Test Blu-ray : Gankutsuou – Le comte de Monte-Cristo – L’intégrale

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Gankutsuou – Le comte de Monte-Cristo – L’intégrale

 
Japon : 2004
Titre original : Gankutsuô
Créateur : Mahiro Maeda
Acteurs (VO) : Joji Nakata, Jun Fukuyama, Daisuke Hirakawa
Éditeur : @Anime
Durée : 9h environ
Genre : Série TV, Animation, Science-fiction
Date de sortie BR : 27 janvier 2016

 

 

Dans un monde futuriste, Paris demeure la ville des lumières. Le jeune Albert de Morcerf et son ami d’enfance Franz d’Epinay décident d’échapper au morne quotidien d’une existence oisive en se rendant sur la planète Luna à l’occasion du carnaval. Ils font la connaissance d’un mystérieux personnage dont le charisme n’a d’égal que sa richesse : le Comte de Monte-Cristo. Si Franz considère ce dernier comme froid et manipulateur, Albert est fasciné par l’énigmatique Comte et lui promet de le faire introduire auprès de la bonne société parisienne. Mais dans l’ombre de cette amitié naissante, de sombres secrets motivés par un profond désir de vengeance vont changer à jamais la vie du jeune Albert…

 

 

La série

[5/5]

Développée par Mahiro Maeda et le studio Gonzo il y a déjà plus de dix ans, Gankutsuou – Le comte de Monte Cristo demeure une des séries les plus uniques et les plus indispensables jamais produites par ce studio incontournable. Avec son design aussi déroutant que littéralement époustouflant (tout en aplats comme une sorte de patchwork vivant), la série librement adaptée d’Alexandre Dumas et Alfred Bester (Terminus, les étoiles) nous plonge dans un monde étrange, une sorte d’uchronie dont la trame sombre et certains passages présentant par exemple la Lune comme une zone de non-droit peuvent évoquer une vague idée de dystopie, même si le cœur de la série n’est clairement pas là. La vision du futur proposée par la série n’est pas un élément clé : les thèmes abordés par Maeda sont bien plus intemporels (vengeance, cupidité, adultère) et situent d’avantage Gankutsuou dans une époque indéterminée, un arrière-plan certes par moments très ludique mais surtout destiné à mettre en perspective l’humanité de ses personnages.

Car Maeda croit en l’homme et en l’humanité, et le point fort de Gankutsuou est bien de soulever quelques questions philosophiques fortes, notamment sur le thème de la justice et de la vengeance. L’assouvissement de la vengeance, avec la Mort et la destruction comme objet du désir dans le cas du Comte de Monte Cristo (ici qui plus est clairement représenté comme un vampire) n’est-elle pas une ultime représentation d’un « objet a » Lacanien que le comte n’arrivera jamais à atteindre ? En d’autres termes, la vengeance, même si elle lui parait absolument justifiée, le conduira-t-elle au bonheur ? Une des autres profondes réussites de Gankutsuou – Le comte de Monte Cristo se trouve dans les liens tissés entre le jeune Albert et le comte au fil des 24 épisodes. Mentor, ami, humain, incorruptible, le comte est une figure paternelle pervertie, puisqu’il s’agit également et avant tout d’un manipulateur, uniquement mu par son désir de vengeance.

Mais trop en dire serait un crime pour ceux n’ayant pas encore eu la chance de se plonger dans l’univers étrange de Gankutsuou – Le comte de Monte Cristo. Claque graphique et visuelle, rythme soutenu, approche narrative et philosophique remarquable : l’œuvre de Mahiro Maeda est décidément l’une des plus abouties et inclassables dont n’ait jamais accouché l’animation japonaise. A voir absolument.

 

 

Le coffret Blu-ray

[4,5/5]

Avant d’arriver en Haute Définition sous les couleurs de @Anime, Gankutsuou – Le comte de Monte Cristo était déjà sorti en 2006 dans le catalogue de Kero, éditeur aujourd’hui disparu. Toujours très attentif au packaging, @Anime choisit aujourd’hui de sortir son premier steelbook, objet très prisé des collectionneurs, orné d’un demi fourreau et contenant également un livret de croquis de 16 pages couleurs… Admirez plutôt la bête :

 

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Côté technique, comme à son habitude, @Anime a soigné ses transferts et nous livre un rendu Haute Définition absolument irréprochable : définition précise, couleurs littéralement explosives, piqué à tomber, master full HD 1080p (bel et bien cadencés à 24 images / seconde), aucun souci d’encodage à déplorer. On tire à nouveau notre chapeau à l’éditeur, d’autant que côté son, le spectacle acoustique est également excellent : Version française et VO japonaise s’affirmeront dans un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 d’origine, ou elles trouveront leur épanouissement acoustique optimal. On notera par ailleurs que le doublage français est très soigné, assuré entre autres par Antoine Tomé et François Creton.

Du côté des suppléments, en plus du livret de croquis déjà disponible dans le steelbook, l’éditeur nous propose les traditionnelles versions « clean » des génériques de début et de fin (sans les mentions écrites). Bref, en deux mots comme en cent, même si l’on ne retrouve pas les suppléments disponibles sur l’édition Kero, l’éditeur nous livre tout de même un très beau boulot éditorial, privilégiant l’aspect « collection », spartiate et visuel, à la profusion d’informations dans tous les sens.

 

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