon et côté son, VF et VO anglaise sont naturellement proposées au choix en Dolby Digital 2.0 d’origine. Les sous-titres sont clairs et sans fautes.

Dans la section bonus, l’éditeur nous propose tout d’abord une présentation du film par Maxime Lachaud, auteur de l’ouvrage « Redneck Movies : Ruralité et dégénérescence dans le cinéma américain » (Rouge profond, 2014). Ce dernier y revient plus particulièrement sur le « rape and revenge », qui a fait les beaux jours du film de rednecks après Délivrance. Sa présentation, d’une durée d’environ 26 minutes, complète parfaitement celle qu’il avait signé pour le DVD des Marais de la haine. On poursuivra ensuite avec un making of rétrospectif du film, durant lequel le couple de réalisateurs, Ferd et Beverly Sebastian, reviennent sur la genèse un peu particulière du film, les conditions de tournage et leur volonté de se tourner d’avantage vers la culture cajun. Un deuxième module, que l’on trouvait également sur le DVD du premier film, nous propose de (re)découvrir l’élevage de lévriers de Bervely Sébastian : le couple s’est en effet visiblement tourné vers la religion à un moment donné de leur existence et a abandonné le cinéma pour se consacrer aux chiens. On terminera avec un les traditionnelles bandes-annonces.

 

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