Test DVD : Le dossier Mona Lina

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Le dossier Mona Lina


Israël, Allemagne, France : 2017
Titre original : Shelter
Réalisation : Eran Riklis
Scénario : Eran Riklis d’après une nouvelle de Shulamith Hareven
Interprètes : Golshifteh Farahani, Neta Riskin, Yehuda Almagor
Éditeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h29
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 4 juillet 2018
Date de sortie DVD : 7 novembre 2018

 

Synopsis : Mona, libanaise, est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Craignant qu’elle soit démasquée, le Mossad l’exfiltre vers l’Allemagne et lui fait changer de visage. Pendant deux semaines, le temps de se remettre de son opération, ils la cachent dans un appartement à Hambourg. Naomi, agent du Mossad, est chargée de lui tenir compagnie et de la protéger. Mais le Hezbollah est à la poursuite de Mona et la planque ne s’avère pas aussi sûre que prévu..

 

 

Le film

[3.5/5]

Déjà réalisateur de 11 longs métrages, dont on retiendra particulièrement La fiancée syrienne, Les citronniers et Mon fils, voici que Eran Riklis aborde un genre nouveau pour lui : le film d’espionnage. On ne sera pas surpris de constater que la conception qu’il a de ce genre bien particulier s’avère bien différente de celle de la plupart de ses collègues. Certes, le film n’est pas totalement exempt de scènes d’action mais ce sont surtout la psychologie de deux femmes, membres du Mossad, et l’évolution de leurs rapports qui ont retenu l’attention du réalisateur. Cette histoire, c’est dans une nouvelle écrite par Tal Yaari, agent du Mossad, que Eran Riklis l’a trouvée, avant de s’apercevoir que cette nouvelle était en fait l’œuvre de l’écrivaine israélienne Shulamith Hareven qui avait pris un pseudonyme pour faire ses premiers pas dans un genre inédit pour elle, le roman policier. Une histoire qui permet à Eran Riklis de traiter à nouveau un thème qui lui est cher, celui des frontières, quelles qu’elles soient.

Cette histoire, c’est celle de Luna Hadad, alias Mona, et de Naomi Rimon. Mona est une libanaise chrétienne qui renseignait les services secrets israéliens sur les activités du Hezbollah et qui, sur le point d’être démasquée, a été exfiltrée par le Mossad vers une planque en Allemagne avant qu’elle puisse rejoindre le Canada avec un nouveau visage et sous une nouvelle identité. Il a en effet été décidé de lui faire subir une chirurgie du visage mais il lui faut attendre deux semaines dans un appartement de Hambourg que les bandages camouflant son opération puissent être enlevés. Naomi est une agente du Mossad, en disponibilité depuis la mort de son mari survenue deux ans auparavant au cours d’une mission. C’est elle que l’on charge d’assurer, durant ces deux semaines, le rôle de « baby sitter » auprès de Mona. Même s’il est certain que le Hezbollah est à la recherche de Mona et n’hésitera pas à éliminer celle qui les a trahis, il s’agit pour Naomi d’une mission en apparence très « tranquille ». Mais existe-t-il des missions tranquilles dans le monde de l’espionnage ? Sûrement pas lorsque la moindre silhouette qu’on aperçoit semble suspecte, lorsque des cauchemars envisagent le pire. Lorsque, surtout, autour de vous, la manipulation et le mensonge sont omniprésents. Des conditions de huis clos, avec une menace venant de l’extérieur, qui vont métamorphoser le rapport entre Mona et Naomi, très froid au départ et de plus en plus chaleureux, d’autant plus lorsqu’elles se découvrent un point commun, le désir d’enfant : Mona qui a dû abandonner son fils Ziad lorsqu’elle a quitté le Liban en catastrophe, Naomi qui n’avait jamais réussi à avoir d’enfant avec son mari et qui fait tout pour tomber enceinte d’un donneur anonyme.

 

 

Même si le scénario et la mise en scène de Le dossier Mona Lina n’ont pas à faire l’objet de critiques particulièrement négatives, la qualité principale du film réside dans le jeu des deux actrices interprétant les rôles de Mona et de Naomi. Des rôles par ailleurs peu fréquents dans les films d’espionnage : les deux rôles principaux sont tenus par des femmes. Et là, une surprise attend le spectateur : le fait que Neta Riskin, peu connue dans nos contrées mais absolument prodigieuse dans le rôle de Naomi, arrive souvent à éclipser la star Golshifteh Farahani, pourtant excellente dans le rôle de Mona. A leurs côtés, les hommes ont des rôles plus limités tout en étant plus proches de ce qu’on a l’habitude de voir dans des films d’espionnage : des manipulateurs, des menteurs, prêts à tout pour arriver à leurs fins. Parmi eux, on reconnait surtout, interprétant les rôles d’agents du Mossad, Lior Ashkenazi, interprète principal de Foxtrot et Yehuda Almagor, également interprète dans Foxtrot, ainsi que Doraid Liddawi, un comédien arabe israélien qui interprète ici le rôle d’un membre important du Hezbollah libanais et le comédien turc Haluk Bilginer, devenu kurde pour ce film et qui tenait le rôle principal dans Winter Sleep, Palme d’or 2014.

 

 

Le DVD

[4/5]

Une fois de plus, Pyramide Vidéo a réalisé un très beau travail sur ce DVD. Qualité de l’image ? Impeccable, aucun défaut notable digne d’être signalé que ce soit au niveau de la définition ou du rendu de la lumière. Proposé en Dolby Digital 2.0 et en 5.1 aussi bien dans la version française que dans la version originale sous-titrée, le son présente une excellente spatialisation. A noter que, dans la version originale, 4 langues différentes sont utilisées, l’anglais, l’hébreu, l’allemand et l’arabe, ce dont on ne se rend absolument pas compte dans la VF, 100% en français. Elle a toutefois le mérite d’exister !

A côté de 4 bandes-annonces de films distribués par Pyramide Vidéo (Le dossier Mona Lina, Mon fils, Wajib et Tempête de sable), le DVD propose un très instructif making of de 23 minutes, dans lequel s’expriment surtout le réalisateur et ses deux actrices, aussi bien sur le contenu du film que sur l’environnement allemand lors du tournage du film à Hambourg, Cologne et Bad Honnef.

 

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