Critique : Bellflower

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Bellflower

Bellflower

USA : 2011
Titre original : Bellflower
Réalisateur : Evan Glodell
Scénario : Evan Glodell
Acteurs : Evan Glodell, Jessie Wiseman, Tyler Dawson
Distribution : Oscilloscope Pictures
Durée : 1h46
Genre : Action , Drame , Romance
Date de sortie : Prochainement

3/5

Bellflower, c’est le film d’une vie, celle d’Evan Glodell qui endosse ici les casquettes de réalisateur, producteur, scénariste, monteur et acteur principal. Un premier film qui se veut forcément autobiographique, ce qui est positif et négatif à la fois…

Synopsis : Deux amis consacrent tout leur temps libre à la construction de lance-flammes et d’armes de destruction massive dans l’espoir qu’éclate une apocalypse mondiale qui laisserait la place à leur gang imaginaire, « Mother Medusa ».

Bellflower

Présenté au festival de Sundance 2011, Bellflower est un pur produit du cinéma indépendant américain. Une œuvre complexe qu’Evan Glodell a mis en scène en 3 ans. Le rendu final est une petite pépite brute de décoffrage d’une beauté saisissante. Bellflower, c’est une photographie magnifique et une réalisation soignée qui nous propose l’un des films les plus beaux visuellement de cette année 2011, pour un budget total de 17 000 dollars, ça laisse rêveur…

Le scénario s’articule autour d’une histoire d’hommes, un duo d’amis d’enfance devenus de jeunes adultes sans avoir mis de coté leurs rêves. Ces jeunes adultes de la génération 80 refusent de grandir et se perdent dans leurs souvenirs d’enfance, pour nos deux amis ce sera Mad Max et son lance-flammes ainsi que des voitures de guerre post-apocalyptique que le duo tente de fabriquer. Le scénario offre une belle vision nostalgique de cette période charnière que toute une génération connait bien et qui, ici, est magnifiquement retranscrite. Mais dans cette histoire il fallait forcément un élément perturbateur. Ce sera une jeune femme, Milly.

Woodrow et Milly font une rencontre improbable et vivent une belle histoire d’amour qui finira dans les larmes tout en amenant une seconde partie plus confuse qui entache l’ensemble de l’œuvre. Car la belle Milly va tromper Woodrow, ce qui va déclencher une succession de moments très difficiles pour le héros. Le film semble prendre alors une tournure de revenge movie assez maladroit et enchaine les passages à vide, souvent inutiles, qui ne font que retarder l’échéance.

Bellflower

La démence prend part dans l’esprit torturé du héros, ce qu’Evan Glodell met en scène avec brio comme s’il avait fait ça toute sa vie. Le réalisateur offre des scènes silencieuses où la folie est omniprésente et annonce un final tragique. Finalement on sort de Bellflower totalement abattu par une œuvre pessimiste qui ne finit pourtant pas si mal que ça. La force du film est de nous faire passer par des émotions contraires et de provoquer un sentiment d’empathie intense pour un personnage réaliste auquel on s’identifie facilement. Finalement on traverse un moment de vie qui comporte du bonheur et des espérances mais surtout des désillusions qui nous ramènent toujours un peu vers notre vécu personnel.

Dommage que Bellflower se complique sur la fin et tarde à conclure, on pardonnera volontiers Evan Glodell qui s’est pris les pieds dans le tapis. Car finalement les 1h46 du film sont intenses, avec des images de toute beauté (les décors sales, les corps humides, l’omniprésence du métal et du sable qui transpirent sa Californie natale) on pardonnera les petites erreurs de lourdeurs dans le script, probablement issues d’un scénario trop intimiste et à un premier film forcément imparfait.

Résumé :

Bellflower est un premier film étonnant, trop brut pour toucher un large public mais qui propose un scénario qui sent bon la nostalgie, servi par une interprétation touchante et surtout une photographie incroyable.

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