The Caller

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The Caller

The Caller de Matthew Parkhill The Caller

Grande Bretagne : 2011
Titre original : The Caller
Réalisateur : Matthew Parkhill
Scénario : Sergio Casci
Acteurs : Rachelle LeFevre, Stephen Moyer, Luis Guzman
Distribution : Inconnue
Durée : 1h30
Genre : Thriller
Date de sortie : Inconnue

Globale : [rating:4][five-star-rating]

The Caller a obtenu cinq nominations au Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel en 2011. La consécration pour le réalisateur et scénariste Matthiew Parkhill (Attraction Fatale 2003, Nick Cutter et les portes du temps). Cet excellent thriller fantastique était de fait sélectionné hors compétition au Festival de Gérardmer 2012. Un chef d’œuvre à découvrir absolument.

Synopsis : En phase de divorce, Mary déménage dans une nouvelle maison. Traumatisée par son futur ex-mari, un homme caractériel et violent, elle essaie tant bien que mal de tourner la page. Un soir, elle reçoit un coup de téléphone d’une inconnue sur l’ancien appareil qui traînait dans le salon avant son arrivée. Au bout du fil, Rose, une sympathique vieille dame avec laquelle elle développe une relation téléphonique amicale. Mais après quelques échanges, Mary se pose des questions sur la santé mentale de son interlocutrice, qui affirme l’appeler du passé. La donne change radicalement lorsque Rose commence de la harceler et la menacer…

The Caller

Immersion dans un climat anxiogène

Avec The Caller, une règle s’impose : ne surtout pas se fier à un résumé de la trame générale qui laisse présager une visite conventionnelle d’un film de plus sur la « peur au bout du fil ». Les codes très convenus volent en éclat.

Le script est si travaillé que l’histoire envoute lentement mais sûrement. Mary (Rachelle Lefevre, Twilight) s’installe dans un appartement aux couleurs aussi ternes que son existence. Un vieux téléphone à cadrans retenti. Une voix éraillée et confuse d’une vielle dame réclame des nouvelles d’un ancien locataire. Ces appels se renouvèlent inlassablement. Mary réalise que ces appels proviennent du passé. Plus troublant, au bout du fil celle qui se présente comme Rose n’est pas complètement sénile : elle parle avec précision de dates et de personnes en 1979…

L’interprétation talentueuse de Rachelle Lefevre provoque une adhésion à son sort. Les appels téléphoniques ne servent pas seulement au classique harcèlement. Le vrai tour de force de The Caller est de réussir à prendre une voie bien plus complexe et originale. Récemment divorcée, Mary se retrouve submergée par une angoisse tenace. Son isolement est poussé jusqu’à l’étouffement : le cadre sombre de son appartement est son nid et le décor central du film.

Les coups de fils qui se succèdent inlassablement, conduisent à une vertigineuse sensation d’inquiétude et d’appréhension : les propos sont totalement instables, évolutifs et imprévisibles. Lorsque Mary tente d’y mettre un terme, la voix devient implorante, pleureuse ou amicale. Mais aux moindres doutes, la voix se fait plus virulente et menaçante : « je viens du futur et je le prouve ». Lorsqu’elle veut se dérober c’est l’injonction « quand j’appelle je veux que tu répondes »… Des oscillations qui majorent efficacement un climat anxiogène au paroxysme.

The Caller de Matthew Parkhill

Entre réalité et cauchemar

En parallèle c’est un délitement subtil du sens des réalités qui s’opère. The Caller acquière ainsi une superbe dimension fantastique. Cet aspect dominant n’empêche pas pour autant une touche également horrifique.

Les éléments de rationalité chavirent peu à peu. Les appels de Rose ne cessent d’émietter l’érosion du rapport de Mary au monde qui l’entoure et l’emprisonne encore davantage sur un fragile fil de soie au bord de la folie. Cette dernière découvre des indices cachés et des éléments dans les lieux : un mur de brique puis des objets, le garde-manger, un album photo. Entre le présent et le passé la frontière s’effiloche. Le téléphone est bien matériel, mais sa résonnance puissante sur Mary lui confère les attributs d’une personnalité perturbée avec laquelle elle n’a d’autre choix que de composer.

A cette «relation » déjà étonnante et presque surréaliste, se superpose un rapport très tendu avec Steven son ex-mari. Brillamment interprété par Ed Quinn ses apparitions retranchent Mary dans l’effroi. Elle noue une relation affective avec John un professeur de mathématique et se lie d’amitié à George le gardien de l’immeuble. Un semblant d’existence purement tangible sur lequel l’héroïne tente de s’agripper pour ne pas sombrer complètement dans le cauchemar.

Cette constante tentative de trouver un ancrage au réel ou pas s’avère vraiment éprouvante et très réussie… et ne restera pas sans réponses. Et à ce stade, il serait malvenu d’en dévoiler davantage. D’ailleurs, la réalisation des plus classiques contribue somme toute très bien à laisser peu d’alternative pour préserver une issue à la tonalité horrifique. Car The Caller impressionne non pas par une tournure très sanglante et violente, mais sur le registre d’un développement de thèmes difficiles qui peut toucher chacun ou chacune d’entre nous.

 Résumé

The Caller balaye d’une main adroite et très subtile les codes habituels du thriller en constituant un tout redoutablement efficace et très innovant. Très original, et brillamment interprété, c’est une perle rare à ne pas manquer.

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