When a wolf falls in love with a sheep
Taïwan : 2012
Titre original : –
Réalisation : Hou Chi-jan
Scénario : Hou Chi-jan, Kelly Yang, Ho Shing-ming, Autumn Chen
Acteurs : Kai Ko, Jian Man-shu, Kuo Shu-yao
Éditeur : Spectrum Films
Durée : 1h25
Genre : Comédie romantique
Date de sortie DVD/BR : 24 avril 2018
Tung est un jeune homme anéanti par le départ de sa copine. Il part s’installer près de Nanyang Street, quartier de Taipei reconnu pour ses écoles préparatoires. Il commence à travailler dans le magasin de photocopies en bas de chez lui et va rencontrer une jeune enseignante lunatique et effacée, Yang. Elle a pour habitude de dessiner des moutons dans les feuilles d’examens distribués à ses élèves. Tung est intrigué par ces griffonnages et, sur un coup de tête, dessine un loup sur la copie originale de l’un d’eux. Yang et Tung vont alors dériver lentement l’un vers l’autre…
Le film
[4/5]
Si malgré sa courte durée, When a wolf falls in love with a sheep développe dans un premier temps son intrigue sur un rythme relativement lent, c’est pour mieux mettre en place ses personnages, que le cinéaste Hou Chi-jan prend grand soin de présenter un par un, à grands renforts d’effets visuels tantôt décalés, tantôt brillants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce soin apporté à introduire les personnages portera ses fruits dans la suite du récit, qui multiplie à dessein les rebondissements complètement fous (la rencontre avec le prêtre, la recherche du chien…) jusqu’à la rencontre fortuite, sur une copie d’examen, d’un mouton et d’un loup.
Chaleureux, fantaisiste, outrageusement romantique, When a wolf falls in love with a sheep s’attarde sur les petits riens de l’existence qui peuvent parfois créer la beauté, et faire naitre l’amour. Le passé, les regrets, la volonté de rebondir après une peine de cœur sont au centre du film d’Hou Chi-jan, qui fait vraiment dans la « pensée positive », dans la poésie du quotidien : un hymne non seulement à l’amour mais à l’imagination, à l’inventivité, le tout étant relayé par des effets visuels souvent étonnants, donnant de fait à découvrir des plans assez sidérants de beauté.
Vous l’aurez donc compris : la rencontre de Tung et de Yang se fait en dehors des sentiers battus et des territoires généralement abordés par la comédie romantique – de fait, When a wolf falls in love with a sheep s’impose comme une découverte de tout premier ordre. Un « feel good movie » à voir seul ou en couple, à la fois drôle, coloré et enthousiasmant !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Étant donné que When a wolf falls in love with a sheep est un film plastiquement très léché, le Blu-ray édité par Spectrum Films se devait d’être techniquement à la hauteur, afin de rendre justice aux compositions de plans et à la photo du film signée Patrick Chou. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la galette made in Spectrum nous propose un rendu épatant : définition et piqué au taquet, couleurs agressives et assez flamboyantes, noirs profonds… Du beau travail. Rien à redire sur le mixage audio, proposé en VO sous-titrée et dans un DTS-HD Master Audio 2.0 d’une stabilité et d’une netteté remarquable.
Côté suppléments, Spectrum fait très fort en nous proposant, outre la traditionnelle bande-annonce, plusieurs bonus originaux et pour tout dire assez réjouissants. On commencera avec une présentation du film par Wafa Ghermani, qui remettra le film dans son contexte, non seulement en replaçant le film dans la carrière de Hou Chi-jan, mais également avec quelques mots sur le quartier où se déroule le film. On continuera avec une critique du film par « Les cousins font leur cinéma », YouTubeurs spécialisés dans le cinéma ; ils érigent le réalisateur en espèce de « Michel Gondry taïwanais », et évoquent également le cinéma de Cédric Klapisch. Plutôt bien vue et argumentée, leur analyse donne envie de découvrir le film. On terminera ensuite avec deux courts-métrages : Green Island Serenade (Hou Chi-jan, 2011), et Love dishes (Yu-Han Yeh, 2015), un très amusant petit film d’animation.