Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer, la critique pour

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Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer, la critique pour

Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer

Français : 2011
Titre original : Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer
Réalisateur : Thomas Bardinet
Scénario : Thomas Bardinet
Acteurs : David Prat, Lou de Laâge, Sarah Coulaud
Distribution : NiZ !
Durée : 1h 15min
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 25 avril 2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Sans doute vous est-il déjà arrivé de ne pas aimer du tout des films auxquels vous trouviez par ailleurs des qualités indiscutables de beauté formelle. Et le contraire ? Aimer un « petit » film, réalisé avec des moyens modestes, présentant de-ci de-là des défauts évidents ? C’est peut-être, sans doute, ce qui peut vous arriver à la vision de Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer.

Synopsis : Nino a 16 ans, les vacances commencent et son coeur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la délicieuse Nathalie qu’il connait depuis toujours. Celle-ci refuse que « l’homme de sa vie » s’éloigne d’elle aussi inexorablement que son enfance…

Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer, la critique pour

Une réalisation très particulière

Thomas Bardinet fait partie de ces réalisateurs peu connus qui se battent pour réaliser des films très personnels dans des conditions difficiles. On ne peut pas dire que les spectateurs se soient précipités pour voir ses films précédents, Le Cri de Tarzan, Les âmes câlines ou  les petits poucets. Peut-on espérer que le succès de Cloclo puisse permettre d’attirer des spectateurs croyant avoir à faire à un biopic consacré à Nino Ferrer ? Dans ce cas, ils auraient tort car ce film n’est en rien un biopic mais, au final, ils auraient raison car Nino etc.  est une œuvre d’une grande sincérité et éminemment sympathique. Pour son 4ème film de fiction, Thomas Bardinet a décidé de se passer d’équipe technique : lors du tournage, il y avait les comédiens et lui. « Sans oublier la nature », rajoute-t-il ! Un dispositif qu’il avait déjà testé dans La petite mêlée, un documentaire consacré à une équipe d’enfants rugbymen. « Le son est le principal souci technique quand on est seul » précise Thomas Bardinet, tout en rajoutant : « L’avantage de la fiction sur le documentaire , c’est que l’on peut prévoir où et quand l’acteur va parler ». Au final, le pari a été gagné haut la main : si les images ne sont pas d’une grande beauté, on entend distinctement tous les dialogues, ce qui, reconnaissons le, est rarement le cas dans la plupart des films, fussent-ils dotés d’une équipe son complète.

Les amours adolescentes, il y a 50 ans

Thomas Bardinet aime la chanson française : il avait demandé à Dick Annegarn d’écrire la musique du Cri de Tarzan  et  il avait emprunté le titre du film Les âmes câlines à Michel Polnareff. Ce coup ci, ce sont trois chansons de Nino Ferrer qui constituent l’épine dorsale de Nino etc.. Des chansons qui ne font pas partie des tubes de ce chanteur qui a toujours souffert de devoir sa notoriété à des chansons pour lesquelles il avait peu d’affinité.  Là-dessus, Bardinet a bâti un scénario dans lequel Nino Ferrer est un prétexte, le véritable sujet étant les amours adolescentes, celles de Nino, imaginées, celles de Thomas, regardées avec nostalgie. Ces amours adolescentes des années 50, avec des rapports entre garçons et filles très différents de ce qu’ils sont maintenant, paraîtront très mièvres au jeune public d’aujourd’hui mais cette peinture d’une grande vérité apporte un bain de fraicheur qui fait plaisir à voir.

Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer, la critique pour

Lou de Laâge, une comédienne qu’on reverra à coup sûr

Originaire de Pessac comme Jean Eustache, c’est dans la famille Eustache/ Rohmer que l’on peut aller chercher les modèles du cinéma de Bardinet. Quant aux comédiens, c’est à Montendre, un village des Charentes-Maritimes, qu’il les a découverts : David Pratt (Nino), Lou de Laâge (Natacha, une comédienne dont Nino tombe amoureux), Sarah Coulaud (Nathalie, son amie d’enfance) et Benoît Gruel (Polo) sont issus de la troupe de théâtre « Les Piccolos » et Thomas Bardinet les a vus répéter « Arlequin serviteur de deux maîtres », la pièce de Goldoni.  Une certitude se dégage de la prestation de ces quatre comédiens : on n’a pas fini de voir Lou de Laâge sur nos écrans !

Résumé

Si vos goûts vous portent vers un certain genre de cinéma, celui des Petites amoureuses de Jean Eustache, celui des contes moraux d’Eric Rohmer, laissez vous tenter par Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer. Réalisé avec peu de moyens, c’est un véritable bain de fraîcheur. Voir ce film vous permettra en plus de déclarer plus tard : « Lou de Laâge, je l’ai découverte avant tout le monde dans un petit film très sympathique de Thomas Bardinet »

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=f-JB9uxZt2w[/youtube]

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