The devil’s hour
États-Unis : 2019
Titre original : The cleansing hour
Réalisation : Damien LeVeck
Scénario : Damien LeVeck, Aaron Horwitz
Acteurs : Kyle Gallner, Ryan Guzman, Joanna David
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h31
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 6 novembre 2019
Deux amis organisent des exorcismes truqués mais terrifiants de réalisme sur un livestream devenu ultra-populaire. Un jour, alors que la petite amie de l’un d’entre eux joue le rôle de l’exorcisée, des phénomènes étranges se produisent en direct, et tout porte à croire qu’un vrai et effrayant démon habite la jeune femme… Les imposteurs sauront-ils affronter cette créature ?
Le film
[3/5]
Alors qu’il a été projeté il y a à peine quelques semaines lors de l’édition 2019 du Festival européen du film fantastique de Strasbourg, The devil’s hour débarque déjà en France en vidéo, sous les couleurs de Wild Side. Voilà donc une bonne occasion pour se pencher sur ce film d’horreur inconnu et littéralement sorti de nulle-part, écrit et mis en scène par Damien LeVeck. Comme cela est souvent arrivé par le passé dans les sombres et sanglantes archives du genre horrifique, le film est à l’origine un court-métrage, que le réalisateur en herbe (qui a auparavant officié durant de nombreuses années dans le monde du cinéma en tant que monteur et producteur) a été invité à développer, à « gonfler » sous la forme d’un long. Pour LeVeck, c’est l’occasion rêvée de pousser un peu plus loin sa réflexion satirique sur le « social media » en général, c’est-à-dire non seulement les réseaux sociaux mais aussi et surtout les vlogs, le webmarketing, les services de partage de vidéos en streaming live…
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que The devil’s hour tire vraiment à boulets rouges sur la génération Web. Bien sûr, Damien LeVeck n’est pas le premier à amener l’horreur dans l’ère des médias sociaux, mais l’idée du « hoax » qui se mord la queue et se retourne contre son créateur est amusante, d’autant qu’elle arrive ici accompagnée du décorum traditionnel du film de possession, avec tous les clichés qu’il peut se trimballer depuis L’exorciste, ce qui au final pourra occasionner quelques moments plutôt inattendus et réjouissants. Disons qu’en vieux cons que nous sommes, on se réjouit toujours de voir un cinéaste essayer de secouer le cocotier, surtout à une époque où les gens passent l’essentiel de leur temps à cacher leurs visages derrière leurs téléphones ou leurs écrans d’ordinateur, sans se préoccuper des interactions humaines. Ici, le but caché du démon possédant le personnage d’Alix Angelis sera finalement ni plus ni moins de permettre aux différents protagonistes du film de renouer avec leur « humanité » : avouons qu’il est plutôt marrant qu’une entité supposée démoniaque ait en réalité un but aussi altruiste. Dans le même état d’esprit, la fin du film réservant un sort peu enviable aux milliers de « voyeurs » des médias sociaux…
Ainsi, s’il ne propose dans l’absolu rien de réellement neuf dans le petit monde du film de possession, The devil’s hour s’impose néanmoins comme une solide série B, mélangeant l’horreur à un sens assez aigu de la satire. Le sentiment global est donc plutôt positif, les effets spéciaux sont pour la plupart réussis et certaines séquences se payent même le luxe de développer d’excellentes idées horrifiques, anxiogènes à souhait : à vrai dire, c’est plus qu’on n’en espérait !
Le Blu-ray
[4/5]
Même si le rythme de ses sorties vidéo a considérablement baissé ces derniers mois, côté Blu-ray, Wild Side Vidéo ne craint personne : rodé à l’encodage Haute-Définition depuis de nombreuses années maintenant, l’éditeur nous prouve, galette après galette, sa maîtrise incontestée du support. L’image de cette édition Blu-ray de The devil’s hour ne fait pas exception à la règle : le piqué est d’une belle précision, les couleurs sont naturelles et éclatantes, et la gestion des noirs ne présente pas la moindre faille… En effet, les contrastes laissent s’affirmer des noirs profonds et denses, ce qui était essentiel si l’on considère que le film se déroule quasi-intégralement de nuit. Seule ombre au tableau : la galette n’est malheureusement proposée qu’en 1080i, ce qui réduira la durée « cinéma » du film d’1h34 à 1h31. Côté enceintes, VF et VO sont encodées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 très spectaculaires, immersifs et volontiers tonitruants quand les jump-scares font leur apparition. Du beau boulot technique !
Côté suppléments, la galette nous propose de découvrir la bande-annonce du film.