Test DVD : Océanie

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Océanie

France : 2001
Titre original : –
Réalisation : Charles Belmont
Interprètes : Marie-Claude Tjibaou, Ariane Mnouchkine
Éditeur : L’éclaireur
Durée : 1h27
Genre : Documentaire
Date de sortie cinéma : –
Date de sortie DVD : 22 janvier 2019

Synopsis : Pour le Festival des Arts du Pacifique de l’an 2000 en Nouvelle Calédonie deux mille danseurs, chanteurs, musiciens, comédiens ont accosté de tout le Pacifique : danses et chants, théâtre en langue ancienne, ateliers, rencontres entre les mythes fondateurs et les visions du futur, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Vanuatu, des Fidji, de Guam, d’Hawaï… En dialogue avec Marie-Claude Tjibaou, la veuve du leader kanak, Ariane Mnouchkine en femme de théâtre découvre et interroge ces artistes exceptionnellement rassemblés de l’immense Pacifique.

Le film

[3.5/5]

C’est en tant qu’acteur que Charles Belmont, né en 1936, a commencé dans le cinéma, dans des films réalisés par Claude Chabrol, Jean-Pierre Mocky, Marc Allégret et Henri Decoin. Et puis, en 1967, il  a bifurqué vers la réalisation, avec, tout d’abord, à titre d’essai en la matière, Un fratricide, un court métrage de 12 minutes, présent sur le DVD, suivi d’un premier long métrage, L’écume des jours, adaptation du roman de Boris Vian. Pas de chance : la sortie de ce film a coïncidé avec les prémisses de mai 68 et il n’a pas eu l’écho que son réalisateur pouvait espérer. Marielle Issartel, qui fut la compagne de Charles Belmont, la monteuse de tous ses films depuis Rak, en 1972, et la coréalisatrice de Histoires d’A, a entrepris de lancer en DVD une collection Charles Belmont. Océanie est le premier titre de cette collection, le suivant, à paraître dans le courant de l’année 2019, devant être Histoires d’A.

En 1997, Charles Belmont avait réalisé Les Médiateurs du Pacifique, un documentaire consacré  à la mission de médiation composée de 7 hommes envoyée en mai 1988 en Nouvelle-Calédonie par le Premier ministre Michel Rocard et dont l’action allait donner naissance aux accords de Matignon. Dans Océanie, même si toutes les blessures ne sont pas encore fermées, cette nouvelle visite de la Nouvelle-Calédonie n’est pas liée à des événements dramatiques : il s’agit de « couvrir » une manifestation artistique de grande envergure, le 8ème Festival des Arts du Pacifique, qui s’est déroulé en Nouvelle-Calédonie à la fin du mois d’octobre 2000. Un Festival qui se déroule une fois tous les 4 ans dans un des pays du Pacifique, et qui, cette fois-ci, réunissait 2000 participants venant de 26 pays différents, avec un thème commun : Paroles d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Comme l’a dit Jean-Marie Tjibaou : « L’homme qui n’a pas de culture est comme un coco qui tombe dans la mer, il erre, stérile, au gré des océans, balloté de rivages en rivages ». Avec toutes les chances de tomber dans l’alcool et la violence, renchérit un des protagonistes du film !

Pour un tel documentaire, la richesse culturelle de ce qu’on voit et de ce qu’on entend est a priori très grande, mais les pièges qu’il faut éviter sont nombreux, le principal étant la durée à accorder à chaque prestation artistique. En effet, la plupart de ces prestations sont à l’origine des rituels et il est déjà difficile pour les artistes de passer d’un temps de rituel à un temps de représentation scénique. Difficulté qui s’accroit lorsqu’on doit choisir ce qu’on va montrer dans un film en respectant au mieux le rituel et le spectacle, sans ennuyer le spectateur. Face à ce piège qui leur était tendu Charles Belmont et Marielle Issartel ont répondu par un très beau travail de montage et par une brillante idée : se faire accompagner par Ariane Mnouchkine et venir glisser régulièrement des extraits de ses discussions avec des participants et avec Marie-Claude Tjibaou, la veuve de Jean-Marie. C’est d’ailleurs une des confidences de cette dernière qui a entraîné l’absence de sortie en salle, le film ayant ensuite attendu 8 ans pour être programmé sur France Ô et 14 ans pour être projeté au cours d’une rétrospective.

Le DVD

[4/5]

Ce DVD trouve sa place dans un boitier d’épaisseur réduite (plus facile à ranger si tous les boitiers de DVD avaient ce format !),  à la fois sobre et esthétiquement réussi. Concernant l’image, la restitution sur la galette de ce film tourné en vidéo 4/3 est plus que correcte. Quant au son, en Dolby 2.0, c’est une version originale très majoritairement en français, avec la possibilité d’ajouter des sous-titres en français ou en anglais. Le DVD propose deux suppléments. Le premier est directement lié au film : intitulé La parole est venue et d’une durée de 23 minutes, il s’agit de deux entretiens, l’un avec Marielle Issartel, l’autre avec Djinn Carrénard, le réalisateur, d’origine haïtienne, de Donoma et de FLA (Faire l’amour). Le second est donc Un fratricide, ce court-métrage de 12 minutes avec lequel Charles Belmont s’est lancé dans la réalisation. Un court-métrage de caractère expérimental, adapté d’une nouvelle de Franz Kafka,  tourné en noir et blanc et en 35 mm.

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