
Parmi les nouvelles de prix de cinéma américains tombées sans discontinuer avant les fêtes, il y en a au moins une qui vaut la peine d’être rattrapée. Et non, il ne s’agit pas du changement de nom des Screen Actors Guild Awards, qui s’appelleront donc à partir de 2026 The Actor Awards. Cette modification avait d’ores et déjà été communiquée le 14 novembre dernier. Elle est censée mettre en avant le nom du trophée que le syndicat des acteurs américains remet depuis 1995. Non, pour bien terminer l’année 2025, l’actuel président du syndicat Sean Astin a dévoilé le jeudi 18 décembre dernier le nom du lauréat du 61ème prix honorifique : l’acteur américain Harrison Ford.
Il recevra cette plus haute distinction des comédiens de cinéma et de télévision américains lors de la 32ème cérémonie des The Actor Awards, le dimanche 1er mars 2026 au Shrine Auditorium. Les nominations dans les catégories compétitives seront annoncées, quant à elles, dans une dizaine de jours, le mercredi 7 janvier 2026.
Pour rappel, le prix honorifique de la Screen Actors Guild couronne la carrière d’une actrice ou d’un acteur depuis 1962. Le sacre de Harrison Ford met un terme à une série de quatre actrices successives (Helen Mirren, Sally Field, Barbra Streisand et Jane Fonda) qui l’avaient obtenu depuis la cérémonie de 2021, après une année de relâche en raison de la pandémie du coronavirus. Âgé actuellement de 83 ans, Ford est parfaitement dans la moyenne récente des lauréats qui étaient pour l’immense majorité au moins septuagénaires quand ils ont été honorés de la sorte. En effet, il faudrait remonter jusqu’en 1995 et Robert Redford pour trouver un acteur ou une actrice âgé alors de moins de soixante ans.
Enfin, puisque la Screen Actors Guild distingue le plus souvent soit des comédiens amplement reconnus par l’Académie du cinéma américain, soit des vétérans ayant surtout œuvré à la télévision, Ford appartient au groupe assez exclusif de lauréats nommé une seule fois à l’Oscar avant le trophée remis par ses pairs. Y appartiennent également Ralph Bellamy, Gene Kelly, James Garner, James Earl Jones, Mary Tyler Moore, Debbie Reynolds, Lily Tomlin et Alan Alda.

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Tout le monde le sait, la carrière de Harrison Ford (* 1942) est aussi longue qu’illustre. Avant de connaître la gloire grâce à deux personnages emblématiques de l’Histoire du cinéma, il avait commencé plutôt modestement à la télévision à la fin des années ‘60. Après deux premiers rôles plus marquants dans American Graffiti de George Lucas et Conversation secrète de Francis Ford Coppola – Palme d’or au Festival de Cannes en 1974 –, il était catapulté sur le devant de la scène internationale en 1977 à travers son rôle de Han Solo dans le phénomène planétaire La Guerre des étoiles de George Lucas. Ford allait rester fidèle à son compagnon de voyages interstellaires Chewbacca et à l’univers imaginé par Lucas pendant près de quarante ans et quatre films, jusqu’à Star Wars Le Réveil de la force de J.J. Abrams, en passant par L’Empire contre-attaque de Irvin Kershner et Le Retour du Jedi de Richard Marquand.
Quasiment dans la foulée, à peine quatre ans après la sortie du premier Star Wars, Harrison Ford allait décrocher un autre rôle taillé sur mesure. Cette fois-ci, il était le scientifique et aventurier Indiana Jones dans les quatre films de l’univers réalisés par Steven Spielberg – Les Aventuriers de l’arche perdue, Indiana Jones et le temple maudit, Indiana Jones et la dernière croisade et Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal –, suivis il y a deux ans par Indiana Jones et le cadran de la destinée de James Mangold.

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Même en dehors de ces deux héros incontournables, Harrison Ford avait su mener une carrière des plus prolifiques. Au fil du temps, il a ainsi pu collaborer avec des cinéastes de renom tels que Guy Hamilton (L’Ouragan vient de Navarone), Peter Hyams (Guerre et passion), Francis Ford Coppola (Apocalypse Now – Palme d’or au Festival de Cannes en 1979), Robert Aldrich (Le Rabbin au Far West), Ridley Scott (Blade Runner), Peter Weir (Witness et Mosquito Coast), Roman Polanski (Frantic), Mike Nichols (Working Girl et A propos d’Henry), Alan J. Pakula (Présumé innocent et Ennemis rapprochés), Phillip Noyce (Jeux de guerre et Danger immédiat), Andrew Davis (Le Fugitif), Sydney Pollack (Sabrina et L’Ombre d’un soupçon), Wolfgang Petersen (Air Force Once), Ivan Reitman (Six jours sept nuits), Robert Zemeckis (Apparences) et Kathryn Bigelow (K-19 Le Piège des profondeurs).
Un peu après le tournant du siècle, les rôles et les films de Harrison Ford devenaient progressivement moins importants et prestigieux. Ces vingt dernières années, on a pu le voir dans Hollywood Homicide de Ron Shelton, Firewall de Richard Loncraine, Droit de passage de Wayne Kramer, Mesures exceptionnelles de Tom Vaughan, Morning Glory de Roger Michell, Cowboys et envahisseurs de Jon Favreau, 42 de Brian Helgeland, Paranoïa de Robert Luketic, La Stratégie Ender de Gavin Hood, Légendes vivantes de Adam McKay, Expendables 3 de Patrick Hughes, Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, L’Appel de la forêt de Chris Sanders et Captain America Brave New World de Julius Onah.

En 1986, Harrison Ford avait donc reçu sa seule et unique nomination à l’Oscar du Meilleur acteur à ce jour pour Witness. Pas plus tard que cette année-ci, ses confrères et consœurs de la Screen Actors Guild l’avaient nommé pour sa participation à la série « Shrinking » en tant que Meilleur acteur dans une série comique et comme membre du Meilleur ensemble d’une série comique.
En termes de prix honorifiques, Ford n’a par contre pas à se plaindre, puisqu’il dispose, par ordre chronologique, du Life Achievement Award de l’American Film Institute depuis l’an 2000, d’un César d’honneur depuis 2010 et d’une Palme d’or d’honneur depuis 2023.

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