Bedevilled

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Bedevilled

BedevilledBedevilled

Corée du Sud : 2004
Titre original : Bedevilled
Réalisateur : Jang Cheol-soo
Scénario : Jang Cheol-soo
Acteurs : Seo Younghee, Ji Sungwon, Min-ho Hwang
Production : Distrib Films
Durée : 1h55
Genre : Horreur, thriller
Date de sortie : Inconnue

Réalisation : [rating:4.0]
Scénario :      [rating:3.5]
Acteurs :        [rating:4.0]
Musique :       [rating:3.0]
Globale :         [rating:3.5]

Bedevilled est le premier film du sud coréen Jang Cheol-soo tourné en 2010. Le film a fait fureur lors du 18ème festival du film fantastique de Gérardmer et a remporté le grand prix. Bedevilled est à la croisée d’un thriller sombre et d’un film d’horreur, notamment à cause de ses scènes extrêmement violentes.

Bedevilled

Synopsis : Haewon est une jolie trentenaire célibataire. Contrainte de partir en congés, elle se rend à Moodo, une petite île sur laquelle elle passait ses vacances étant plus jeune. Elle y retrouve Boknam, son amie d’enfance, soumise à la volonté tyrannique de ses habitants et à des humiliations quotidiennes. Boknam supplie Haewon de l’aider à s’échapper, mais celle-ci refuse de s’impliquer dans une situation qui s’apprête à basculer dans l’horreur…

Un retour aux racines qui va tout changer

Bedevilled

Le début de Bebevilled ressemble à celui de Jusqu’en enfer de Sam Raimi. En effet, dans les deux films, les jeunes femmes que l’on suit semblent avoir réussi professionnellement mais sont  égoïstes : l’une refuse un crédit à une vieille femme dans le but de se faire bien voir par son patron et l’autre ne souhaite pas témoigner contre des violeurs meurtriers craignant des représailles. La force des choses pousse alors la jeune femme de Bedevilled à retourner sur l’île où elle a grandi et c’est à cet instant que la véritable histoire débute.

A partir de ce moment le film reprend les codes du cinéma Coréen avec un rythme bien plus lent, une réalisation contemplative et des thèmes récurrents comme l’amitié, l’enfance et les difficultés de l’existence. Car sur l’île où retourne Haewon vit sa meilleure amie d’enfance, fascinée par la belle femme des villes symbole de réussite. On comprendra par la suite qu’elle est subjuguée par Haewon parce qu’elle idéalise sa vie, étant elle-même en proie à des sévices terribles. L’île sur laquelle se déroule l’action est peuplée d’une dizaine de personnes seulement,  toutes aliénées par la solitude et, probablement, par la consanguinité.

Une montée en puissance progressive

Comme dans tout bon revenge movie, on voit la meilleure amie, qui au passage devient le personnage principal, vivre un enfer. Et la force du film vient de là. Jang Cheol-soo construit minutieusement une ascension dramatique qui va très loin et réussit à émouvoir le plus dur des spectateurs, pour arriver à bout de souffle à un final totalement incroyable dans lequel la folie a pris le pas sur la raison et où l’on est obligé d’applaudir à chaque coup de serpe donné aux insulaires.

Bedevilled
Jang Cheol-soo :
une réalisation léchée

Le metteur en scène, également scénariste du film, nous propose une œuvre au sujet de la maltraitance, de l’inceste et des méfaits de la drogue, sans jamais être moraliste mais en marquant le spectateur par la dureté des faits. Les décors sont beaux, et pour la grande majorité tournés sur l’île de Kaneto Shindo complètement coupée du reste du monde. On assiste à des actes terribles sur fond de décors paradisiaques. Diablement efficace. Malgré tout, des longueurs sont présentes et avant le basculement final, certains passages auraient pu être coupés.

Résumé :

Bedevilled est un poème sur la vengeance, une ode aux frustrés de l’existence et à tous ceux qui ont déjà rêvé de trancher la gorge de leurs voisins parce qu’ils faisaient trop de bruit, ou de décapiter leur supérieur car il les insupportait.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QBvo4TvbDBU[/youtube]

2 Commentaires

  1. Bonne critique, dommage que la conclusion soit loupée.
    Parler d’ode et de poème est, d’une part, très maladroit concernant un tel film.
    Ensuite, il ne s’agit aucunement de « trancher la gorge de quelqu’un parcqu’il fait trop de bruit » ou de tuer son supérieur insupportable. Il n’est pas non plus question de « frustrés de l’existence », puisque qui ne serait pas frustré en vivant les déboires de celle qui deviendra, au fil des minutes, le monstre sanguinaire que l’on percevait plutôt dans le regard de ses bourreaux, au début du film. La violence véhiculé dans Bedevilled et donc bien plus complexe qu’une crise de folie pulsionnelle: le point essentiel du film et l’incroyable retournement de situation qui se produit chez le spectateur, empli de dégout pour les bourreaux et de compassion pour le martyr au début du film, puis… vous comprendrez la suite.
    A mon sens, c’est là qu’il fallait appuyer sur la conclusion.
    Cela dit, bonne critique, je le répète. Plutôt d’accord sur l’ensemble.

  2. Je suis assez d’accord avec votre analyse, même si je considère que Bedevilled est un revenge movie et qu’à ce titre il permet de soulager nos frustrations de violence à travers cette histoire dans laquelle la vengeance semble totalement juste (même si elle ne l’est jamais vraiment).

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