Test DVD : Peacock

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Peacock 

Autriche, Allemagne : 2024
Titre original : Pfau – Bin ich echt?
Réalisation : Bernhard Wenger
Scénario : Bernhard Wenger, Nikolaus Geyrhalter
Acteurs : Albrecht Schuch, Julia Franz Richter…
Éditeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h38
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 18 juin 2025
Date de sortie DVD : 4 novembre 2025

Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maître dans sa profession, excellant chaque jour à se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence…

Le film

[3.5/5]

Peacock est son premier long métrage et il a été présenté à la Semaine de la Critique de la dernière Mostra de Venise. Bernhard Wenger est un jeune réalisateur autrichien et on ne s’étonnera pas de trouver dans son film un peu de Hausner, un chouia de Seidl et une pincée de Haneke. Toutefois, c’est surtout vers le suédois Ruben Östlund, deux fois Palme d’or à Cannes, qu’on doit se tourner pour trouver une comparaison pertinente. Une comparaison qui n’a rien d’écrasante tellement Bernhard Wenger sait se montrer à la fois caustique et plein de finesse dans sa satire d’une certaine société contemporaine. Une société où, ce qui compte avant tout, c’est le « paraître » (d’où le titre du film, Peacock, le paon), une société où on peut louer quelqu’un qui, en vous accompagnant à un concert, saura, par sa culture musicale, vous mettre en valeur auprès de votre entourage ; louer un fils tellement parfait qu’il vous permettra d’obtenir le poste que vous ambitionnez; etc. Mathias est l’employé modèle de la société « My companion », spécialisée dans ce type de location, c’est celui dont tous les clients donnent les appréciations les plus positives après ses prestations. Le problème, c’est qu’à force de faire semblant d’être tout le monde, il n’est plus personne et, finalement, la seule qui ne l’apprécie plus, c’est Sophia, sa compagne, qui lui reproche de ne plus être lui-même, un reproche qui le perturbe au plus haut point. Comme chez Östlund, il y a un mélange savoureux de drôlerie et de profondeur ; comme chez Östlund, la satire de la société contemporaine s’étend à sa composante artistique. Le comédien allemand Albrecht Schuch qu’on avait déjà remarqué dans  Paula et dans Benni, est remarquable dans le rôle de Mathias.

Le DVD

[4/5]

On ne s’étendra pas sur la qualité technique de ce DVD qui pousse au maximum ce qu’il est possible d’obtenir sur ce type de galette en matière de piqué et de respect des couleurs. Ce DVD donne le choix entre son en 2.0 et en 5.1, mais, comme c’est de plus en plus souvent le cas, ne donne pas le choix de la langue : seule la VO sous-titrée en français est présente. Que celles et ceux qui s’en plaignent lèvent le doigt !

Ce DVD offre deux suppléments intéressants. Tout d’abord, un entretien de 23 minutes avec le réalisateur. Cet entretien en langue anglaise, sous-titré en français, nous apprend que c’est un article du New-Yorker datant de 2014 qui a appris à Bernhard Wenger l’existence au Japon de ces locations d’ « amis » dont le but, au début, était de vaincre, chez les clients, une solitude trop pesante et qui s’est étendu à d’autres domaines : améliorer son image, dissimuler des mensonges, montrer son autorité, procéder à des manipulations, etc. Cela l’a amené à se rendre au Japon pour en savoir un peu plus. A l’époque, il ne se sentait pas encore prêt pour se lancer dans la réalisation d’un long métrage, mais il avait déjà en tête d’utiliser ce thème à la première occasion. Cherchant à ce que le registre de son film se situe entre la comédie et le film d’art et essai, le réalisateur nous fait part de son goût pour l’humour visuel, tel qu’on peut le trouver chez Jacques Tati ou chez Luis Buñuel. Il explique bien sûr pourquoi il a choisi Albrecht Schuch pour interpréter le rôle de Matthias et la référence au paon, aussi bien dans le titre original, titre en allemand, que dans le titre en anglais, utilisé pour la distribution en France : « un oiseau particulièrement expert en frime mais qui n’a pas grand chose à proposer derrière la façade ». Le second supplément est un court-métrage de 13 minutes intitulé Demande de mariage en montagne réalisé par Bernhard Wenger en 2019 et qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! ».

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